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Mon pays est devenu un territoire de dépravation morale et de déliquescence des mœurs. Et au lieu d’une « Rivière des crevettes », j’ai plutôt l’impression que nous sommes en train de retourner à l’époque de Sodome et Gomorrhe…
Sodomie et Camaroès
Mon pays est devenu un territoire de sodomie généralisée ! Parce que non seulement l’homosexualité a désormais pignon sur rue, mais les pratiques sexuelles entre les hétérosexuels sont dorénavant de moins en moins orthodoxes…
On a les partouzes, les gangs-bangs, les fist-fuckings et que sais-je encore… On a les gadgets sexuels et les poupées gonflables qui se vendent comme des petits pains, et pourtant ils coûtent généralement une fortune.
La « Rivière des crevettes » que les Portugais avaient découverte autrefois, est devenue un territoire de dévergondage sexuel et de perversité généralisée. La prostitution de rue s’affiche à tous les carrefours, et la vente du piment se fait dans les milieux publics en plein jour, ou sur les réseaux sociaux à longueur de journée.
Les hommes et les hommes pratiquent la sodomie entre eux pour des raisons émotionnelles ou bien financières, ou alors pour accéder à des nominations ou à des postes de pouvoir. Lorsque nous ne versons pas tout simplement dans les incestes, les viols, la pédophilie envers les petits garçons ou bien les petites filles, etc.
Sadomasochisme et Cameroun
Les Camerounais sont devenus une population de violence. D’extrême violence, même. Les Camerounais sont devenus un peuple de sanguinaires. Nous aimons voir le sang, nous aimons le faire couler, nous aimons la sauvagerie à la limite de l’animalité, bref, nous sommes pratiquement déjà en train de retourner à l’époque de Sodome et de Gomorrhe…
Les Camerounais sont des masochistes également. Ils aiment se complaire à la souffrance, d’ailleurs il y a une sorte de fascination dans leur regard lorsqu’ils se mettent à inventorier la liste de leurs mésaventures…
Les jeunes Camerounais poignardent leurs enseignants dans la cour de l’école, et les hommes camerounais assassinent leurs compagnes à la suite d’une dispute conjugale ou de certaines déceptions amoureuses. On photographie tranquillement les victimes de la route à la suite d’un accident mortel, on lynche les voleurs de bouteille de gaz en public, on exécute les journalistes trop curieux après leur avoir administré une inimaginable torture […]
Et puis, nous supportons une dictature depuis plus de soixante ans ! Nous nous plaignons des prix sur le marché qui ont considérablement amenuisé notre pouvoir d’achat, mais nous ne revendiquons jamais rien en commun. Nous subissons notre pauvreté en silence, nous souffrons dans un environnement rempli d’hostilité et de décès précaires, mais nous nous consolons à travers de pseudo-concepts qui ont systématiquement trait à la résilience…
Soudoiement et corruption
Et puis, nous sommes dans un pays de corruption. Entre 1997 et 1998, le Cameroun avait remporté la Palme d’or de la corruption à l’échelle internationale, suivant les critères du très sérieux Transparency International. Et depuis lors, nous nous attelons méticuleusement à conserver au moins notre place sur le podium.
Au Cameroun, les dignitaires du régime volent notre argent en plein jour ! Ils ne se contentent plus de quelques centaines de millions de francs CFA, ils pillent dorénavant en milliards ! L’impunité caractéristique de notre paradigme social les y encourage implicitement, puisque les plus grands prévaricateurs ne risquent presque rien.
Car dans un pays où le SMIG n’atteint même pas 100 euros, on a de simples agents de Douanes ou des Impôts qui touchent seulement 85 000 FCFA par mois, mais qui roulent carrosse ! Ils se font construire des châteaux, des parvis, des terrasses avec vue sur l’Océan, des palaces, des milliers d’hectares de plantations, etc.
Les scandales du CANgate ou de la COVIDgate n’y ont rien fait, les vols de deniers publics continuent de s’amonceler. On a englouti des centaines de milliards pour le stade d’Olembé qui n’a toujours pas été réceptionné, et finalement ce détournement massif n’intéresse personne.
La Cour des comptes rend ses comptes au même titre que la Chambre des comptes, mais leurs rapports accusateurs sont bien souvent enfoncés au fin fond de certains tiroirs. Car la réalité est bien claire, c’est que tout le monde a le droit de piller la fortune de l’Etat comme bon lui semble, mais à condition qu’il ne cherche pas à viser le strapontin du ngomna qui est situé là-bas à Yaoundé au quartier Etoudi…
Déliquescence et Gomorrhe
La déliquescence des mœurs. L’irresponsabilité de notre parentalité. L’absence d’éducation civique, et même des bonnes mœurs. Les gens qui vivent au Cameroun ont perdu tout sens éthique et même tout esprit critique, car presque toutes les principales valeurs ont été dévoyées.
Les enseignants sont des zéros, tandis que les influen-suceuses sont devenues des héroïnes. Les rues sont jonchées d’ordures, et les espaces publics ne proposent pas de toilettes adéquates pour leurs nombreux usagers.
Nos petites filles —et même les grandes— ne vivent plus que pour la rotondité de leurs seins et de leurs fesses. Les hommes sont devenus des pervers, et quand ils vieillissent ils deviennent des sugar daddies comme mon meilleur ami Pierre La Paix Ndamè.
Les femmes commencent les avortements dès la classe de Quatrième, à l’âge de quinze ou seize ans. On se bagarre dans la rue pour un oui ou pour un non. On s’éduque par téléphones interconnectés interposés. De jeunes adolescents se rassemblent en bandes organisées pour semer la terreur dans la ville de Douala, et constituer ce que l’on appelle les microbes.
Parfois, les garçons du quartier s’organisent pour aller batailler avec les garçons d’autres quartiers, à travers ce que l’on appelle ici le « retour ». Les bendskineurs roulent sur les routes à contre-sens, ils ne respectent ni les feux de signalisations ni la Police, et ils finissent généralement leur parcours sous les roues d’un camion.
Tout le monde insulte tout le monde, tout le monde méprise tout le monde ; d’ailleurs si tu fais l’erreur de vouloir redresser le comportement d’un enfant turbulent du quartier, il va te répondre que « Mouff ! Tu es mon père ? »
Sodome et Cameroun
Donc mon pays est devenu un territoire de dépravation mentale et de déliquescence de nos mœurs. Et au lieu d’une « Rio dos Camaroès », j’ai plutôt l’impression que nous sommes définitivement retournés à l’époque de Sodome et de Gomorrhe…
Rivière de serpents ! Car le Cameroun est dorénavant un marigot de crocodiles, un troupeau de loups affamés où tout le monde essaie de profiter des autres, même lorsque cela les conduira inéluctablement vers le cimetière.
Rivière de crevettes ! Nous étions un pays sage au départ, avec des nationalistes et des valeurs morales inébranlables, mais désormais les Camerounais habitent dans leur propre pays comme s’ils y étaient en transit.
Le Cameroun est devenu une société en totale déliquescence, un territoire de non-droit où y règne définitivement la sodomie.
Parce que nous n’avons plus de bonnes mœurs, nous n’avons plus de modèles sociaux et nous n’avons plus de véritables effigies qui doivent nous servir de repères. Nous avons perdu le patriotisme et la vertu, d’ailleurs nous n’avons jamais développé un appétit intellectuel pour notre propre histoire. Nous vivons dans un désordre absolu, nous naviguons à vue et nous nous réfugions systématiquement dans les alcools et dans la sexualité désorganisée.
Bref, bienvenu dans le Sodome et Gomorrhe des temps modernes…
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