À quelques encablures de la tenue de l’élection présidentielle de février 2024, certains indices montrent que le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, n’est pas prêt à mouiller le maillot en février 2024.
Une autre lecture laisse entrevoir que les échéances pourront être repoussées. Ce qui est probable et qu’on peut croire, les élections pourront être repoussées. La formation du nouveau gouvernement le 26 juin 2023 prouve cela.
Après avoir procédé à un redressement de la transition en éjectant le président de la transition, Bah N’Daw et le Premier ministre, Moctar Ouane, en gardant ses frères d’armes à des postes stratégiques, prouve à suffisance que le colonel Assimi Goïta, président de la transition, Chef de l’État veut le pouvoir et n’entend pas le partager.
Cela se soit et se sent à travers les nominations.
Comme tous les présidents successifs, des associations et mouvements de tous genres ont vu le jour pour lui apporter leur soutien. Ces mouvements de soutien à un président ont vécu et sont morts dès les prémices d’une défaite.
À cet effet, les Maliens ont vu, connu et chasser du pouvoir tous les présidents qui ont dirigé notre pays. Il est des enchainements inévitables. Partant du terme népotisme, on passe à celui de partage, de partage à parts et de parts à gâteau.
Cette approche, très suffisante pour découper une galette s’applique mal à un gouvernement. Il ne s’agit pas de diviser la richesse mais de faire fonctionner un système qui assure, à la fois, la production et la distribution.
La justice sociale se trouve nécessairement couplée à l’efficacité économique. L’abondance mal partagée n’a pas plus de sens que la répartition de la pénurie.
Aujourd’hui, le colonel Assimi Goïta se trouve dans un dilemme pour sa candidature en février 2024. Comme dit le sage, chasser le naturel, il revient au galop, semble être ce qui pourrait se passer.
Si le colonel Goïta, président de la transition, est candidat à l’élection présidentielle en février 2024, il doit démissionner de ses fonctions de président en octobre prochain.
Selon la Constitution de juillet 2023, en son article(53), stipule qu’en cas de vacance
de la présidence de la République, les fonctions de président de la République sont exercées par le président de l’Assemblée nationale.
Dans ce cas précis, ce serait le président du Conseil national de transition (CNT) qui assurera l’intérim du président de la transition. Et le premier vice- président du CNT, Assarid AG Imbarcaouane assurera la présidence de l’organe législatif.
Le changement attendu par le peuple subira un blocage à tous les niveaux : un nouveau gouvernement verra le jour (gouvernement d’ouverture comme le réclament certains guignols politiques), tous les mécontents rentreront au gouvernement j’en suis sûre.
Un nouveau Premier ministre sera nommé à la
primature (colonel Abdoulaye Maïga). Ainsi, le colonel Malick Diaw, assurant l’intérim à la présidence de la République, aura plein pouvoir pour diriger le Mali.
Sur ce tableau noir, on voit difficilement l’élection présidentielle se tenir. Pour preuve, le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, qui n’a jusqu’ici pas pu remplacer les maires par une délégation spéciale, pourra difficilement organiser la présidentielle en février 2024.
Nous avons encore en mémoire le référendum du 18 juin 2023, le taux de participation (36%) était en dessous des résultats attendus.
À Bamako, les gens ne sont pas sortis pour voter. Le marigot politique malien est truffé de crocodiles. Si jamais le Mali tombe dans les mains d’un président intérimaire comme ce fut le cas en 2012, ce serait le retour de la ruche au pouvoir.
Bonjour les dégâts !
Safounè KOUMBA
Source : Inter de Bamako
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