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Mali : A Bamako, Mahmoud Dicko échoue une seconde fois à rentrer au bercail, son arrivée a été annulée « illico presto »

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L’influence et la force de frappe de l’Imam Sunnite de Badalabougou, s’effritent de jour en jour.

Celui qui était à la tête des grandes mobilisations allant jusqu’à remplir le Stade du 26 mars, de plusieurs milliers de protestataires contre le régime d’IBK, est en décadence vis-à-vis de la junte militaire en place à Bamako. En exil depuis quelques mois en Algérie, le religieux par qui le coup d’Etat d’août 2020 a été facile, ne peut plus rentrer chez lui comme d’ordinaire.

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La décadence s’explique face à un comeback quasi-impossible pour le Religieux contestataire. L’imam Mahmoud Dicko, a une nouvelle fois été contraint de reporter son retour à Bamako.

Initialement prévu le 14 février 2025, son arrivée a été annulée « illico presto » en raison d’un cordon sécuritaire de commandos de ma junte militaire de Bamako.

Dans un communiqué, sa Commission des soutiens a dénoncé une manœuvre des autorités pour « empêcher une arrivée inopportune », selon une note confidentielle du District de police de Bamako. 

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Un retour encore étouffé
« Face à ce déploiement militaire incompréhensible et dans l’intérêt national, nous avons choisi la responsabilité », justifie la Commission, tout en réclamant la libération immédiate de Daouda Magassa, un de ses membres récemment enlevé.   Ce report traduit la série de mesures visant à museler l’influence de Dicko.

En octobre 2023, la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants (CMAS), proche de l’imam, avait déjà renoncé à une marche pour une transition civile, après des pressions.

Une décision qui avait entraîné la dissolution de la CMAS, l’exil forcé de Dicko et l’emprisonnement de Youssouf Daba Diawara, coordinateur du mouvement. « À chaque fois qu’il tente de revenir, le pouvoir invente une menace. Dicko incarne une voix que la junte ne veut pas entendre », analyse un observateur politique sous couvert d’anonymat. 

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Le double discours des autorités militaires 
Alors que la Commission des soutiens affirme agir pour préserver la « stabilité du Mali », les autorités de transition, en place depuis le coup d’État de 2020, multiplient les gestes d’ouverture tout en durcissant la répression.

Les appels au dialogue de personnalités religieuses et civiles, invoqués pour justifier ce report, contrastent avec les arrestations ciblées et les intimidations. 

« On nous parle de réconciliation, mais on kidnappe nos militants. Où est la volonté de paix ? », s’indigne un membre de la Commission.  Mahmoud Dicko, ancien président du Haut Conseil Islamique, est perçu comme un contrepouvoir face à la junte.

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Son exil en Arabie Saoudite depuis 2023 et les entraves à son retour illustrent la crainte des militaires face à son influence, notamment auprès des jeunes et des religieux. 

« Dicko n’est pas qu’un religieux. Il incarne une alternative politique crédible pour ceux qui rejettent la transition actuelle », explique Drissa Traoré, chercheur en sciences politiques à Bamako. 

« Le Mali est une poudrière. Bloquer Dicko, c’est prendre le risque de radicaliser ses soutiens », met en garde un diplomate européen en poste à Bamako.

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