Les putschistes du Niger ont annoncé la « caducité » de plus de 990 passeports diplomatiques détenus par des personnalités ayant travaillé pour le régime de Mohamed Bazoum.
À chaque jour sa carte postale politique nigérienne. À une semaine de la célébration de leurs deux mois à la tête du pays, les militaires à qui la Cedeao promettait des jours comptés continuent de grignoter, un à un, les symboles du pouvoir. Dans la même logique, ils retirent aux anciens dignitaires les scories de leur splendeur passée.
Le 14 septembre dernier, l’Agence nigérienne de presse (SNP) annonçait qu’une correspondance du ministère des Affaires étrangères notifiait l’annulation de plus de 990 passeports diplomatiques. Rapidement consultable sur les réseaux sociaux, le courrier était adressé aux représentations diplomatiques du Niger et évoquait un motif de « caducité » des documents listés.
Les détenteurs concernés sont d’anciens responsables d’institutions, des ministres, des députés, des conseillers et conseillers spéciaux précédemment en poste à la présidence de la République, à l’Assemblée nationale ou au cabinet du Premier ministre.
Si la très grande majorité des documents ainsi invalidés concerne des Nigériens, une cinquantaine était détenue par des personnalités étrangères, ouest-africaines, libyennes ou turques, mais aussi occidentales. À l’heure où la tension reste palpable, avec nombre de chancelleries d’Europe ou d’Amérique –notamment avec l’ancien colon–, des Français, Britanniques et Américains se sont vu retirer lesdits documents de transport auxquels sont associés des privilèges.
Des vagues précédentes
À la fin du mois d’août déjà, certaines personnalités proches de l’ancien régime avaient été privées de passeports diplomatiques, notamment cinq dignitaires de premier plan. Étaient alors notamment concernés le Premier ministre déchu Ouhoumoudou Mahamadou –à Rome au moment du putsch–, le chef de la diplomatie Hassoumi Massaoudou –un temps Premier Ministre par intérim– et l’ambassadrice du Niger en France, Aïchatou Boulama.
Si l’objectif est censément de restreindre les possibilités de déplacement des amis de l’ancien régime nigérien, il en est un que la junte aimerait bien voir embarquer avec un aller simple et tous ses bagages. Tout en évoquant une « prise d’otage » de son ambassadeur, l’Élysée n’envisage pas, pour l’heure, un rapatriement du diplomate et de son équipe. Fin août, les militaires nigériens ordonnaient pourtant l’expulsion de Sylvain Itté.
jeuneafrique.com
You must be logged in to post a comment Login