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Alors qu’il avait promis, il a cinq environs de prendre sa retraite et de laisser la place, dans sa famille politique, à une nouvelle génération, Alassane Ouattara, selon tous les signaux qu’il envoie, à bel et bien l’intention de briguer un quatrième mandat en octobre 2025.
Il est bien loin le temps où l’annonce de sa retraite faisait jubiler plus d’un parmi ses amis, qui croyaient qu’il quitterait effectivement le pouvoir, en laissant ses héritiers politiques continuer. Il est aussi loin le temps où ceux qui se réclament de son héritage, se livraient âprement bataille, pour savoir qui monterait sur le trône promis à la vacance de leur mentor.
Désormais, tous, en chœur, au Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), en appelant à une quatrième candidature d’Alassane Ouattara. « Alassane Ouattara est notre candidat naturel », a entonné au titre de cette année 2024, Mamadou Touré, ministre de la Promotion de la jeunesse, le 24 février, depuis Daloa.
« Je suis venu dire à mes parents que le Président Ouattara est candidat, point barre ! Il est candidat et il n’y a pas de si… parce qu’il ne peut pas y avoir de calculs secondaires », a déclaré le 16 mars 2024, à la salle polyvalente de Sassandra, l’ancien ministre, Philippe Dakpa Légré, lors de la rentrée politique de la délégation Rhdp de la région du Gboklè, répétant à souhait que l’ancien DGA du FMI est le candidat plus qu’idéal pour sa famille politique.
« Le président Alassane Ouattara est à son premier mandat de la 3e République. On ne peut pas lui demander de reculer ; ce n’est pas lui qui décide, c’est le parti. C’est notre parti qui se réunit pour désigner notre candidat », avait repris de son côté la députée issue du Rhdp, Mariam Traoré. Le moins que l’on écrit puisse, c’est que cet appel est plutôt révélateur d’un manque de criant de cadres au Rhdp, capable de prendre la suite d’Alassane Ouattara.
Car, en se présentant finalement en 2020, l’ancien président du Rassemblement des républicains (RDR) avait affirmé que le temps pour ancien un nouveau candidat en lieu et place du défunt Amadou Gon Coulibaly, était trop court. Depuis lors, at-il pu ancien un nouveau successeur ? Apparemment non, puisqu’il n’est peut-être pas nécessairement étranger au jeu de persuasion de ses partisans.
Aujourd’hui âgé de 82 ans, l’ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) avait pourtant indiqué il y a quatre ans qu’il était important pour la Côte d’Ivoire de progresser au rajeunissement de ses dirigeants. « J’estime qu’au XXIe siècle, quand de nombreux chefs d’État de par le monde ont entre 40 et 50 ans, il n’est pas normal que la Côte d’Ivoire continue avec un président âgé », avait-il confié en mars 2020 à Jeune Afrique.
« Tout au long de ma carrière, j’ai toujours accordé une importance particulière au respect de mes engagements. En conséquence, j’ai décidé de ne pas être candidat en 2020. Cette décision est conforme à ce que j’ai toujours dit, à savoir qu’il faut laisser la place à une jeune génération, en qui nous devons faire confiance, les jeunes Ivoiriens honnêtes, compétents, expérimentés, qui ont appris à nos côtés comme nous l’avons fait auprès du Père de la nation Félix Houphouet-Boigny », avait déclaré le chef de l’Etat, le 5 mars 2020, devant les deux Chambres du Parlement réunies en congrès à Yamoussoukro.
Une quatrième candidature de suite à la Présidence de la République pourrait donc à nouveau mentir le président du Rhdp. L’autre analyse que l’on peut déduire de cet appel à une nouvelle candidature d’Alassane Ouattara, c’est qu’il a aussi pour objectif de sauver le parti au pouvoir d’une implosion, comme le reconnaît volontiers un média proche. du parti au pouvoir, qui tirait récemment que ce serait le chaos au Rhdp, quand viendra vraiment le temps de la retraite d’Alassane Ouattara.
Choisir un cadre du Rhdp autre qu’Alassane Ouattara en vue de la présidentielle de 2025, comporte le risque d’implosion du parti au pouvoir, dans la mesure où le choix qui serait fait, à toutes les chances de ne pas recueillir l’assentiment de tous les cadres. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé quand Amadou Gon Coulibaly avait été désigné en 2020. Pris de court par ce choix, l’ancien ministre Albert Toikeusse Mabri n’avait pas manqué d’exprimer son mécontentement.
Ce qui avait amené M. Ouattara à le pousser vers la sortie. Au décès d’Amadou Gon Coulibaly, quand son successeur à la Primature, Hamed Bakayoko espérait défendre les couleurs du Rhdp à la présidentielle d’octobre 2020, ses adversaires au sein du parti au pouvoir ont vite fait de lui dire qu’il n’ n’avait pas le coffre pour le défi.
Aujourd’hui, entre Adama Bictogo qui se prépare activement dans l’espoir de devancer et de coiffer au poteau un certain Téné Birahima Ouattara, Alassane Ouattara se pose à nouveau en rempart contre la déchirure dans sa famille politique où la survie de sa majorité hétéroclite dépend grandement de lui. Quitte à se dribbler lui-même, tout en gardant la balle dans les pieds.
Une situation d’autant plus difficile pour lui, qu’il est de plus en absent des grands rendez-vous mondiaux, qu’il n’osait jamais rater il ya cinq ans en arrière. Pour la deuxième fois consécutive cette année, par exemple, Alassane Ouattara a renoncé à prendre part à l’Assemblée générale de l’ONU, à New-York. Pour porter la voix de la Côte d’Ivoire à ces assises annuelles, le chef de l’Etat ivoirien a dépêché aux Etats-Unis d’Amérique, le vice-président Tiémoko Meyliet Koné.
Au-delà de la nécessité de faire participer le successeur de Daniel Kablan Duncan à la gestion des affaires de l’Etat, la démarche du président du Rhdp, répond à un souci pour lui de se ménager. Car à 82 ans, le chef de l’Etat est plus que conscient des limites de ses forces. C’est ce qui justifie son choix de laisser certains voyages à ses plus proches collaborateurs, comme c’est le cas pour Tiémoko Meyliet Koné qui était déjà en Chine où il a pris part, du 4 et 6 septembre dernier au Forum sur la coopération sino-africaine (Focac).
Lundi et jeudi dernier, au 12e forum de la Cgeci Académie et mercredi dernier, au lancement du Salon international des ressources extractives et énergétiques (Sirexe), c’est à son vice-président Tiémoko Meyliet Koné, que le locataire du Palais présidentiel a laissé le soin de parler en son nom. C’est que, quelques semaines plus tôt, lors du 60e anniversaire de la Banque africaine de développement (BAD) à Abidjan, le chef de l’Etat avait montré des signes de fatigue lors de son adresse.
Cependant, persuadé que le joker ne ferait pas nécessairement un bon Président, en prenant sa suite, Alassane Ouattara, entre mille hésitations, va encore candidat à la prochaine présidentielle. Et, pour se donner toutes les chances de l’emporter, il a décidé de verrouiller tout le système. Car, une défaite inattendue à ce examen, marquerait une sortie pas honorable pour l’ancien DGA du FMI.
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