Côte d’Ivoire : PPA-CI, « S’il y a un plan B, c’est Gbagbo »

Ce samedi 23 novembre 2024, à Mama, village natal de Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien et actuel leader du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a réuni le Bureau Exécutif National (BEN) de la Ligue des Jeunes et des cadres du parti.

À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, cette rencontre stratégique visait à galvaniser les membres du parti et à préciser les priorités pour les mois à venir. Fidèle à son style incisif, Laurent Gbagbo a martelé un message sans équivoque : le seul plan pour le PPA-CI, c’est lui-même.

Dans son adresse, Gbagbo a évoqué les divisions naturelles qui traversent les partis politiques : « Dans les partis politiques, il y a toujours de petites divisions. Moi je suis pour Laurent Ottro, moi je suis pour Pickass, moi je suis pour Gbagbo, moi je suis pour Aka etc.

Cela, c’est dans tous les partis. Sans regarder cela ne veut pas dire que ça n’existe pas. Et cela ne veut pas dire qu’on ne voit pas. Mais ce n’est pas important. » Une manière pour l’ancien président de minimiser les dissensions internes, tout en réaffirmant son rôle central au sein du PPA-CI.

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Face aux spéculations sur d’éventuels plans alternatifs au sein du parti, il a répondu avec sa verve caractéristique : « Il y a des gens qui cherchent des plans B, des plans C. Mais pourquoi pas plan Z. C’est cela l’être humaine. Il y en a qui appelle mes amis qui sont dans d’autres pays pour que ceux-là m’appellent pour dire qu’ils veulent faire partie d’un plan.

Je dis il y a un plan ici, c’est Gbagbo. « Laissez vos petites palabres. Pour le moment nous n’avons rien à cirer avec ça. Ce n’est pas notre petit déjeuner. » Cette déclaration, au-delà de son aspect symbolique, illustre la volonté de l’ex-président de maintenir une prise totale sur le parti qu’il a fondé en octobre 2021.

Un candidat malgré les obstacles
Désigné candidat du PPA-CI pour l’élection présidentielle de 2025, Laurent Gbagbo fait face à une exclusion de la liste électorale. Cet obstacle juridique, conséquence de sa condamnation pour le « braquage » de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), pourrait compliquer ses ambitions. Cependant, cela ne semble pas freiner sa détermination.

« Je ferai de la politique jusqu’à ma mort », avait-t-il affirmé le dimanche 17 octobre 2021, à la clôture des assises du congrès constitutif du PPA-CI, avant de préciser que le passage de témoin à la nouvelle génération se fera en temps voulu, mais selon ses propres conditions.

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Pas d’organisation de l’opposition, mais un cap pour le PPA-CI
Pour rappel, Laurent Gbagbo avait précisé les critiques de ceux qui l’accusent d’avoir laissé l’opposition ivoirienne sans coordination. « Mon rôle n’est pas d’organiser l’opposition ou la gauche ivoirienne. Mon rôle est de conduire mon parti au pouvoir.

C’est tout », avait-t-il clarifié sans langue de bois devant la presse le mardi 22 août 2023 au siège de son parti. Une réponse qui met en lumière sa stratégie : faire du PPA-CI une machine politique centrée exclusivement sur son ascension au sommet de l’État.

À moins d’un an de l’élection présidentielle, Laurent Gbagbo se positionne comme l’homme fort et incontournable de son parti. Dans un contexte où les querelles internes et les obstacles institutionnels pourraient affaiblir d’autres formations politiques, il s’appuie sur son aura historique pour unir ses partisans autour d’un seul objectif : reconquérir le pouvoir.

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En affirmant que « qu’ici, il y a un plan B, c’est Gbagbo » , l’ex-président ivoirien réaffirme sa centralité dans la stratégie du PPA-CI et rappelle à ses adversaires qu’il reste, malgré tout, un acteur clé de la scène politique ivoirienne. Reste à voir comment cette stratégie résistera aux défis à venir.