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Côte d’Ivoire : Ouattara et Soro à l’épreuve d’une relation politique brisée : “L’humanité entre les deux hommes en sursis” (Nod sud infos)

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Entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro, l’histoire a connu une évolution tragique, passant d’une alliance stratégique à une confrontation sans merci. L’ascenseur émotionnel, les intrigues, les messes basses, une ambition légitime étouffée, la gérontocratie entretenue et les violations répétées de la Constitution ivoirienne, motivées par une volonté de caporaliser le pouvoir, ont eu raison d’une relation que beaucoup croyaient stable et durable.

Aujourd’hui, ce passé d’alliance semble bien lointain, laissant place à une succession d’épreuves où Guillaume Soro, plus que jamais, endure les affres d’une souffrance savamment orchestrée par Alassane Ouattara. Depuis sa rupture avec Alassane Ouattara, Guillaume Soro est devenu la cible d’une traque incessante, dépassant les frontières ivoiriennes.

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Entre tentatives constantes de géolocalisation, pièges tendus, et projets avortés de rapt, il a su déjouer ces machinations grâce à une prudence doublée d’une « baraka » manifeste. En Côte d’Ivoire, l’humiliation s’est matérialisée par la mise en vente aux enchères de ses biens personnels, une opération savamment orchestrée pour le discréditer.

À cela s’ajoutent les persécutions subies par ses frères, amis et collaborateurs, pris dans les filets d’un système déterminé à étouffer toute opposition. Nombre d’entre eux croupissent encore dans les geôles ivoiriennes, dans des conditions régulièrement dénoncées par des organisations nationales et internationales de défense des droits humains.

Sur le plan international, Guillaume Soro continue d’être la cible d’un mandat d’arrêt motivé par des accusations de complots et d’atteinte à la sûreté de l’État. Pourtant, même parmi les partisans du RHDP, il est admis que ces poursuites relèvent davantage d’une vendetta politique que d’une réelle quête de justice.

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UNE JUSTICE À DEUX VITESSES
En Côte d’Ivoire, les tribunaux se sont précipités pour rendre des jugements expéditifs contre Guillaume Soro. Ces décisions, souvent marquées par des violations flagrantes des procédures, contrastent avec les jugements rendus par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).

Cette dernière a, à plusieurs reprises, tranché en faveur de l’ancien président de l’Assemblée nationale, dénonçant des atteintes graves à ses droits fondamentaux. Cependant, malgré la clarté et l’autorité des décisions de la CADHP, celles-ci sont restées lettre morte, mettant en lumière une justice ivoirienne à deux vitesses, où la loi semble s’incliner devant les intérêts politiques.

Cette situation, profondément injuste, a renforcé le sentiment de persécution ressenti par Guillaume Soro et ses partisans, tout en suscitant de vives critiques de la communauté internationale à l’égard du régime Ouattara.

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SAUVER CE QUI EST ENCORE HUMAINEMENT POSSIBLE
Aujourd’hui, la fracture entre Guillaume Soro et Alassane Ouattara semble irréparable sur le plan politique. Le poids des blessures infligées par celui qui l’appelait autrefois « mon fils », les ambitions pour le moment avortées de Guillaume Soro et les épreuves des dernières années ont construit un mur presque infranchissable entre les deux hommes.

Pourtant, il reste un dernier enjeu : sauver ce qui est encore humainement possible. Car derrière les querelles politiques et les humiliations se cachent deux hommes ayant partagé une histoire commune. Si leurs ambitions divergentes ont mené à cette rupture, l’humanité qui subsiste en chacun d’eux pourrait encore permettre d’instaurer un dialogue respectueux, une voie que Guillaume Soro n’a cessé d’appeler de ses vœux.

Dans le camp d’Alassane Ouattara, cependant, tout dialogue semble conditionné par une allégeance au RHDP, comme en témoignent les cas de Marcel Amon Tanoh ou Albert Mabri Toikeusse, aujourd’hui contraints de courber l’échine pour exister politiquement.

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Cette posture ne fait que creuser davantage le fossé entre les deux hommes. Pourtant, dans une Côte d’Ivoire fragilisée par des tensions politiques et sociales, un geste d’apaisement de la part d’Alassane Ouattara en réponse à l’ouverture souhaitée par Guillaume Soro aurait une portée symbolique immense.

Il ne s’agit pas de militer ensemble ou de revenir sur des choix politiques irréversibles, mais de montrer qu’au-delà des rivalités, l’humanité peut encore triompher. Alassane Ouattara, Guillaume Soro : sauver ce qui est encore humainement possible. Tel est le défi, et peut-être, l’héritage qu’ils pourraient laisser à une nation en quête de réconciliation.

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