Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement ivoirien, a réagi ce mercredi à la décision de justice ordonnant la radiation de l’opposant Tidjane Thiam de la liste électorale provisoire.
C’était dans le cadre du traditionnel compte rendu du Conseil des ministres, qui s’est tenu ce mercredi au Palais présidentiel. Mardi 22 avril 2025, le tribunal de première instance a ordonné la radiation du président du PDCI-RDA, candidat déclaré à la présidentielle d’octobre 2025.
La réaction du gouvernement
Cette décision a été prise dans le cadre du contentieux de la liste électorale provisoire. Des requérants, pour certains proches du pouvoir RHDP, ont introduit des demandes de radiation de l’ancien PDG du Crédit Suisse de la liste électorale, en raison de sa double nationalité au moment de son inscription. « La justice a rendu une décision. Nous la respectons », a réagi Amadou Coulibaly. Il a rappelé que cette décision repose sur l’article 48 du code de la nationalité ivoirienne, déjà appliqué par le passé.
« En 2011, il y a eu la jurisprudence Tioté, avec le professeur Francis Wodié. Et dans notre pays, personne ne peut remettre en doute les compétences du professeur Wodié en matière de droit constitutionnel. Tout le monde sait qui était cet éminent professeur. C’est un texte qui a déjà été utilisé. Il connaît une nouvelle application aujourd’hui. Nous respectons cette décision », a insisté le porte-parole du gouvernement.
Il a rejeté toute idée d’ingérence politique dans cette affaire. « C’est facile de voir partout la main de l’État, mais je peux vous assurer que le président de la République est en train de réussir à construire l’État de droit que nous voulons pour notre pays : un pays respectueux de sa Constitution et des décisions de justice. Je peux comprendre que certains opposants, dans leur désarroi, voient la main de l’État partout, mais dans les pays démocratiques, ce n’est pas ainsi que les choses sont perçues », a-t-il précisé.
C’est une décision de justice qui peut avoir des conséquences sur le processus électoral, mais c’est avant tout une décision de justice
La radiation de Tidjane Thiam est une décision lourde de conséquences, notamment politiques, sur ses ambitions de briguer la magistrature suprême.
Plusieurs cadres de l’opposition, écartés
Exclu de la liste électorale, il rejoint ainsi la longue liste des cadres de l’opposition écartés du processus électoral de la présidentielle de 2025. Parmi ces derniers figurent Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé ou encore Guillaume Soro. Leur sort repose désormais entre les mains du président Alassane Ouattara, qui pourrait, à travers une décision politique, choisir de les réintégrer.
Mais pour Amadou Coulibaly, il faut que les Ivoiriens se détachent de l’idée selon laquelle tout se règle par des arrangements politiques. « Il faut qu’on sorte de l’idée que tout est réglé par des arrangements. Ici, c’est la justice qui s’est prononcée. C’est une décision de justice qui peut avoir des conséquences sur le processus électoral, mais c’est avant tout une décision de justice, tout comme dans le cas de M. Laurent Gbagbo ou de M. Charles Blé Goudé », a-t-il déclaré.
Dans la foulée de cette décision de justice l’excluant du processus électoral, Tidjane Thiam a dénoncé une mesure « inique, injuste, injustifiée et incompréhensible ». Se disant absolument déterminé « à ne pas accepter cette radiation ». Selon lui, le PDCI reste « uni derrière lui » et ne compte pas désigner un autre candidat. « Il n’y aura pas de plan B, il n’y aura pas de plan C », a-t-il insisté, appelant ses partisans à rester mobilisés.
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