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Lors du Conseil des ministres du 5décembre dernier, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a annoncé la libération et le retour en Côte d’Ivoire des deux gendarmes ivoiriens détenus au pays des Hommes intègres.
Dans sa parution de ce mardi 10 décembre 2024, notre confrère Africa Intelligence dévoile les coulisses des négociations ayant abouti à ce résultat à la fin du mois de novembre. Un accord jugé inédit conclu entre les deux pays pour lequel Lomé à jouer un rôle décisif.
Un dénouement heureux dont le résultat découle de diplomatie et de négociation de la part de différentes parties. Selon les sources du média à Abidjan, les premiers contacts ont été noués au cœur de l’été en France, à l’occasion du80e anniversaire du débarquement de Provence, le 15 août, auquel assistait le président togolais, Faure Gnassingbé.
En marge de l’événement, ce dernier a été invité par Alassane Ouattara dans sa résidence de Mougins, dans les Alpes-Maritimes, où le président a pour habitude de passer ses congés estivaux. Sans détour, le chef de l’État ivoirien a directement évoqué la situation des deux gendarmes arrêtés en septembre 2023 alors qu’ils étaient à la poursuite d’orpailleurs clandestins le long de la frontière ivoiro-burkinabè. Ils avaient été transférés dans la foulée à Ouagadougou.
En ce mois d’août 2024, explique le confrère, les deux militaires ivoiriens, en poste à l’escadron de Bouna, dans le Nord-Est, étaient déjà détenus depuis presque un an par les autorités burkinabè et toute négociation entre Abidjan et Ouagadougou avait jusque-là échoué.
Au mois d’avril, le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, et son homologue burkinabè, le général Kassoum Coulibaly, s’étaient rencontrés pour évoquer le dossier, sans parvenir à un accord. Les relations entre les deux capitales étaient alors au plus bas.
Par ailleurs, un mois avant l’arrestation des deux gendarmes, un militaire burkinabè et un volontaire pour la défense de la patrie (VDP) avaient été appréhendés par l’armée ivoirienne. Ils avaient franchi la frontière au niveau de Dantou, dans le département de Téhini, dans le nord-est de la Côte d’Ivoire.
Ainsi, devant le jardin verdoyant de sa résidence de Mougins, ajoute-t-il, le président ivoirien sollicite l’aide de Faure Gnassingbé, seul chef d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à jouir d’une relation privilégiée avec la junte burkinabè d’Ibrahim Traoré. Une demande à laquelle le président togolais répond favorablement.
À son retour à Lomé, il confie la gestion du dossier à son ministre des affaires étrangères depuis onze ans, Robert Dussey. « Habitué des médiations sensibles, le chef de la diplomatie togolaise s’est discrètement rendu au mois de septembre dans la capitale économique ivoirienne, où il a été reçu par Alassane Ouattara.
Outre le président ivoirien, le dossier est supervisé à Abidjan par deux hommes : le ministre de la défense, Téné Birahima Ouattara, et le patron de la Direction des services extérieurs (DSE), Vassiriki Traoré », mentionne le confrère.
Dans la foulée de son déplacement en Côte d’Ivoire, Robert Dussey s’est également rendu dans la capitale burkinabè pour rencontrer Ibrahim Traoré, dit « IB ». Au total, entre les mois de septembre et de novembre, le ministre des affaires étrangères togolais a effectué trois visites à Ouagadougou et deux à Abidjan.
Durant ces trois mois de discussions, c’est une approche transactionnelle qui est envisagée entre les deux capitales, qui verrait la libération des deux prisonniers ivoiriens en échange des deux prisonniers burkinabè. Mi-novembre, un accord de principe est acté pour une libération simultanée. Reste alors à fixer la chorégraphie d’une telle manœuvre.
Un lieu et une date sont arrêtés. L’échange de prisonniers doit se faire à Lomé, le 29 novembre. Au petit matin du 29, un jet privé a ainsi été affrété par la présidence ivoirienne pour le compte du patron des services de renseignements extérieurs, Vassiriki Traoré, qui y embarque en compagnie des deux prisonniers burkinabè.
De son côté, le ministre des affaires étrangères togolais est chargé de se rendre à Ouagadougou pour réceptionner les deux gendarmes ivoiriens et les ramener à Lomé. Sur le tarmac, l’échange se fait dans la plus grande confidentialité entre Vassiriki Traoré et Robert Dussey, par ailleurs accompagné du patron de l’Agence nationale de renseignement (ANR) togolaise, le colonel Ali Esso Tchakpélé, interlocuteur de la DSE ivoirienne.
En compagnie des deux gendarmes, Vassiriki Traoré regagne ensuite Abidjan dans la soirée. À leur arrivée, les autorités militaires se sont assurées que les deux hommes étaient en bonne santé et qu’ils avaient été bien traités avant de les laisser retrouver leurs familles. Dans la foulée, Alassane Ouattara a à nouveau remercié Faure Gnassingbé pour son implication, ainsi que le chef de la diplomatie togolaise, Robert Dussey.
La présidence ivoirienne n’a cependant pas souhaité communiquer immédiatement sur la libération des deux militaires. Elle ne l’a annoncée officiellement que cinq jours plus tard, à l’issue du Conseil des ministres du 5 décembre. Au demeurant, il est à rappeler qu’il ne s’agit pas de la première action du président togolais, à la demande du président Ouattara, pour dénouer des imbroglios en Abidjan et Ouagadougou.
En août 2022, en effet, Faure Gnassingbé avait déjà été sollicité par le chef de l’Etat ivoirien sur le dossier des 49 casques bleus ivoiriens arrêtés le10 juillet 2022 au Mali. Une autre affaire qui a connue une fin heureuse puisqu’ilsont été libérés le 6 janvier 2023.
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