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Le procès de Kouhnon Mailly Charles, propriétaire des salons de coiffure et d’esthétique de luxe Classe C, a abouti à un verdict choc le mercredi 27 novembre 2024. Condamné à 7 ans de prison ferme et à une amende de 2 milliards de FCFA, l’homme d’affaires ivoirien voit sa carrière et l’avenir de ses entreprises plongées dans l’incertitude.
Cette décision du tribunal, intervenue malgré la signature d’un protocole d’accord avec l’Agence Emploi Jeunes (AEJ), a suscité des réactions partagées, tant sur le plan juridique que sur celui de l’entrepreneuriat en Côte d’Ivoire.
Kouhnon Mailly Charles avait obtenu un financement substantiel de 790 millions de FCFA de l’Agence Emploi Jeunes pour développer les salons Klass C, une chaîne censée être un modèle de l’entrepreneuriat ivoirien, en créant des emplois et en contribuant à la promotion des entreprises locales.
Cependant, après quelques années d’exploitation, des soupçons de mauvaise gestion et de détournement de fonds ont émergé, provoquant une enquête approfondie.
Face à des difficultés financières et à l’incapacité de rembourser le prêt, Kouhnon Mailly Charles a tenté de trouver une solution en signant un protocole d’accord avec l’AEJ. Cet accord stipulait la cession des salons Klass C à l’Agence afin de rembourser la dette. Mais ce geste, perçu par certains comme un effort de régularisation, n’a pas suffi à apaiser la justice.
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet, condamnant l’entrepreneur à une peine de 7 ans de prison ferme et à une amende de 2 milliards de FCFA, solidairement avec sa société Klass C.
Les juges ont estimé que les actions de Mailly Charles avaient causant un préjudice grave aux finances publiques, car l’Agence Emploi Jeunes utilise des fonds publics pour soutenir l’entrepreneuriat des jeunes. L’ampleur de la sanction vise à dissuader d’autres cas similaires.
Cette décision a divisé l’opinion publique. D’un côté, certains estiment que la peine est justifiée, soulignant que la mauvaise gestion des fonds publics ne doit pas être tolérée. Pour ces défenseurs, il s’agit d’un message fort pour les entrepreneurs bénéficiant de financements publics.
De l’autre côté, de nombreux proches de l’accusé et acteurs du secteur entrepreneurial jugent la condamnation disproportionnée. Ils rappellent que le protocole d’accord signé par Mailly Charles représente un effort de réparation, permettant à l’AEJ de récupérer une partie des fonds.
Ces derniers s’inquiètent également de l’impact de cette sanction sur les emplois créés par les salons Klass C, un acteur important dans l’industrie de la coiffure et de l’esthétique de luxe.
Une leçon pour l’entrepreneuriat ivoirien
L’affaire de Kouhnon Mailly Charles met en lumière les enjeux liés à la gestion des fonds publics en Côte d’Ivoire.
Alors que l’État continue de promouvoir l’entrepreneuriat comme un levier de développement, cette condamnation rappelle sévèrement l’importance de la rigueur dans la gestion des financements publics et des mécanismes de contrôle. La question de la transparence et de la reddition de comptes demeure primordiale pour éviter de telles dérives
L’Agence Emploi Jeunes, chargée de soutenir les jeunes entrepreneurs, se retrouve sous les projecteurs.
Si ce jugement est perçu comme une étape dans la volonté de garantir l’utilisation rigoureuse des fonds publics, il soulève également des questions sur la capacité de l’AEJ à prévenir de telles situations et à renforcer ses mécanismes de suivi et de contrôle.
En attendant, l’avenir des salons Klass C et des emplois qu’ils génèrent demeure incertaine, et l’impact de cette décision se fera sentir dans les mois à venir.
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