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Côte d’Ivoire : Tenté par un 4e mandat en octobre 2025 : « Comment Ouattara tient ses héritiers en laisse » (Générations Nouvelles)
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Il y'a 2 jourson
En se désincarné désireux de rempiler à la tête du pays, à la faveur du prochain examen présidentiel, c’est à ses héritiers qu’il estime à une demi-douzaine, qu’Alassane Ouattara ferme subrepticement la porte du passage de témoin en douceur . Tenté par un 4e mandat en octobre 2025 Commentaire Ouattara tient ses héritiers en laisse.
Ils peuvent continuer de ronger leurs freins. S’ils continuent de s’échauffer, dans l’espoir inespéré d’être désigné à la dernière minute comme candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) au examen présidentiel d’octobre prochain, la plupart de ceux qui se réclamant héritier d’Alassane Ouattara, ne se fait guère plus de doute.
Depuis ce 13 janvier 2025, ils sont plus ou moins situés sur les réelles intentions du chef de l’Etat : se succéder à lui-même lors de la présidentielle d’octobre prochain.
A l’occasion des échanges de vœux avec les corps constitués, plus précisément avec les ambassadeurs accrédités en Côte d’Ivoire, l’ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI) a presque ruiné les espoirs des plus optimistes de ses héritiers, candidats déclare au dauphinat.
« Il y a 5 ans dans cette salle, j’avais indiqué que je souhaitais passer la main à une nouvelle génération. Aujourd’hui, je peux dire que j’ai bien fait d’accepter la proposition de mon parti.
À la date d’aujourd’hui, je n’ai pas encore pris de décision, mais je peux aussi vous rassurer sur le fait que je suis en pleine santé et désireux de continuer de servir mon pays. Mais, comme je l’ai également dit : mon parti dispose d’au moins une demi-douzaine de candidats qui sont dans cette salle », a déclaré Alassane Ouattara.
Du déjà entendu ! En 2020, jurant être fatigué et d’avoir suffisamment donné à la Côte d’Ivoire, le président du Rhdp, avait déclaré vouloir passer le témoin à la »jeune génération ».
« Tout au long de ma carrière, j’ai toujours accordé une importance particulière au respect de mes engagements. En conséquence, j’ai décidé de ne pas être candidat en 2020.
Cette décision est conforme à ce que j’ai toujours dit, à savoir qu’il faut laisser la place à une jeune génération, en qui nous devons faire confiance, les jeunes Ivoiriens honnêtes, compétents, expérimentés, qui ont appris à nos côtés comme nous l’avons fait auprès du père de la nation, Félix Houphouet-Boigny », avait-il annoncé le 5 mars 2020, suscitant des réactions. les plus dithyrambiques les que les autres à son sujet.
DISCOURS CONTRADICTOIRES
« C’est une décision prise de longue date, notamment depuis l’adoption de la Constitution de 2016, et j’ai eu l’occasion de l’annoncer à plusieurs re prises. Dix ans au pouvoir, cela suffit largement. Et j’ai pour habitude de respecter mes engagements. C’est vrai que j’ai eu quelques appréhensions en 2017, avec les mutineries qui ont ébranlé tout le monde, y compris moi-même. »
« Je me suis dit : ‘’si nous n’arrivons pas à rétablir la sécurité, est-ce que ce serait dans l’intérêt de mon pays de partir ?’’ Mais, depuis 2018, nous avons remis les choses en place, le niveau de sécurité est maintenant satisfaisant, les forces de défense et de sécurité sont vraiment professionnelles et républicaines.
Par conséquent, il n’y a plus de raison de douter de l’avenir et de la stabilité du pays », avait insisté le président du Rhdp, dans une interview accordée dans la foulée à JA, invoquant la demi-douzaine de cadres de son parti, formés pour prendre la relève de son combat et de son engagement en faveur du pays.
Contre toute attente, en août 2020, le chef de l’Etat surprend encore partisans et adversaires en rétropédalant tout simplement. « Je suis candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Je peux vous assurer que cette décision, mûrement réfléchie, est un devoir que j’accepte dans l’intérêt supérieur de la nation, afin de continuer de mettre, sans relâche, mon expérience au service de notre pays.
Les défis auxquels nous sommes confrontés pour le maintien de la paix, la sécurité nationale et sous-régionale ainsi que la nécessité de juguler la crise sanitaire; le risque que tous les acquis, après tant d’efforts et de sacrifices consentis par toute la population, soient compromis; le risque que notre pays recule dans bien des domaines: tout cela m’amène à reconsidérer ma position (…) »
« J’avais commencé à organiser mon départ ; à prendre toutes les dispositions au plan personnel et au plan politique. J’avais planifié ma vie après la Présidence. J’avais entrepris de relancer les activités de mon institut et de créer la Fondation internationale ADO, dont les locaux sont en cours de finition.
J’envisageais ainsi de mettre mon expérience en matière économique et de gouvernance au service des pays et des Institutions qui le souhaiteraient », avait-il annoncé lors d’une adresse à la nation le 6 août 2020.
RETROPEDALAGE
Un revirement spectaculaire, dans la mesure où la demi-douzaine de cadre dont avait parlé Alassane Ouattara quelques semaines plus tôt étaient bel et bien en place. Du moins en apparence.
Mais, comme un jeu de rôle savamment préparé, les proches parmi les fidèles du chef de l’Etat étaient montés au créneau, pour évoquer l’impréparation des autres potentiels dauphins de l’ex DGA du Fonds monétaire international.
C’est qu’au nombre des raisons qui justifient ce revirement, il y a bien la guerre des clans, qui menaçaient de faire imploser le Rhdp. Une explication avancée par les différents héritiers en compétition.
Se croyant en pole position, l’ex-ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, qui assurait déjà l’intérim d’Amadou Gon Coulibaly, avant d’être confirmé dans la fonction de Premier ministre, suite au décès de celui-ci, s’était montré très intéressé, pour recevoir l’investiture du Rhdp en tant que candidat au scrutin présidentiel d’octobre 2020.
Seulement, voilà, la guerre sans merci déclenchée à son encontre, selon toute vraisemblance, avec la bénédiction du mentor, le ramena très vite à la réalité. Il ne pouvait pas être le dauphin qu’a été brièvement Amadou Gon Coulibaly.
Alassane Ouattara a eu donc eu beau jeu d’invoquer le cas de force majeur. L’argument ne tient pas. La preuve en a été administrée par Diomaye Bassirou Faye, élu président du Sénégal, quelques semaines seulement après être sorti de prison.
UNE GUERRE DES CLANS BIEN ALIMENTEE
Cinq après, il est nécessaire pour le clan Ouattara de trouver un autre argument pour justifier une nouvelle candidature de son chef. C’est à cet exercice que se livre le président du Rhdp et ses hommes. « Alassane Ouattara n’est pas le candidat officiel du Rhdp. Il est le candidat effectif.
Le Président Ouattara est notre candidat à cette élection présidentielle. Nous comptons remporter cette bataille. Nous sommes focus sur cet objectif », laisse entendre le ministre de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, à la suite des plusieurs autres barons du Rhdp.
PRIS A SON PROPRE JEU
Mais, l’ancien ‘’haut-parleur’’ d’Henri Konan Bédié, quand il était encore militant du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) a fait une précision de taille : « est-ce que vous avez déjà vu au Rhdp quelqu’un dire qu’il veut être candidat ? Peut-être s’il l’a dit, c’est devant sa femme.
Sinon, quand tu es dans la chambre avec ta femme pour te faire voir, tu peux dire ça. Mais, il faut venir devant nous, tu vas dire ça ! Sinon notre candidat est le Président Alassane Ouattara. Ce n’est pas à l’opposition de choisir notre candidat ».
Exit donc la demi-douzaine, depuis que le chef du Rhdp a échafaudé tous les plans de sa succession, qui se sont heurtés à l’intransigeances des différents blocs de sa famille politique.
Exit Adama Bictogo, qui avait fait la guerre à Guillaume Soro puis à Hamed Bakayoko. Même s’il reste toujours à l’affût, souhaitant profiter du moins faux pas de son mentor, pour se placer dans la peau du successeur idéal, il a vu l’année dernière de quels bois se chauffent ses rivaux au sein du Rhdp.
Alassane Ouattara, 83 ans, tient vraiment son clan en laisse. En guise de consolation, certains argumentent qu’une fois élu, Alassane Ouattara, pourrait plus sereinement passer le témoin à son dauphin. Une hypothèse qui donne du sens à la prédiction du politologue Geoffroy-Julien Kouao, évoquée par Générations Nouvelles en mars 2023.
« Ouattara est le seul, au Rhdp, qui pourra défendre son mandat. L’arrivée de Tidjane Thiam au Pdci a créé une possibilité véritable d’alternance politique en 2025. De ce qui précède, même en l’absence de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro, les stratégies de la rue Lepic ne prennent pas le risque de choisir un autre candidat autre que le président Ouattara », avait analysé M. Kouao
Toujours est-il que c’est à dessein qu’Alassane Ouattara a rappelé à ses côtés certains cadres du Rhdp, comme Albert Toikeusse Mabri, Marcel Amon-Tanoh et… Jérôme Patrick Achi, question de les avoir à l’œil près de lui ; l’ancien Premier ministre apparaissant comme un présidentiable au profil très intéressant.
Générations Nouvelles
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