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Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), a exprimé ses inquiétudes à l’approche de l’élection présidentielle de 2025.
Alors que le scrutin se profile à l’horizon, l’atmosphère tendue qui règne dans le pays suscite de réelles préoccupations, notamment pour cet ancien dirigeant de Crédit Suisse et figure de l’opposition ivoirienne.
De réelles craintes
Lors de la commémoration du 64e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, Thiam a évoqué les dangers potentiels que le pays pourrait affronter à l’approche de l’échéance électorale. Probable candidat à la présidentielle de 2025, il a rappelé les douloureuses crises électorales qui ont marqué les dernières décennies.
« Alors que nous nous rapprochons de 2025, je crains que des leaders sans scrupules n’essaient de nous entraîner de nouveau dans la voie du conflit, de la violence et de la division », a-t-il averti.
Si je me suis porté candidat à la présidence du Parti d’Houphouët-Boigny, dont les militants m’ont fait l’immense honneur de m’élire, c’est pour barrer le chemin à ceux qui n’auraient rien appris du passé récent de notre pays
Tidjane Thiam a souligné son engagement à barrer la route à ceux qui, selon lui, n’auraient rien appris du passé récent du pays. « Si je me suis porté candidat à la présidence du Parti d’Houphouët-Boigny, dont les militants m’ont fait l’immense honneur de m’élire, c’est pour barrer le chemin à ceux qui n’auraient rien appris du passé récent de notre pays », a-t-il déclaré.
Entre 2000 et 2020, les violences électorales ont fait des milliers de victimes en Côte d’Ivoire, notamment lors de la crise post-électorale de 2010-2011 qui a coûté la vie à au moins 3 000 personnes, selon un bilan officiel des Nations Unies.
« Les Ivoiriens sont fatigués de la violence, des injures et des outrances verbales. Ils veulent vivre dans une Côte d’Ivoire apaisée et réconciliée », a ajouté Thiam, soulignant que son parti s’efforce de susciter des débats constructifs sur des sujets cruciaux pour l’avenir du pays.
Une atmosphère pré-électorale sous tension
La campagne pré-électorale semble déjà bien engagée à quelque 14 mois du scrutin. Le RHDP, le parti au pouvoir accentue la pression pour obtenir du président Alassane Ouattara, une candidature à un 4e mandat présidentiel. Cette atmosphère préélectorale reste par ailleurs marqué par l’exclusion de plusieurs figures majeures de la politique ivoirienne, notamment Laurent Gbagbo, dont la condamnation dans l’affaire du braquage de la BCEAO l’empêche de figurer sur la liste électorale.
Ses partisans dénoncent cette situation comme une injustice et continuent de plaider pour sa candidature à la présidentielle de 2025. « Pour nous, la candidature de Laurent Gbagbo ne se négocie pas. Nous n’avons aucun plan B », déclarait récemment Justin Koné Katinan, promettant que la bataille sera menée pour obtenir du pouvoir le rétablissement du candidat du PPA-CI, dans ses droits.
Outre Laurent Gbagbo, d’autres acteurs clés comme Charles Blé Goudé et Guillaume Soro sont également écartés de la course. Les nombreux appels visant à leur réintégration restent pour l’heure infructueux.
La réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), l’audit de la liste électorale, et le découpage électoral restent également des points de discorde majeurs entre le pouvoir et l’opposition, à seulement 14 mois du scrutin. Cette situation alimente les craintes quant à la tenue d’une élection apaisée en 2025.
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