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Côte d’Ivoire : De la RAV4 au Range Rover, le scandale perpétuel des “cadeaux de la République”

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Des RAV4 de l’ère Gbagbo aux Range Rover sous Ouattara, les critiques persistent. Et symbolisent un scandale récurrent autour des « cadeaux de la République ».

Hier, c’étaient les RAV4 ; aujourd’hui, ce sont les Range Rover. En Côte d’Ivoire, les régimes changent, mais certaines accusations demeurent. Et les voitures de luxe y sont bien plus qu’un simple moyen de transport. Elles sont devenues un symbole de pouvoir, de prestige, et parfois… de scandale.

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Comme à l’époque de Laurent Gbagbo, où ses détracteurs dénonçaient l’utilisation des fonds publics pour offrir des Toyota RAV4 aux maîtresses des dignitaires de la Refondation, aujourd’hui, sous le régime d’Alassane Ouattara, les critiques se concentrent sur les Range Rover, véhicules encore plus onéreux, qui seraient offerts en cadeau à des compagnes. 

Les RAV4 de l’ère Gbagbo, un symbole de gaspillage
Sous Laurent Gbagbo, le Toyota RAV4 (Recreational Active Vehicle with 4-wheels Drive, en français “véhicule de loisirs actif à quatre roues motrices”) était devenu l’emblème des excès du régime. 

Alors que le pays, divisé par la rébellion, faisait face à une grave crise économique – avec une baisse de 15 % du PIB par habitant entre 2000 et 2006 et une chute de l’IDH de la 154ᵉ à la 166ᵉ place –, l’opposition accusait les proches du régime d’user des fonds publics pour financer des largesses, notamment des véhicules destinés à leurs amantes.

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Ces allégations, relayées par les médias et les activistes, ont contribué à forger l’image d’un régime peu soucieux de la gestion des fonds publics. Un symbole d’autant plus marquant que, dans le même temps, les populations faisaient face à des pénuries, à une inflation galopante et à une précarité croissante.

Les Range Rover sous Ouattara, un refrain revisité

Aujourd’hui, sous le régime d’Alassane Ouattara, les critiques ont évolué, mais le fond reste le même. On ne parle plus du SUV compact, produit par le constructeur automobile japonais, et bien moins luxueux, mais du Range Rover dernier cri qui serait attribué aux mêmes bénéficiaires privilégiés.

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La récente révélation d’un activiste, ex “nouvelle recrue du RHDP”, concernant un ministre et une animatrice de télévision a en effet relancé le débat.

Un sentiment d’injustice chez une partie de la population, qui peine à joindre les deux bouts…
Bien entendu, de telles accusations nécessitent des preuves tangibles et des enquêtes approfondies. Et dans le cas du membre du gouvernement, il ne s’agit pour l’instant que d’une déclaration d’activiste, sans documents officiels ni preuves comptables. 

Mais ces révélations, qu’elles soient fondées ou non, trouvent un écho particulier dans une société ivoirienne de plus en plus connectée, toujours confrontée à des défis majeurs en matière de développement humain et d’inégalités sociales, malgré un PIB par habitant bien au-dessus de la moyenne régionale

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Si elles nourrissent un sentiment d’injustice chez une partie de la population, qui peine à joindre les deux bouts pendant que l’élite politique semble vivre dans l’opulence. Elles fragilisent surtout l’image d’un gouvernement qui, officiellement, prône la rigueur budgétaire.

D’hier à aujourd’hui, chaque régime aurait donc ses propres « cadeaux de la République », si l’on veut croire les critiques. RAV4 hier, Range Rover aujourd’hui, qu’importe la marque, l’image reste la même : celle d’un pouvoir soupçonné de détourner l’argent public pour entretenir un cercle de favorisés.

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