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Il y'a 12 heureson
Dans cet entretien qu’il a accordé à Générations Nouvelles, le juriste, politologue et essayiste ivoirien, Geoffroy-Julien Kouao, décrypte l’actualité nationale marquée par la formalisation, lundi dernier, d’une nouvelle plateforme de l’opposition baptisée Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire.
Que vous inspirez la mise sur pied ce lundi 10 mars de la Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire et comprenant entre autres le PDCI de Thiam, le MGC de Simone Ehivet-Gbagbo, le FPI d’Affi ou encore le Cojet de Blé Goudé ?
La naissance de la CAP m’inspire une double analyse. D’abord, la Coalition pour l’alternance pacifique s’inscrit dans une constante de la politique ivoirienne. Les coalitions politiques ont toujours été électoralistes et non idéologiques. L’objectif est de se mettre ensemble pour évincer le président en exercice et son parti du pouvoir par les urnes.
Le front républicain dans la décennie 90 et le Rhdp en 2005 s’inscrivaient dans cette logique. Ensuite, l’absence du PPA-CI dans cette coalition montre bien que l’opposition est divisée. Une rivalité entre le Pdci-Rda, leader naturel de la CAP et le PPA-CI se dessine à l’horizon.
Qu’est-ce qui peut, selon vous, justifier l’absence du PPA-CI de cette coalition ?
Est-ce lié à la déclaration de Tidjane Thiam il ya plus d’un an dans laquelle le président du Pdci avait indiqué que toutes les alliances ne sont pas bonnes à contracter ? L’absence du PPA-CI obéit à une stratégie politique. Une coalition suppose un leader ; ou objectivement, le PdciRda à plus d’élus au Parlement et dans les régions que le PPA-CI.
Laurent Gbagbo ne peut pas accepter de jouer le second rôle auprès de Tidjane Thiam. Mais, politiquement, le fait d’avoir deux grands blocs dans l’opposition peut être favorable, électoralement, à celle-ci, dans l’hypothèse d’un second tour.
On constate également l’absence de Guillaume Soro, l’ancien président de l’Assemblée nationale. Le leader de GPS dont le mouvement est d’ailleurs dissous, ne se retrouve-t-il pas ainsi complètement isolé sur la scène politique ?
Exclu du jeu politique, M. Soro se prépare pourtant pour la prochaine présidentielle. Il remobilise ses partisans, dévoile son projet de société. Comment interpréter cette posture de l’ancien président de l’Assemblée nationale ? La politique est dynamique. Elle est action.
Les vérités d’aujourd’hui ne sont pas celles de demain. Une conjoncture politique peut favoriser l’éligibilité de Guillaume Soro, de Laurent Gbagbo ou de Charles Blé Goudé. L’opposition réclame un dialogue politique, ce peut être le cadre idéal pour réintégrer l’ancien Premier ministre dans le jeu politique national. Malgré la dissolution du GPS, Guillaume Soro reste populaire et peut jouer un rôle politique important en Côte d’Ivoire. Il n’est que quinquagénaire.
Quelle est votre analyse sur la candidature de Tidjane Thiam, qui pourrait être confronté à la question de la renonciation à sa nationalité française ?
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Tidjane Thiam et son parti connaissent très bien les conditions d’éligibilité à la Présidence de la République. Il leur revient de prendre toutes les diligences à toutes fins utiles, à défaut, ce serait regrettable.
Générations Nouvelles
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