Publié
Il y'a 19 heureson
L’annonce officielle du président Alassane Ouattara de briguer un quatrième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire continue de susciter de vives réactions.
Parmi les plus critiques, la Fondation Ivoirienne pour l’Observation et la Surveillance des Droits de l’Homme et de la Vie Politique (FIDHOP), par la voix de son président, Dr Boga Sako Gervais, dénonce une nouvelle « violation constitutionnelle » et qualifiant « d’infondés et non convaincants », les arguments avancés par le chef de l’État pour justifier cette candidature.
Une violation flagrante
Dans une déclaration rendue publique depuis Washington, le 30 juillet 2025, la FIDHOP estime que cette décision constitue une violation flagrante de l’esprit de la Constitution de 2016, notamment de son article 183, qui, selon l’organisation, garantissait que nul ne pourrait effectuer plus de deux mandats présidentiels.
La FIDHOP note dès lors que, par cette annonce de briguer un nouveau mandat, le président Ouattara vient de décider de violer encore une fois la Constitution ivoirienne ! Et rien ne garantit que, durant cet autre mandat, il ne récidivera en se créant une autre République
« La FIDHOP note dès lors que, par cette annonce de briguer un nouveau mandat, le président Ouattara vient de décider de violer encore une fois la Constitution ivoirienne ! Et rien ne garantit que, durant cet autre mandat, il ne récidivera en se créant une autre République, la quatrième, pour s’éterniser au pouvoir », déplore la FIDHOP.
Pour l’organisation de défense des droits humains, les arguments avancés par le chef de l’État, notamment les menaces sécuritaires régionales liées au terrorisme, sont « infondés et peu convaincants » et ne sauraient justifier « un nouveau passage en force ». Bien au contraire, elle affirme que l’instabilité est alimentée de l’intérieur par la concentration excessive du pouvoir, la répression des opposants et les atteintes répétées aux libertés publiques.
La FIDHOP tient à ce que cette présidentielle de 2025 soit inclusive. Elle salue en cela la récente décision du Comité des droits de l’homme des Nations Unies, qui enjoint au régime Ouattara de réinscrire le nom de M. Tidjane Thiam sur la liste électorale, comme la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples l’exigeait également pour l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo et M. Guillaume Soro, tous deux exclus du processus électoral suite à des décisions de justice controversée.
La FIDHOP dit considérer que cette annonce d’un 4e mandat du président Ouattara n’est rien d’autre qu’une manœuvre de surenchère destinée à peser dans le dialogue politique, qui s’impose inconditionnellement avant le scrutin présidentiel à venir. « Au nom de la paix et de la stabilité de la Côte d’Ivoire », conclut le Dr Boga Sako, le pays doit éviter une nouvelle crise postélectorale.
You must be logged in to post a comment Login