Côte d’Ivoire : Élections locales et sénatoriales, le parti de Gbagbo (PPA-CI) dit ne pas reconnaître les résultats sortie des unes, les détails

Le Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), dirigé par l’ancien président Laurent Gbagbo, a intensifié les tensions politiques en Côte d’Ivoire en annonçant samedi 30 septembre 2023, son rejet catégorique des résultats des élections locales et sénatoriales qui ont eu lieu en septembre. Ces élections, déjà marquées par des accusations de fraude et de contestation, continuent de diviser la nation ivoirienne.

Le porte-parole du PPA-CI, Justin Koné Katinan, a pris la parole lors d’une conférence de presse à Abidjan pour dénoncer ce qu’il décrit comme des irrégularités graves dans le processus électoral.

Parmi les griefs soulevés, on trouve des allégations de fraudes, de corruption et de clientélisme de la part du parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), ainsi qu’un découpage électoral jugé injuste.

L’une des pratiques électorales dénoncées par Katinan est la « transhumance », qui consiste à déplacer des électeurs d’une région à une autre dans le but de voter en faveur d’un candidat spécifique. Cette méthode aurait été utilisée de manière significative lors du scrutin de septembre, remettant en question l’intégrité du processus électoral.

« Les votes multiples de certains électeurs ont été relevés par de nombreux candidats. Toutes ces formes n’ont été possibles que par l’achat de conscience des électeurs.

Nul ne peut, de bonne foi, contester que des sommes faramineuses, hors de portée des candidats du PPA-CI, ont été distribuées par les candidats du pouvoir pour acheter le vote des électeurs », a fait savoir Katinan Koné.

Votes multiples et achats de votes
Ces accusations s’accompagnent de la conviction que d’importantes sommes d’argent, hors de portée des candidats du PPA-CI, ont été distribuées par les candidats du pouvoir afin d’acheter le vote des électeurs. Selon le PPA-CI, cette pratique témoigne d’un niveau de corruption alarmant dans la gestion des affaires publiques sous le régime du RHDP.

Ces accusations sont susceptibles d’aggraver les tensions politiques en Côte d’Ivoire, qui a déjà connu des périodes d’instabilité politique par le passé. L’annonce du PPA-CI intervient alors que le pays cherche à se stabiliser après des années de troubles politiques et de violence post-électorale.

En outre, le PPA-CI a déclaré son intention de se réorganiser en vue de préparer l’élection présidentielle prévue pour 2025. Cette déclaration laisse entrevoir des mois, voire des années de turbulences politiques à venir dans le pays, alors que les différents acteurs politiques rivalisent pour le pouvoir.

Le gouvernement ivoirien, pour sa part, a répondu aux allégations du PPA-CI en soulignant que les élections se sont déroulées de manière transparente et que les résultats reflètent la volonté du peuple.

La situation actuelle suscite des inquiétudes quant à la stabilité politique à long terme de la Côte d’Ivoire et souligne la nécessité d’un dialogue politique constructif pour résoudre les différends de manière pacifique.