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Élections 2023 Loh-Djiboua : Menace sur les chefs traditionnels, Quand la VAR rattrape Amédé Kouakou « C’est moi qui donne goudron et l’eau en Côte d’Ivoire » 

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Désigné candidat du RHDP aux élections régionales de 2023 dans le Loh-Djiboua, le ministre et député-maire de Divo, Amédé Kouakou Koffi, tente de rallier à sa candidature, l’ensemble des chefs de la région, à partir de revirements spectaculaires de ceux-ci.

Le Ministre de l’Equipement et de l’Entretien routier de Côte d’Ivoire, Amédé Kouakou, défendra les couleurs du RHDP lors des futures élections régionales dans le Loh-Djiboua. À l’annonce de sa désignation comme candidat du parti au pouvoir, plusieurs dizaines de chefs traditionnels de la région, sont montés au créneau pour dénoncer ce choix boulimique du ministre, député-maire et de surcroît, président de l’Association des cadres ressortissants du Grand centre. 

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« On apprend que le président de la République, président du RHDP, a fait un choix provisoire dans les régions. Le président a désigné le ministre Amédé, mais le candidat du peuple dida, c’est Yao Patricia (…) C’est elle que Zakpa nous a laissée (…) Notre fille est notre candidate. Notre fille Yao Patricia est notre candidate aux prochaines élections régionales dans le Lôh-Djiboua… », dixit Doutoh Rabet Gnahoré Gervais, le président du Collectif des chefs traditionnels du département de Lakota. 

Mais contre toute attente, moins d’une semaine après cette sortie, c’est-à-dire le mercredi 4 janvier 2023, ces mêmes chefs avec à leur tête, le même chef Rabé Gervais, se sont rendus au domicile abidjanais du ministre Amédé Kouakou, pour dit-on, lui demander pardon pour leur sortie précédente.

« Nous sommes venus demander pardon à notre fils pour tout ce qu’il a vu et entendu sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas le Chef Dida. C’est avec le coeur que nous vous parlons… On a besoin d’Amédé. C’est notre Dieudonné. Nous sommes en retard dans le développement. Et celui qui peut faire plus pour nous, c’est bien le ministre Amédé. Chez nous à Lakota, nous avons besoin de lui », s’est exprimé Ben Agodio au nom du Collectif desdits chefs. 

Pour le Porte-Parole des Chefs traditionnels de Lakota, cette rencontre répondait au souci de rattraper une supposée bourde qui jetterait l’opprobre sur la corporation des têtes couronnées de Lakota. 

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À en croire le ministre Amédé Kouakou, c’était le lieu pour l’ensemble des Chefs de Lakota, de demander pardon pour leur maladresse. Mais pourquoi une telle volte-face des chefs traditionnels alors que leur opposition à cette énième candidature du ministre Amédé Kouakou, était toute aussi justifiée que pertinente? Ont-ils subi des menaces de la part du candidat du RHDP comme en 2018? 

Dans une de ses parutions de 2018, le journal Notre Voie faisait savoir que, lors de sa présentation des vœux de nouvel an 2018, le Ministre-maire qui annonçait sa volonté de briguer un second mandat à la tête de la mairie de Divo, aurait lancé des menaces à peine voilées à l’endroit des têtes couronnées de Divo, si celles-ci continuaient à mûrir des considérations ethniques au point de souhaiter que la mairie revienne à un Dida alors que sans être Dida, lui, Amédé, pensait avoir beaucoup fait pour la commune de Divo.

« C’est moi qui partage le goudron et l’eau en Côte d’Ivoire. Et je donne le goudron et l’eau là où je veux et à qui je veux. Tenez-vous bien, mes collègues ministres me font même la cours à propos du goudron et l’eau que je partage (…) Si vous ne me traitez pas avec respect, je ne vous donnerai pas mon goudron et mon eau », aurait lancé le président de l’Association des cadres du Grand centre aux têtes couronnées de Divo.

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Est-ce ce même discours que le candidat Amédé Kouakou a réitéré pour faire basculer la balance en sa faveur ? Selon un de ses proches, il n’en est rien. « Le discours du ministre était très apaisant. Pas d’injures. Le ministre ne peut pas menacer des chefs et leur donner 3 millions », a-t-il confié. 

Seulement voilà! Il n’y a pas longtemps, les populations de Hiré, une localité située dans la région du Loh-Djiboua, avec à leur tête, leurs différents chefs et cadres, ont dû venir demander pardon au ministre Amédé Kouakou pour la reprise des travaux du bitumage de l’axe Divo-Hiré, long d’environ 45 kilomètres. Lancés en septembre 2019, les travaux de bitumage de cette voie, étaient prévus pour durer 07 mois. Mais plus de trois années après, les populations de Hiré n’ont pas encore vu le bitume arriver dans leur ville.

« Les travaux sont arrêtés à l’entrée du village de Douaville. Il était question que ce tronçon d’environ 40 kilomètres, soit bitumé en 7 mois. Malheureusement, plus de 3 années après, le bitume n’est toujours pas arrivé dans la ville. Les travaux sont arrêtés à 5 kilomètres, à l’entrée du village de Douaville; et depuis là, rien. Les machines sont retournées », s’était récemment indigné un habitant de Hiré. 

Selon plusieurs sources sur place, le blocage des travaux, était dû à un banal différend entre le Ministre de l’Equipement et de l’Entretien Routier, Amédé Kouakou, et le Maire Gilbert Kacou de Hiré. « Le ministre Amédée Kouakou qui est à l’initiative de ces travaux salvateurs, est fâché avec le maire Kacou Gilbert qu’il accuse de le dénigrer auprès des autres élus du Lôh-Djiboua. Le maire Kacou, pour sa part, reproche au ministre d’avoir contribué à sa défaite aux législatives 2021 en retardant le bitumage du tronçon Divo-Hiré alors que cela fait partie de ses promesses de campagne », se racontait-il.

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Mais, fort heureusement, apprend-on, les travaux de bitumage auraient repris; et ce, après le traditionnel pardon des chefs au ministre et député-maire Amédé Kouakou Koffi. Une situation ubuesque qui donne l’impression que les projets de développement initiés par le président de la République, Alassane Ouattara, sont parfois utilisés pour régler des comptes personnels.

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