19 septembre 2002 : Mort de Boga Doudou, 21 ans après, il a payé le prix ultime pour son engagement et la douleur reste assez intense

Ce mardi 19 septembre 2023, marque le triste anniversaire de la mort d’Émile Boga Doudou, ancien ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, assassiné dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, lors du déclenchement de la crise politico-militaire qui a ébranlé la Côte d’Ivoire. 21 ans se sont écoulés depuis cette tragédie, et pourtant, aucune enquête approfondie n’a été menée pour faire la lumière sur cet assassinat.

La mort de Boga Doudou, survenue dans le contexte tumultueux de la crise politico-ivoirienne, a inauguré une série d’assassinats politiques qui ont marqué cette sombre période de l’histoire du pays. Émile Boga Doudou était un homme de devoir, dévoué à son pays, et il a payé le prix ultime pour son engagement envers la Côte d’Ivoire.

Le 19 septembre 2002, des soldats rebelles, dont certains étaient venus du Burkina Faso, ont tenté de prendre le contrôle des villes stratégiques d’Abidjan, Bouaké et Korhogo. Bien qu’ils aient échoué à s’emparer d’Abidjan, ils ont réussi à occuper les deux autres villes, marquant le début d’une rébellion qui prendra plus tard le nom de « Forces nouvelles ». Cette rébellion a progressivement conquis la moitié nord du pays, coupant ainsi la Côte d’Ivoire en deux zones géographiques distinctes.

L’importance de la vérité et de la justice
Dans ce climat de violence et d’instabilité, Émile Boga Doudou a été exécuté à son domicile par un commando rebelle aux premières heures de la tentative de coup d’État. Pourtant, malgré les années qui ont passé depuis cet événement tragique, aucune enquête sérieuse n’a été entreprise pour identifier les responsables de cet acte odieux. Même sous le régime de Laurent Gbagbo, dont il était le ministre, aucune démarche significative n’a été entreprise pour faire la lumière sur cet assassinat.

Le témoignage poignant de Reine Boga Gbazey
La fille du défunt ministre, Reine Boga Gbazey, a partagé ses sentiments sur cet anniversaire douloureux lors des 20 ans d’anniversaire de ce drame. Elle a déclaré : « Que dire de ce jour, si ce n’est qu’il a été très marquant pour nous ainsi que pour toute la nation ivoirienne. Je vous avoue que malgré les années, la douleur reste assez intense. Néanmoins, la haine ne m’habite pas. Bien au contraire, mon plus grand souhait est que les enfants d’aujourd’hui n’aient jamais à vivre ce que nous avons vécu, mes sœurs et moi. »

La persistance de l’impunité dans cette affaire est source de frustration et de désillusion pour de nombreuses personnes en Côte d’Ivoire. Elles espèrent toujours que la vérité sur la mort d’Émile Boga Doudou et d’autres victimes de cette période sombre puisse finalement être établie, et que justice soit rendue. L’absence d’enquête et de poursuites pour de tels crimes ne fait que rappeler l’importance de la réconciliation nationale et de la recherche de la vérité pour guider la Côte d’Ivoire vers un avenir plus stable et juste.

La mort d’Émile Boga Doudou demeure une cicatrice profonde dans l’histoire de la Côte d’Ivoire, et il est crucial que la nation travaille ensemble pour panser ces plaies et construire un avenir meilleur, où la justice et la vérité prévalent.