Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire a évoqué la polémique qui a lieu autour de sa nationalité. C’était à l’occasion de la rencontre qu’il a eu ce dimanche avec le personnel politique du PDCI-RDA.
Lors de cette rencontre qui a eu lieu au siège du parti doyen des formations politiques de Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam visiblement agacé par l’ampleur de cette polémique, qui enfle à 8 mois de la présidentielle de 2025 n’a pas mâché ses mots.
Recadrage
Pour l’ancien CEO du Crédit Suisse le débat devrait porter bilan sur le bilan du RHDP plutôt que sur sa nationalité. « Les ivoiriens souffrent, ils connaissent de grandes difficultés au quotidien.
La seule question qui mérite d’être posée aujourd’hui est la suivante : Ces gens qui gouvernent la Côte d’Ivoire depuis 15 ans méritent-t-ils 5 ans de plus », a-t-il déclaré. Soulignant qu’en 15 ans, chacun a pu se faire une idée claire du régime en place. « Alors est-ce qu’ils méritent 5 ans de plus, c’est la seule question, pas ma nationalité », a-t-il affirmé avec fermeté.
Depuis quelque mois, des voix s’élèvent pour remettre en cause l’éligibilité de Tidjane Thiam à la présidentielle prochaine en raison de sa double nationalité française et ivoirienne.
La constitution ivoirienne, dans son article 55 exige du candidat à la présidentielle d’être exclusivement ivoirien, une condition que ne remplit pas pour l’heure l’ancien CEO du Crédit Suisse.
Le 7 février dernier il a officiellement entamé la procédure de renonciation à sa nationalité française acquise depuis les années 80, mais cette démarche ne suffit pas à faire taire les critiques.
On n’essaie de transformer un débat présidentiel en un débat qui n’est pas digne de notre pays
« Ça fait des mois qu’en première page des journaux ils ne parlent que de ma nationalité. Qu’ils parlent de leur bilan. On n’essaie de transformer un débat présidentiel en un débat qui n’est pas digne de notre pays », a-t-il lâché, agacé.
Recentrer le débat politique
Exhortant à recentrer le débat politique sur les véritables défis auxquels le pays est confronté et sur les réformes essentielles à mettre en œuvre pour améliorer le quotidien des Ivoiriens.
« Ce dont moi je vous parle, c’est de l’état de notre système éducatif, l’état de nos routes, de notre système de santé, des problèmes de foncier, de la cherté de la vie, des projets réalisés hors délai, d’un pont qui devait être réalisé en 24 mois et coûter 77 milliards et qui a été réalisé en 48 mois et qui a coûté 113 milliards. Voilà ce dont il faut débattre », s’est-il exclamé.
Il poursuit en précisant que ces sujets sont bien plus pertinents que de s’attarder sur sa nationalité.
« On nous fait de la diversion. Ce n’est pas moi qui ai gouverné la Côte d’Ivoire pendant 15 ans », a fait savoir le président du PDCI-RDA. Non sans appeler à recentrer le débat politique sur les véritables défis. « Nous, nous sommes au travail. Et on voit déjà les résultats de notre travail.
Nous sommes concentrés sur les vrais sujets. Nous sommes présents ici ce jour pour un passage en revue de nos troupes et pour mieux nous organiser pour arracher cette victoire », a-t-il conclu.
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