À moins d’un an de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, la scène politique ivoirienne connaît un tournant majeur. Guillaume Soro, ancien Premier ministre et leader du parti Générations et Peuples Solidaires (GPS), a annoncé sa volonté de collaborer avec Laurent Gbagbo, ancien président et chef du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI). Cette décision marque une étape significative dans la quête d’une unité de l’opposition face au pouvoir en place.
Le 14 juillet 2024, lors d’un meeting à Bonoua, Laurent Gbagbo avait lancé un appel à la mobilisation de l’opposition pour reprendre le pouvoir. Ce message a été entendu par Guillaume Soro, actuellement en exil depuis fin 2019.
Dans une déclaration publiée le 9 août, le GPS a exprimé son intention de saisir « la main tendue » par Gbagbo. L’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a également demandé la réinscription sur les listes électorales et la levée des restrictions qui l’empêchent, ainsi que Laurent Gbagbo, de se présenter aux élections.
Le secrétaire général adjoint du PPA-CI, César Etou, a confirmé que l’appel de Gbagbo a été bien accueilli par Guillaume Soro. Selon lui, cette démarche est cohérente avec l’appel à l’unité de l’opposition pour faire face au RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix), le parti au pouvoir dirigé par Alassane Ouattara.
« Ces déclarations ne sont faites que pour rendre public ce qui va se passer et que nous allons tous pouvoir observer »
« Je ne suis pas du tout étonné que Guillaume Soro réponde positivement à cet appel de l’ancien président Gbagbo. Il appelle tous les opposants à s’unir pour faire front au RHDP, parti au pouvoir. Ces déclarations ne sont faites que pour rendre public ce qui va se passer et que nous allons tous pouvoir observer », at-il déclaré.
Guillaume Soro et Laurent Gbagbo partagent désormais une situation commune : ils sont tous deux exclus des élections en raison de condamnations judiciaires. Le GPS qualifie cette exclusion de « arbitraire et injuste » et considère l’unité comme la seule voie pour assurer une compétition électorale équitable et inclusive.
L’unité de l’opposition semble être le principal enjeu de cette période pré-électorale. En effet, l’alliance potentielle entre Soro et Gbagbo pourrait redessiner les contours de la compétition politique en Côte d’Ivoire, en rassemblant les forces qui ont jusqu’ici évolué séparément. L’évolution de cette alliance sera scrutée de près dans les mois à venir. L’accord entre ces deux figures emblématiques de la politique ivoirienne pourrait jouer un rôle crucial dans la dynamique électorale et influencer le résultat des élections présidentielles de 2025.
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