Les Patriotes du Sénégal (PASTEF), parti du président et du Premier ministre sénégalais, a remporté une victoire écrasante aux législatives. Ce succès promet un mandat marqué par des défis sociaux et économiques majeurs.
Le porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Ndieck Sarré, a annoncé dimanche soir sur la chaîne TFM une victoire éclatante pour le Pastef lors des élections législatives. Selon lui, le parti serait en possession de 90 à 95 % des résultats, indiquant que le Pastef obtiendrait une majorité qualifiée.
Une participation en demi-teinte
Les résultats provisoires, relayés par les médias, confirment que le Pastef est arrivé en tête dans la majorité des centres de vote. Cette performance a été saluée même par des figures de l’opposition, telles que Barthélémy Dias, maire de Dakar, et Amadou Ba, second à la présidentielle de 2024, qui ont reconnu la défaite dans leurs bureaux de vote respectifs.
Avec environ 7,3 millions d’électeurs inscrits, les Sénégalais étaient appelés à élire 165 députés pour un mandat de cinq ans. Toutefois, le taux de participation semble avoir été inférieur à celui de la présidentielle de mars, où il atteignait 61,3 %. Lors des législatives de 2022, ce chiffre s’élevait à 46,6 %.
Selon certains observateurs, cette participation moindre traduit une lassitude face aux crises sociales et économiques persistantes. Les électeurs attendaient une issue claire pour permettre au duo au pouvoir, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, de mettre en œuvre leurs promesses.
Un contexte économique et social tendu
Le Sénégal traverse une période marquée par une hausse du coût de la vie et un chômage élevé, dépassant les 20 %, particulièrement parmi les jeunes. « Tout coûte cher : l’eau, l’électricité, la nourriture.
Nous voulons que la vie soit moins chère pour les Sénégalais », a déclaré Touré Aby, une électrice de 56 ans. Les enjeux économiques, notamment le partage équitable des revenus des ressources naturelles comme les hydrocarbures et la pêche, occupent une place centrale dans les attentes des citoyens.
Malgré des accusations de fraude massive émises par la coalition Takku Wallu Sénégal de l’ancien président Macky Sall, la victoire du Pastef semble incontestée.
Cette opposition fragmentée a eu du mal à mobiliser les électeurs, face à un Pastef qui s’est présenté comme le parti du changement et de l’éthique. Pour Mademba Ndiaye, étudiant de 20 ans, ces élections représentent une opportunité de changement : « Si on ne vote pas, on ne peut pas se plaindre de la société ».
De son côté, Pascal Goudiaby, 56 ans, espère que cette majorité permettra au Pastef de « mieux dérouler son mandat » et de s’attaquer en priorité à la question du chômage. Avec cette victoire, le Pastef et ses leaders, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, ont une occasion historique de transformer le paysage politique sénégalais.
L’enjeu est de taille : répondre aux attentes d’une population jeune et en quête de stabilité, tout en affrontant les défis structurels d’un pays marqué par des années de crises.
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