Steve Beko, cadre du PPA-CI, revient sur l’affaire Laurent Gbagbo a envoyé un journaliste en prison lors de son mandat.
Lors du débat organisé par NCI, le Secrétaire Général du PPA-CI a vanté la liberté de la presse sous le président Laurent Gbagbo. Ses contradicteurs lui ont opposé plusieurs arguments et entre autres que le président Laurent Gbagbo aurait fait emprisonner « le journaliste » Assalé Tiemoko en 2008. L’honorable Gervais Jean Tcheidé insiste en posant la question « un journaliste en prison pour délit de presse ? ». Ceux-ci répondent par l’affirmative.
Encore une fois, ils ont menti. Au moment des faits, Assalé Tiemoko n’est pas encore journaliste. Il est président d’une association dénommée « Ma Vie est dans ma Prise de Conscience » (MVPC) et à ce titre, il publiait quelques fois ses réflexions dans le journal « Le Réveil »
Un document de Reporter Sans Frontières que tout le monde peut consulter affirme d’ailleurs : « Cet Ivoirien de 32 ans n’est pas journaliste, mais responsable d’une association de lutte contre les injustices et le chômage ».
À l’époque, il a été poursuivi en justice à la suite d’un article intitulé « La justice, les criminels et la corruption ». L’auteur s’en est pris à la chancellerie ivoirienne, ses cadres, au procureur de la République, Tchimou Raymond Féhou, ainsi qu’à d’autres magistrats, les traitant de personnages « corrompus jusqu’à la moelle épinière ».
On peut être d’accord ou pas avec cette condamnation de Antoine Assalé Tiemoko suite à une plainte du procureur, mais on ne peut pas prétendre que Laurent Gbagbo a envoyé un journaliste en prison puisqu’il n’avait pas cette qualité.
Mais allons plus loin ! Quel journaliste ou même acteur de la société civile peut publier un article comme celui écrit par Assalé Tiemoko à l’époque ? Je les mets tous au défi de s’essayer à ce même exercice sous Ouattara et on verra les résultats. Ce défi concerne aussi André Sylver Konan qu’on a vu chercher ses mots durant ce débat. Je les mets eux tous au défi d’affirmer ou même d’insinuer aujourd’hui en 2024 que le procureur de la République est corrompu et on verra bien.
Sous Laurent Gbagbo, les journalistes avaient une liberté de ton qui a aujourd’hui disparu. Si un journal bleu reprenait une seule Une du journal le patriote de l’époque, il ne pourrait plus paraitre. La liste des journalistes ou patrons de presse ayant séjourné en prison sous ce régime est longue comme un bras.
D’ailleurs, André Sylver Konan lui-même admet que la loi de 2004 relative à la dépénalisation du délit de presse sous Laurent Gbagbo est bien meilleure à celle votée sous Ouattara : « La nouvelle loi n’est pas bonne, en ce sens qu’elle constitue un recul vis-à-vis de ce qui était. »
Ne pas aimer Gbagbo est une chose ! Mentir pour justifier sa haine à son égard est une autre.
On n’a pas besoin de mentir pour dire la vérité!
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