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Niger, Mali et Burkina : Après le retrait de la CEDEAO, la suite logique de la prochaine étape serait le retrait du FCFA

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L’annonce a été faite, en pleine fête de l’unité africaine qu’est la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2023) organisée en Côte d’Ivoire, ce 28 janvier 2024 sur les chaînes de télévision du Burkina, du Mali et du Niger par la lecture d’un communiqué conjoint des trois chefs d’Etat des trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel.

Avant la lecture du communiqué, les réseaux sociaux annonçaient la nouvelle que l’on a pris pour une fake news jusqu’à ce que le ministre d’Etat, ministre de la communication, porte-parole du gouvernement burkinabè confirme cette décision conjointe des trois chefs d’Etat au journal de 13h de la RTB. Le communiqué ne dit pas comment ils se sont rencontrés pour discuter de cette remise en cause de presqu’un demi-siècle d’unité régionale. Les moyens de communication modernes, comme la visioconférence, permettent de tenir des réunions en étant dans des endroits différents.

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Les griefs qui expliquent le départ de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ne sont pas nouveaux. Le communiqué en a listé quatre principaux :

L’éloignement des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme.
L’influence des puissances étrangères.

La non-assistance aux Etats de l’AES dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité.

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L’adoption de « sanctions illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes ».

Suite à quoi les trois chefs d’Etat ont décidé, « en toute souveraineté, du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. » Qu’est ce qui peut expliquer cette urgence du sans délai, qui prend l’allure d’un départ précipité ? Le gouvernement est attendu pour donner davantage d’explications sur l’impact de la décision sur la vie des populations. A-t-on mûri la question et pesé suffisamment les avantages et les inconvénients ? Tient-on compte du fait que nous nous coupons de nos frères voisins à façade maritime avec lesquels nous travaillons ?

Cette rupture abrupte aura des conséquences économiques pour nos populations déjà sous le joug de la crise sécuritaire et humanitaire. Si on analyse la décision, la Guinée Conakry, qui n’est pas signataire, est certes sous sanction de la CEDEAO, mais peut se rabibocher avec elle et peut ne pas nous donner accès à son port. Il nous reste que la Mauritanie, si notre sort l’intéresse, puisqu’il y a de l’eau dans le gaz entre Bamako et Alger. A moins que nous cherchions à détruire l’unité de la CEDEAO en captant des pays comme le Togo.

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La CEDEAO s’est lourdement trompée sur les sanctions et la menace de guerre contre le coups d’Etat au Niger. On l’a signalé ici.

Il faut cohabiter avec ses voisins

On dit souvent au Faso que ton voisin est ton plus proche parent, vous pouvez ne pas vous entendre sur des questions, mais vous êtes appelés à cohabiter, coexister et trouver des modus vivendi.

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Concernant les sanctions, les Etats du Sahel ont été résilients et la CEDEAO a levé les sanctions économiques au Mali et ne les a presque pas imposées au Burkina. Concernant le Niger, les discussions étaient en cours. Qu’est ce qui n’a pas marché pour qu’on prenne cette décision qui ne facilitera pas la vie de nos peuples ?

Les juristes pourront nous éclairer sur le respect de la constitution de cette décision. Ne devrait-elle pas avoir l’aval de l’Assemblée législative de transition, ou le recours à un référendum, selon les articles 146 et 147 de la Constitution au titre XII sur l’unité africaine ?

Peut-on, au nom du panafricanisme, quitter une organisation unitaire ? Les pères fondateurs du panafricanisme comme Kwamé N’krumah, face à la division des Etats africains par les puissances étrangères, ont tout fait pour œuvrer à la création de l’Organisation de l’unité africaine, quand bien même ils avaient des divergences de vue avec certains chefs d’Etat africains.

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Ils ont préféré mener la lutte au sein de l’organisation unitaire pour emmener le triomphe de leurs idées. L’unité ne signifie pas la négation des différences, c’est la recherche de l’harmonie par le jeu de différentes notes. Nous devons renforcer l’unité africaine en cherchant à améliorer l’existant. Le perpétuel recommencement n’est pas signe de progrès, c’est plutôt le contraire.

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