Présidence du PDCI-RDA : « Il faut que nous mettions ensemble autour d’un seul candidat » (Djédjé Mady)

Pr Alphonse Djédjé Mady, ancien secrétaire général du PDCI-RDA, fait aujourd’hui partie des icônes du parti fondé par le président Houphouët-Boigny et ses compagnons en 1946. Dans la fièvre qui se vit actuellement, relativement au Congrès extraordinaire prochain qui verra le successeur du président Bédié à la tête du parti, il tient à lancer un appel à l’apaisement à tous les militants. Le consensus pour lui, est la voie indiquée pour renforcer la cohésion nécessaire pour la reconquête du pouvoir d’Etat.

Quelle est votre opinion sur tout ce qui a cours actuellement au PDCI-RDA, votre parti relativement au 8ème Congrès extraordinaire qui se prépare ?
C’est un phénomène naturel quand on entend, dans un parti comme le PDCI-RDA qui doit avoir un Congrès électif, des militants manifester leur intention de candidature. Donc cela n’est pas à condamner. Mais il faut que ces candidatures servent le parti et non des intérêts. Et ce qui peut servir le parti, c’est le consensus. Il faut que nous nous mettions tous ensemble, dans ces moments difficiles, autour d’une personne pour arriver à la cohésion et arriver ensemble en évitant les élections qui sont toujours déchirantes.

C’est vrai qu’en démocratie, il y a des votes, mais nous ne devons pas oublier qu’en Afrique, ces votes laissent toujours des séquelles. Ce dont nous n’avons pas vraiment besoin. Si des candidatures se manifestent, c’est normal, on n’a condamné personne, mais les candidats devront comprendre qu’au cours de concertations, au cours d’échanges que nous arrivions au consensus pour qu’on ne prenne qu’un seul parmi eux, parce qu’on ne pourra pas les prendre tous. Il faut donc que nous arrivions au consensus autour d’un seul.

Etes-vous optimiste qu’on aboutisse à un consensus au regard des positions qui se font entendre çà et là ?

Tous ceux qui sont candidats sont candidats pour la survie du parti. Et ils comprendront, le moment venu, avec les échanges qui vont avoir lieu dans le cadre du parti, qu’il faut qu’on ne retienne qu’un seul parmi eux, encore une fois de plus dans l’intérêt du parti. Je crois que cela ne sera pas facile, parce que ce sont tous des candidatures motivées. Mais il faut que tous ces candidats comprennent qu’on aura besoin qu’un seul.

Les supporters des candidats donnent de la voix sur les réseaux sociaux et autres plateformes de communication. Quel est le message que vous leur portez dans cette vision du consensus ?

Je leur demande la prudence, parce que nous sommes tous des frères et sœurs dans le cadre du PDCI-RDA. Donc il ne faut pas avoir des attitudes et des propos qui peuvent laisser des traces. Que nous soutenions ces candidats, c’est normal, mais nous devrions comprendre avec les candidats que nous soutenons que tout le monde ne peut pas être président du PDCI-RDA en même. Que le PDCI-RDA a besoin que nous allions en rang serré surtout en ces temps difficiles que nous traversons.

Parlant de temps difficiles, beaucoup de personnes craignent l’implosion au PDCI-RDA à l’issue de ce Congrès extraordinaire. Que répondez-vous à ces personnes ?

C’est pour éviter l’implosion à la suite du Congrès qu’il faut éviter la multitude de candidatures qui n’accepterait pas le consensus. C’est pour éviter cette division qu’il faut éviter plusieurs candidatures. Certains des aînés devront mettre en jeu leur autorité, leur sagesse pour que les candidats puissent s’entendent. Les candidats sont tous bons, ils sont tous dignes d’être président du PDCI-RDA, mais c’est un seul qui sera président du PDCI-RDA dans l’intérêt de tout le monde. Donc nous allons les approcher, leur demander de faire preuve de grandeur d’esprit pour qu’on aille à ce Congrès avec un seul candidat.

Professeur Alphonse Djédjé Mady, vous êtes un sachant au PDCI-RDA. Vous avez côtoyé les présidents Félix Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié. Pour vous, est-ce que le PDCI-RDA a encore la force de tenir après ces deux grandes personnalités ?
Le PDCI-RDA est appelé à survivre à toutes les difficultés. C’est un esprit, c’est une philosophie, c’est le bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne. Et tant que cette Côte d’Ivoire moderne vivra, le PDCI-RDA vivra. Et tant que le PDCI-RDA vivra, la Côte d’Ivoire aussi ira de l’avant. Je pense que les problèmes humains, les ambitions des uns et des autres, à des moments comme ceux des Congrès, c’est normal que cela se manifeste. Mais cela ne tuera pas le parti et je dis que le PDCI survivra à tout cela et sortira toujours grandi.

Les militants du PDCI-RDA gardent espoir par rapport à 2025. Pour eux, il y a une opportunité à saisir. Quel conseil leur donnez-vous pour atteindre cet objectif de 2025 ?

2025 suppose l’union des militants et sympathisants du PDCI. C’est pourquoi nous conseillons le consensus là où des candidatures se manifestent. Car dans nos pays africains, ces candidatures, mêmes si elles ne sont pas retenues, laissent toujours des traces. Et il faut que nous évitions cela. C’est pourquoi nous lançons l’appel au consensus de tous pour que nous puissions trouver un seul candidat. Personne n’est parfait. Nous avons tous des défauts. Mais il faut qu’on retienne l’un d’entre nous, plein de qualités et pleins de défauts humains avec lequel nous pouvons conduire la cheville du PDCI-RDA. Mais quelles que soient les difficultés, le PDCI-RDA survivra.

Est-ce que cette recherche du consensus a déjà été entamée?
Les contacts sont en cours, je ne peux pas en dire plus.

Donc vous gardez l’espoir ?

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S’il n’y avait pas d’espoir, on ne tenterait pas. C’est parce qu’il y a espoir qu’on tente et qu’on y va, convaincu qu’on ne trouvera pas d’oreille sourde, mais de vrais militants du PDCI-RDA qui veulent la survie du PDCI-RDA.

Le Nouveau Réveil