Le PPA-CI dénonce « l’attitude complaisante » du pouvoir en place envers son camp politique et son « approche autoritaire » envers l’opposition. Ces actions, selon le parti, sapent la démocratie, fragilisent la cohésion sociale et minent la confiance dans les institutions étatiques.
La scène politique ivoirienne est secouée par l’arrestation à Odienné de Messieurs Messou Kouablan et Sié Coulibaly, deux proches de Guillaume Soro, ainsi que du cyberactiviste Stive Bico, en Mauritanie, ramené ensuite en Côte d’Ivoire à bord d’un avion de la flotte présidentielle.
Exprimant la position de son parti face à ces arrestations d’opposants dans une déclaration officielle publiée dimanche soir, la porte-parole du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a tenu à souligner l’importance du respect des droits fondamentaux et de la présomption d’innocence.
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Les réseaux sociaux comme exutoire
« Pour l’instant, nous n’avons aucune information sur les motifs de leur arrestation, mais nous tenons à rappeler que tous les citoyens sont présumés innocents jusqu’à preuve du contraire », a déclaré Me Habiba Touré.
« Traiter certains individus, quelle que soit la gravité des accusations portées contre eux, comme des terroristes est une violation de leurs droits humains fondamentaux », a-t-elle insisté.
Il revient aux autorités ivoiriennes de faire respecter la Loi par tous, et non d’arrêter certains facebookers comme s’ils étaient de véritables terroristes, tout en permettant à d’autres d’injurier librement
Le parti de Laurent Gbagbo condamne également les propos injurieux circulant sur les plateformes en ligne, en soulignant que de telles attaques ne correspondent pas aux valeurs de respect, de tolérance et de coexistence pacifique qu’il prône.
Il pointe néanmoins du doigt le contexte politique où ‘’la liberté d’expression est restreinte, voire menacée, avec une caporalisation des médias d’État par le pouvoir en place et la suspension régulière des journaux de l’opposition’’.
Un manque d’espace pour exprimer des préoccupations légitimes qui, selon le parti de l’opposition, pousse certains individus à utiliser les réseaux sociaux comme exutoire, démontrant à suffisance ‘’un peuple en souffrance et non réconcilié’’.
‘’Attitude complaisante’’
Le PPA-CI dénonce aussi ‘’l’attitude complaisante du pouvoir en place’’ envers son camp politique et son ‘’approche autoritaire’’ envers l’opposition. Ces actions, selon le parti, sapent la démocratie, fragilisent la cohésion sociale et minent la confiance dans les institutions étatiques.
« Il revient aux autorités ivoiriennes de faire respecter la Loi par tous, et non d’arrêter certains facebookers comme s’ils étaient de véritables terroristes, tout en permettant à d’autres d’injurier librement, en étant assurés de ne craindre aucune poursuite judiciaire, tant qu’ils servent les intérêts du régime », a appelé Me Habiba Touré.
À quelques semaines de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), « il est regrettable que nous ne soyons pas en mesure de recevoir nos propres compatriotes, contraints à l’exil, et que nous en arrêtions d’autres dans des conditions légales très douteuses en mettant en scène leur arrestation sur les mêmes réseaux sociaux », a déploré l’avocate, exhortant les autorités à ne pas utiliser l’évènement comme un moyen de détourner l’attention des arrestations et à poser des actions concrètes en faveur de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale.
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