L’élection présidentielle ivoirienne prévue pour se tenir, le 25 octobre 2025, pourrait-on dire, dans sa phase préparatoire active. Si chaque camp affûte ses armes en brandissant déjà son candidat, la plus grande question est de savoir qui sera effectivement candidat et qui ne le sera pas. Et pourquoi y aurait des candidats à éliminer et si ce sera possible.
Ainsi, en attendant la Convention de désignation et d’investiture, le PDCI-RDA, depuis le Congrès extraordinaire du 23 décembre 2023, a rencontré en lumière le président Tidjane Thiam. Le PPA-CI, pour sa part, ne jure que par son président-fondateur Laurent Gbagbo ; quand GPS persiste à Guillaume Soro son président comme son cheval gagnant.
Alors, le Conseil constitutionnel (comme c’est lui qui valide ou rejette les candidatures) prendra-t-il le risque d’éliminer tous ces candidats potentiels ?
Parmi les candidats déclarés qui ne sont pas encore sûrs d’y aller, parce que exclus du processus électoral pour des condamnations judiciaires les rendant, jusqu’à nouvel ordre, inéligibles et incapables de voter : il ya Charles Blé Goudé du COJEP, Guillaume Soro de GPS et Laurent Gbagbo de PPA-CI.
Dans la situation actuelle, les profonds estiment qu’il faut appliquer strictement la loi qui fait qu’un condamné qui perd ses droits civiques, ne peut être éligible, ni électeur.
Mais est-ce que ce fétichisme de la loi va dans le sens de l’élection apaisée que le président Ouattara lui-même a promis, le 31 décembre dernier ? Surtout quand on sait que dans le pays, l’acceptation de la loi et son application stricte sont source de bien de conflits. La crise qui a abouti à la rébellion résulte de ce que personne ne voulait pas se conformer à la loi.
La crise postélectorale résultant de ce que certains n’ont pas voulu se plier à la loi. En 2020, l’interprétation et le respect de la Constitution étaient au cœur de la crise qu’on a encore connue.
Si en 2010, la solution pour mettre tout le monde dans la course a été politique au-delà du juridisme, va-t-on encore s’arc-bouter sur ce juridisme et surtout la décision de justice que certains contestants pour éliminer des candidats ?
Le président Ouattara prendra-t-il le risque de laisser faire, lui le chef suprême de la magistrature à qui incombe la responsabilité de pacifier le pays et de renforcer la cohésion, regardera-t-il des candidats être éliminés ? Quand ça marche, c’est lui, mais quand ça coince, on dira aussi que c’est lui.
Pour ce qui est de Tidjane Thiam, le président du PDCI-RDA, des indiscrétions font état de ce que le pouvoir pourrait lui opposer sa « double nationalité » ivoirienne et française, ou une histoire d’impôt depuis 1999 qu’il a quitté le paie. Mais là encore, ce sera un grand risque que de chevaucher de telles « accusations » pour s’attendre à voir une candidature qui dérange.
Car, en fait, Tidjane Thiam qui est un brillant intellectuel sait que la loi fondamentale qui limite les mandats à 2, quelles qu’en soient la République et les raisons, stipule qu’il faut être Ivoirien à tire exclusif et donne la possibilité de renoncer (pour ceux qui ont une double nationalité) à l’autre nationalité.
Alors, lui opposer un argument de nationalité ou de fiscalité pour espérer que l’élimination serait un très gros risque.
Alors, le président Ouattara prendra-t-il le risque de voir éliminer des candidats « gênants » ?
Le Nouveau Réveil
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