La scène politique ivoirienne de 2020 a été marquée par une crise post-électorale tendue, avec la victoire controversée d’Alassane Ouattara au premier tour. Cependant, de nouvelles révélations mettent en lumière des aspects inattendus des coulisses de cette crise, impliquant des personnalités de renom du monde financier.
L’ancien président Laurent Gbagbo aurait été en contact régulier avec Tidjane Thiam, ancien patron du Crédit Suisse, jetant ainsi un éclairage sur les tentatives de médiation de la crise politique en 2020.
Selon des informations dévoilées par Africa Intelligence, un enregistrement audio de Tidjane Thiam aurait été capté par les services de renseignement ivoiriens en novembre 2020. Dans cet enregistrement, le banquier franco-ivoirien aurait proposé d’organiser une rencontre entre l’ancien président Laurent Gbagbo et le président français Emmanuel Macron à Paris, au plus fort de la crise politique.
Tidjane Thiam, refusant de s’associer au Conseil national de transition (CNT) dirigé par Henri Konan Bédié, aurait également agi en tant qu’intermédiaire entre l’Élysée et le président du PDCI, proposant à ce dernier de se rendre à Paris pour rencontrer Macron. Ces discussions auraient été menées directement avec la Présidence française, jetant ainsi un éclairage sur des démarches de médiation peu orthodoxes.
L’article d’Africa Intelligence indique que la proposition de Thiam n’a pas été faite uniquement à Henri Konan Bédié mais également à l’ancien président Laurent Gbagbo, alors basé à Bruxelles.
« Si le scénario de la venue de ce dernier à Paris est brièvement évoqué, le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) ne peut alors pas se déplacer en raison du contrôle judiciaire dont il fait l’objet dans le cadre de la procédure le concernant devant la Cour pénale internationale (CPI) », révèle Africa Intelligence.
Soutien à l’opposition : Gbagbo et la crise du troisième mandat
L’article souligne que bien que le scénario d’une rencontre à Paris soit brièvement évoqué, Gbagbo n’aurait pas pu s’y rendre en raison des contraintes judiciaires. Cependant, ces révélations laissent entrevoir une complexité dans les relations diplomatiques en coulisses et des tentatives de médiation de la part de Tidjane Thiam.
Il est intéressant de noter que malgré son soutien à l’opposition ivoirienne dénonçant le troisième mandat « anti-constitutionnel » d’Alassane Ouattara, Gbagbo n’avait pas rejoint le Conseil National de Transition. En novembre 2020, il avait eu un échange téléphonique avec le Premier ministre Hamed Bakayoko, lui demandant d’apaiser la situation en favorisant le dialogue.
Ces révélations soulèvent des questions sur les implications des personnalités du monde financier dans les affaires politiques, ainsi que sur les efforts de médiation pendant des périodes de crise politique délicate.
Les relations entre Gbagbo, Thiam et les autorités françaises mettent en lumière des aspects intrigants de la diplomatie et des tentatives de résolution de la crise en Côte d’Ivoire.
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