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À Daloa, le 21 juin, le président des rois et des chefs traditionnels a évoqué une amnistie comme issue politique pour apaiser les tensions avant la présidentielle, alors que plusieurs figures de l’opposition ivoiriennes restent exclues du scrutin.
À quatre mois de la présidentielle ivoirienne, le président de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels, Sa Majesté Amon Tanoé, a jeté un pavé dans la mare. Lors d’une rencontre à Daloa, le roi des N’zima a laissé entendre qu’une solution politique pourrait être envisagée pour désamorcer les tensions croissantes liées à l’exclusion de plusieurs figures majeures de l’opposition de la liste électorale. Parmi les pistes évoquées : une loi d’amnistie.
Le roi Amon Tanoé a fait cette déclaration le 21 juin 2025 lors d’une importante rencontre avec les populations locales, dans le cadre d’une tournée initiée par la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels pour sensibiliser à une élection pacifique. L’événement a réuni une diversité d’acteurs : autorités administratives, chefs traditionnels, représentants de partis politiques, ONG, et forces de sécurité.
« Tout le monde s’en préoccupe »
En revanche, la tête couronnée n’a pas précisé quelles personnes pourraient être concernées par cette mesure. Le mercredi 4 juin, la Commission électorale indépendante (CEI) a publié la liste électorale définitive. Et elle a fait l’effet d’une bombe : quatre grandes figures de l’opposition en sont absentes, toutes radiées ou exclues pour des raisons judiciaires.
Parmi elles, Tidjane Thiam, président du PDCI, radié après une décision remettant en question sa nationalité au moment de son inscription. Mais aussi l’ex-président Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, et Guillaume Soro, tous écartés depuis plusieurs années pour cause de condamnations, et toujours non réintégrés. Résultat : aucun de ces opposants ne pourra ni voter ni se présenter à l’élection du 25 octobre 2025.
Malgré les demandes répétées des partis d’opposition pour revoir cette liste et permettre le retour de leurs leaders dans la course, la CEI, par la voix de son président Ibrahime Kuibiert Coulibaly, a fermé la porte à toute modification.
« La liste est définitive », a-t-il insisté lors d’une conférence de presse.
Du côté du gouvernement, on affirme que la justice est indépendante et que l’exécutif ne saurait intervenir dans ce processus. Une réponse qui n’apaise guère les tensions sur le terrain, où les appels à un retour à la raison se multiplient.
« Personne n’ignore notre situation. Tout le monde s’en préoccupe », a rassuré le roi Amon Tanoé, à Daloa le 21 juin, alors qu’il émettait l’idée d’un geste fort capable de ramener le calme et de garantir un scrutin sans heurts.
Redistribution de cartes
Ancien vice-président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), le roi des N’zima est loin d’être un nouveau venu sur la scène politique ivoirienne.
À la tête de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels depuis sa création en 2014, il est considéré comme un proche du président Ouattara. Lorsqu’il s’exprime sur des questions sensibles comme la paix ou le vivre-ensemble, sa parole est généralement considérée comme mesurée, crédible et digne de confiance.
À quelques mois des élections, une proposition de loi d’amnistie pourrait redistribuer les cartes, surtout pour Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, tous deux blanchis par la Cour pénale internationale. Mais pour Tidjane Thiam, radié pour un problème d’état civil, le chemin passerait plutôt par une nouvelle inscription sur les listes, une démarche complexe à quelques semaines du scrutin.
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