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Rupture consommée avec les Généraux de Bamako : Choguel Maiga devrait rendre sa démission ce mercredi, Assimi Goita veut arrêter l’hémorragie

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« Le Premier ministre ne peut pas apprendre dans les médias que les élections sont reportées sans débat au sein du gouvernement », a lancé Choguel Maïga. Manifestement pessimiste sur la suite de la vie politique, il évoque un possible enlisement avec des « risques de graves remises en cause et […] de retour en arrière ».

Après la sortie ratée du Premier Ministre malien, membre fondateur du mouvement du 5 juin, les militaires au pouvoir à Bamako ont décidé de prendre leur responsabilité en main. Cette fois-ci le Général Assimi Goita et ses frères d’armes vont se défaire des civils afin de mieux diriger leur transition militaire en cours depuis le 18 août 2020.

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Les critiques ouvertes adressées au Général de Koulouba vont changer le cours des choses au sein de la Transition malienne. Ce mercredi 20 novembre, le Président Assimi Goita a annulé la tenue de la traditionnelle rencontre hebdomadaire de l’Exécutif. Le Général a même interdit aux ministres surtout civils de se rendre au Palais de Koulouba pour un certain temps.

La junte veut arrêter l’hémorragie
Dans la même foulée, le PM Choguel Kokalla Maiga, le principal visé, se trouve dans l’obligation de rendre sa démission et peut-être de poursuites par les autorités militaires pour diffamation et faits de haute trahison. En rappel, c’est au cours du meeting en différé de commémoration de l’an 1 de la reprise de Kidal, que le PM Maiga, depuis le CICB à Bamako, a proféré des propos de nature à critiqué ouvertement les échecs de la transition militaire en cours à Bamako.

« Le Premier ministre ne peut pas apprendre dans les médias que les élections sont reportées sans débat au sein du gouvernement », a lancé Choguel Maïga. Manifestement pessimiste sur la suite de la vie politique, il évoque un possible enlisement avec des « risques de graves remises en cause et […] de retour en arrière ».

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Par des critiques adressées aux tenants du calendrier de la transition malienne, le Premier ministre a surpris son auditoire. Il pourrait surtout tester son envergure politique et évaluer ses chances de bien figurer à l’avenir. Dans toute junte qui se respecte cohabitent, généralement en trompe-l’œil, les militaires et les « fantassins civils », qui permettent d’estomper la dominante kaki des photos de famille.

Des hommes en boubou qui ne perdurent que s’ils proscrivent la nuance et la critique envers les régimes installés. Mais quelle mouche a donc piqué un représentant de cette espèce, Choguel Maiga, lors du récent rassemblement de son mouvement, le M5 RFP, ce samedi 16 novembre ?

« Ordre vient d’être également donné à la Radio Télévision du Mali ( ORTM) de ne plus couvrir jusqu’à nouvel ordre les activités du Premier ministre Choguel Maïga. Or il est selon nos lois le chef de l’administration. Dans quel pays sommes-nous » ? (Propos d’un conseiller du PM)

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Est-ce le contexte partisan qui a fait sortir de sa route le Premier ministre du Mali ? Après avoir publiquement apporté son soutien aux troupes maliennes présentes sur le terrain des opérations sécuritaires, Choguel Maïga s’est épanché sur le fait qu’il serait tenu à l’écart des sujets importants, lui qui est pourtant chef de gouvernement. Et de s’attarder sur le point sensible de la durée de la transition, dont la période initialement prévue est échue.

La vérité sur les propos de Choguel Maiga
« Le Premier ministre ne peut pas apprendre dans les médias que les élections sont reportées sans débat au sein du gouvernement », a lancé Choguel Maïga. Manifestement pessimiste sur la suite de la vie politique, il évoque un possible enlisement avec des « risques de graves remises en cause et […] de retour en arrière ». Le Premier ministre décrit par ailleurs une volonté manifeste d’anesthésier le débat politique.

Il rappelle qu’en contradiction avec la ligne des dernières assises nationales qui prônaient la réduction du nombre de formations politiques, une centaine de récépissés ont été accordés à des nouveaux partis pro-juntes…

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Des propos qui ont étonné car tenus par un rhéteur longtemps passé maître dans la défense tarabiscotée du régime d’exception.

Depuis son absence pour cause d’accident vasculaire cérébral, Choguel Maïga avait toutefois déjà donné l’impression de s’être fait voler la vedette par son ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop et le porte-parole du gouvernement Abdoulaye Diop, qui assura son intérim.

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