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Il y'a 12 moison
Les agents de la Radiotélévision Ivoirienne (RTI) dénoncent diverses problématiques, dont le manque d’avancement, les réductions salariales et le non-paiement des sursalaires. Ils menacent de recourir à la grève si leurs revendications ne sont pas entendues.
La tension monte à la RTI alors que la Coupe d’Afrique des Nations 2023 se profile à l’horizon. Les agents de la télévision nationale, réunis lors d’une assemblée générale à Cocody-Abidjan le jeudi 30 novembre, ont exprimé leur mécontentement face à diverses problématiques, dont le manque d’avancement, les réductions salariales et le non-paiement des sursalaires.
Cette grogne survient à un moment délicat, à seulement un mois du coup d’envoi de la prestigieuse compétition.
Des « salaires grignotés »
Selon le Syndicat National des Agents des organes secteurs publics et parapublics de l’information (Syninfo), la grille de métier, censée améliorer les conditions de travail des employés, a eu des répercussions négatives.
« Nous sommes tombés dans une grille des métiers qui devait revaloriser les salaires. Contre toute attente, ils ont encore grignoté sur les salaires, et on ne sait par quelle alchimie. Nous sommes 385 agents qui, depuis mars, perdent de l’argent. Il y en a à des montants vraiment exorbitants. Nous ne trouvons pas ça cohérent du point de vue syndical », s’est indigné devant la presse, Traoré Nadjibé, le secrétaire général national du Syninfo.
« La direction générale ne joue pas franc-jeu »
L’une des révélations les plus frappantes est que, de 2015 à 2023, la RTI n’aurait perçu aucun centime de la redevance. Cette situation a conduit, selon le syndicat, à une série de décisions de la direction générale, dont le refus de payer les avancements, le prélèvement sur la gratification des travailleurs pour régler des impôts, et la réduction des salaires via une nouvelle grille salariale élaborée en 2023.
« La direction générale ne joue pas franc-jeu », a déploré le secrétaire général national du Syninfo. Il souligne que les agents de la RTI se sentent lésés dans un contexte où le président ivoirien a instruit des négociations salariales avec le secteur privé pour faire face à la cherté de la vie. « Mais à la RTI, premier média d’État, le son de cloche, c’est : ‘’les finances ne sont pas bonnes’’ », poursuit-il.
Les revendications des travailleurs
Les revendications des travailleurs de la RTI sont claires et non négociables. Ils exigent le rétablissement immédiat des sursalaires, la prise en compte de la revalorisation nationale dans leur grille salariale et le respect des engagements financiers envers les employés, notamment ceux partant à la retraite.
« Ce que nous recherchons, c’est le rétablissement immédiat des sursalaires. Et ça, ce n’est pas négociable. Aussi, la revalorisation nationale concerne tout le monde. Nous ne sommes pas dans le Sahel, nous sommes en Côte d’Ivoire. Le président ivoirien a instruit. Nous ne pouvons donc pas être en marge de cette revalorisation », a déclaré Traoré Nadjibé.
« Ça fait près de 28 ans que nous n’avons pas bénéficié d’aucune revalorisation liée à l’État. Certains sont en train d’aller à la retraite. Il faut que quelque chose soit fait, et il est temps qu’on arrête pour tirer les conclusions », a-t-il ajouté.
Menace de grève à un mois de la CAN 2023
Les travailleurs de la RTI ont décidé de donner un délai supplémentaire à la direction générale pour répondre à leurs préoccupations. Cependant, si aucune résolution satisfaisante n’est trouvée dans ce laps de temps, un préavis de grève sera déposé. Les actions de grève pourraient coïncider avec la période de la CAN 2023, mettant ainsi en péril la retransmission des événements sportifs tant attendus.
Fondée en 1962 et détenue exclusivement par l’État ivoirien, la RTI joue un rôle crucial en tant que radiodiffuseur hôte de la 34ᵉ édition de la CAN, prévue du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire.
Les tensions actuelles suscitent des inquiétudes quant à la qualité et à la continuité de la retransmission de la compétition, avec des retombées potentielles sur l’expérience des téléspectateurs et la réputation du pays en tant qu’hôte de l’événement.
« La direction générale ruse. Et nous avons décidé de ne plus suivre une direction qui ruse. On va aller à la grève », a conclu un agent, soulignant le mécontentement généralisé parmi les travailleurs de la RTI face à une gestion jugée injuste de leurs droits et avantages.
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