Réuni ce samedi 26 avril 2025 à son siège de la Riviera-Bonoumin, le Comité Central du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a adressé un avertissement clair au régime en place.
À l’issue d’une session ordinaire présidée par Laurent Gbagbo en personne, et dont le communiqué final a été lu par Me Habiba Touré, le parti a ainsi fixé un ultimatum : si, d’ici la mi-juin, ses revendications pour une présidentielle « inclusive, juste, transparente et apaisée » ne sont pas entendues, le PPA-CI se réserve le droit de durcir le ton.
Des conditions non négociables pour des élections apaisées
Dans ce contexte, marqué par un climat politique jugé « crispé » et de « vives tensions », les mots d’ordre de Laurent Gbagbo, très attendus, devaient tracer la voie à suivre pour contester un scrutin que l’opposition considère verrouillé.
Toutefois, avant d’engager des actions plus radicales, le PPA-CI entend donner une « dernière chance » au dialogue.
« Face à un pouvoir sourd, il n’y a parfois pas d’autre choix que de se dresser », a averti le Comité Central, tout en réaffirmant son attachement à la paix et à l’unité nationale.
Laurent Gbagbo et ses partisans réclament notamment la réinscription de son nom sur la liste électorale, la création d’un nouvel organe électoral consensuel, ainsi qu’un audit et une révision de la liste électorale. Des exigences jugées essentielles pour garantir l’intégrité du scrutin présidentiel prévu en octobre.
Dans son adresse devant le Comité Central, l’ancien chef de l’État a par ailleurs dénoncé « l’instrumentalisation de l’institution judiciaire par le régime RHDP » et exprimé sa solidarité au PDCI-RDA ainsi qu’aux autres formations politiques qu’il estime persécutées.
« Trop c’est trop » avant un rendez-vous crucial en juin
Dans la foulée, Laurent Gbagbo a annoncé la création d’un nouveau front de protestation baptisé “Trop c’est trop !”. Ce mouvement, précise le communiqué, doit rassembler toutes les victimes de « l’injustice, de l’exclusion et du mépris » générés par la politique actuelle. Le président exécutif, Sébastien Dano Djédjé, a été chargé de sa mise en œuvre rapide.
« Trop c’est trop ! » ambitionne de fédérer les enseignants arrêtés, les familles déguerpies, les jeunes au chômage, les commerçants asphyxiés par la fiscalité et les agriculteurs laissés pour compte. Selon le PPA-CI, la Côte d’Ivoire est désormais « fracturée en deux », entre une minorité de privilégiés et une majorité d’opprimés.
La mobilisation autour de ce mouvement, ainsi que la réaction du pouvoir, seront évaluées à la mi-juin. « Si rien ne change, le PPA-CI envisage un nouveau palier dans la lutte, plus déterminé, plus structuré, à la hauteur de la gravité de la situation », prévient le communiqué final.
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