Parmi les résolutions prises à la 64ème session ordinaire de la CEDEAO, figure la décision de mettre en place un groupe de négociateurs censés discuter avec la junte militaire nigérienne. L’association du togolais Faure Gnassingbé, très conciliant avec le régime nigérien, au béninois Patrice Talon en compagnie du sierra-léonais Julius Maada Bio, fait penser à la bonne vieille technique policière du gentil et du méchant.
Après plusieurs mois de tergiversations sur fond de menace d’intervention militaire et d’application de sanctions dans le dossier du coup d’Etat militaire au Niger, la CEDEAO semble avoir compris qu’une sortie de crise passe inévitablement par un dialogue avec les militaires. L’institution communautaire a désigné trois Chefs d’Etats pour mener à bien cette mission : Faure Gnassingbé, Patrice Talon et Julius Maada Bio.
Si le choix porté sur le Chef de l’Etat togolais n’a rien d’étonnant en raison des relations « conviviales » que ce dernier entretient avec les régimes militaires en Afrique de l’Ouest malgré les sanctions de la CEDEAO, celui du Béninois Patrice Talon qui est l’une des figures des sanctions laisse subsister des questionnements.
Mais à l’analyse de ce trio, on pourrait comprendre l’attitude de la CEDEAO qui ne veut pas perdre la face. C’est probablement ce message que l’Institution envoie au Niger en dépêchant le « gentil » Faure Gnassingbé, le « méchant » Patrice Talon et un « tampon » Julius Maada Bio.
A la manière des scénarios de films policiers dans lesquelles les équipes d’interrogatoire de prévenus essaient de tromper la vigilance de ceux-ci en jouant l’un au « flic gentil » et l’autre au « flic méchant », la CEDEAO espère certainement obtenir de meilleurs résultats, notamment la libération du président nigérien déchu Mohamed Bazoum, sa famille et ses proches collaborateurs.
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