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Procès Valérie Yapo : « La démission de Thiam vide la procédure de toutes les demandes qui ont été formulées » (Maître Adjé Luc)

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La procédure judiciaire engagée par Valérie Yapo contre Tidjane Thiam pourrait bien s’éteindre d’elle-même, à en croire l’avocat du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), Maître Adjé Luc. Selon ce dernier, les deux principales demandes ayant motivé l’action en justice n’ont plus lieu d’être depuis que Tidjane Thiam a officiellement quitté la présidence du parti.

Présent aux côtés du vice-président Noël Akossi Bendjo, l’avocat a apporté des précisions à la presse ce mardi 13 mai 2025, à la veille de cette audience cruciale. « La procédure en cours repose sur deux axes : d’une part, démontrer que le président Tidjane Thiam ne remplissait pas les conditions de nationalité au moment de son élection à la tête du PDCI-RDA ; d’autre part, demander sa démission et la désignation d’un administrateur provisoire pour le parti. Or, ces deux demandes sont devenues sans objet », a-t-il soutenu.

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La lettre de démission de Tidjane Thiam, rendue publique lundi 12 mai 2025, change radicalement la donne, selon la défense. « Il n’est plus président du PDCI-RDA. Dès lors, il n’y a plus lieu de statuer sur sa destitution. De plus, le parti a mis en œuvre ses statuts pour désigner un président par intérim, en la personne de N’koumo Mobio. Il ne peut donc plus être question de nommer un administrateur judiciaire », a fait valoir Maître Adjé Luc.

Ces éléments ont été versés au dossier du juge ce mercredi afin qu’ils soient pris en compte avant l’audience prévue le jeudi. « En principe, cela vide la procédure de toutes les demandes qui ont été formulées », a-t-il insisté.

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Mais si la procédure principale semble perdre sa pertinence, une zone d’ombre subsiste : celle de la validité des décisions prises par Tidjane Thiam durant son mandat contesté. « Si l’on considère qu’il ne remplissait pas les conditions statutaires, alors certains actes pourraient être remis en cause », reconnaît l’avocat. Il nuance cependant : « Dans la pratique, et par analogie avec le droit commercial, tant que les actes ne sont pas entachés de nullité manifeste, ils peuvent être maintenus. »

La présidente du tribunal conserve donc une marge d’appréciation. « Elle peut décider d’annuler certaines décisions, comme les nominations au Conseil disciplinaire ou les Hauts représentants. Tout dépendra de son interprétation des statuts du parti et de la légitimité de l’exercice du pouvoir par M. Thiam », explique Maître Adjé Luc.

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Pour l’avocat de Tidjane Thiam, cette affaire illustre une instrumentalisation du droit à des fins politiques internes. « L’essentiel est de constater que le PDCI-RDA a su, en interne, gérer cette transition. La justice n’a plus à trancher ce qui ne relève plus de son office, puisque la vacance de la présidence a été comblée conformément aux statuts », conclut-il.

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Reste à savoir si le juge partagera cette lecture ou s’il décidera d’aller plus loin dans l’examen des conditions d’éligibilité et des conséquences statutaires. En attendant, le procès Valérie Yapo contre Tidjane Thiam demeure un épisode révélateur des tensions internes au sein du vieux parti, en pleine recomposition politique à l’approche de l’élection présidentielle de 2025.

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