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Côte d’Ivoire : « Le RHDP tremble et tombe sur le terrain du tribalisme » après la sortie de Tidjane Thiam, voici les méthods du régime Ouattara

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Le parti d’Alassane Ouattara, on pourrait le dire, a du mal à se débarrasser des vieux démons que sont la manipulation tribale et religieuse. En réaction à la dernière sortie de Tidjane Thiam, le secrétaire exécutif du Rhdp est tombé dans un discours qui donne des sueurs froides dans le dos quant à la fragilité de la cohésion nationale.

Comme arome de son entrée dans le terrain politique ivoirien, Tidjane Thiam, candidat à la présidence du Parti démocratique de Côte d’Ivoire a, depuis Yamoussoukro, lancé des piques à Alassane Ouattara. L’ancien directeur général du Crédit Suisse a notamment fait la démarcation entre lui et le chef de l’Etat en affirmant qu’il est plutôt un ingénieur, pas un économiste comme Alassane Ouattara.

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Ensuite, il a déclaré qu’il projetait des actions concrètes plutôt que des « solutions qu’on ne voit pas ». Cette démarcation d’avec l’ancien vice-gouverneur de la Bceao, nous l’annoncions dans notre parution du lundi, provoquerait la colère du parti au pouvoir. Eh bien, nous ne nous sommes pas trompés.

Ayant mal accueilli la sortie du cadet du gouverneur du district de Yamoussoussoukro, Cissé Ibrahima Bacongo, secrétaire exécutif du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix et ses sous fifres, Touré Mamadou et Amadou Coulibaly n’ont pas perdu de temps pour donner la réplique au candidat à la présidence du Pdci. Mais comment ?

Le terrain d’attaque est clairement connu. Il ne change pas. C’est l’arme fatale du parti d’Alassane Ouattara. La région, l’ethnie et la religion. Cette fois-ci, c’est la mise en œuvre qui diffère. Si hier, le Rhdp, pour motiver les populations du nord à lui rester fidèles, faisait croire à celles-ci qu’elles seraient dépouillées de leur nationalité et leurs biens si jamais quelqu’un d’autre que son champion accédait au pouvoir, aujourd’hui la démarche a changé.

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La réaction du RHDP après la sortie de Tidjane Thiam
La nouvelle posture de Cissé Ibrahima Bacongo et ses camarades consiste à convaincre les populations du nord que Tidjane Thiam, qui a un nom à consonance nordique, n’est pas l’un des leurs. Ainsi dira-t-il, « il s’agit de Tidjane Thiam. C’est un ancien qui veut se faire passer pour un nouveau. (…) L’ivoirité n’est pas morte avec l’arrivée de Tidjane Thiam. Loin s’en faut. Tidjane Thiam veut jouer sur deux plans. Mais il ne pourra pas. Ce n’est pas possible. Nous sommes là. Nous l’attendons. Il ne pourra pas jouer sur les deux plans. Le plan sur lequel il veut jouer, c’est le plan du patronyme et de la religion. »

« Je m’appelle Tidjane Thiam. On veut aller au nord pour dire qu’on est même chose, on n’est pas même chose hein (il le dit en malinké). On n’est pas même chose. On veut aller au nord pour dire que je m’appelle Tidjane Thiam, je porte grand boubou, les vendredis je suis à la mosquée. Mais on n’est pas même chose. Nous on ne dit pas qu’il vient d’ailleurs. Il est Ivoirien un point un trait. »

« Mais il ne faut pas qu’il vienne dire qu’il est du nord comme Alassane Ouattara, il est musulman comme Alassane Ouattara ; lui et Alassane Ouattara c’est bonnet blanc, blanc bonnet. Ce n’est pas vrai du tout. Il ne faut pas vous laisser distraire…» Ce discours devant les militants du Rhdp est en vérité adressé aux populations du nord et musulmane à qui l’on veut faire entendre que l’ancien patron du Crédit Suisse n’est pas l’un des leurs et que le nord et les musulmans sont la chasse gardée d’Alassane Ouattara et du Rhdp.

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Les couleurs sont donc annoncées. La riposte verbale des soldats d’Alassane Ouattara contre le cadet d’Augustin Thiam, cadre du Rhdp, tourneront moins autour des idées et programmes. Le débat, est une affaire de personne. Mieux, elle est tribale. C’est connu, c’est la méthode du Rhdp. Hier, exclus sur des bases ethnico-religieuses, aujourd’hui, ce sont les hommes de Ouattara qui jouent sur ce terrain.

Cissé Ibrahim Bacongo, sans le dire, fait une démonstration dans le but de montrer que Tidjane Thiam est plutôt Baoulé et non du nord. Cela, dans l’optique de le faire rejeter par les populations du nord. Quand il dit du banquier, qu’il est « l’enfant de la ministre Raymonde Goudou », c’est loin d’être de l’ironie.

C’est bien une piste qu’il donne à ceux à qui est adressé son message, « on n’est pas même chose ». Cette frénésie est aussi la preuve que le parti d’Alassane Ouattara, le géant qu’il se veut être, n’a rien de solide. C’est un géant au pied d’agile et très fébrile. Il n’aura suffi que deux petits mots prononcés par Tidjane Thiam, pour que la rue Lepic tombe en transe et sorte sa carte maitresse.

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