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Alors que 14 soldats sud-africains ont été tués lors des affrontements des dernières semaines, la capacité de l’armée à assurer sa mission de maintien de la paix en République démocratique du Congo est remise en cause par l’opposition.
Un convoi blindé de la SAMIDRC (Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe en République démocratique du Congo) traverse Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, le 19 avril 2024.
Un convoi blindé de la SAMIDRC (Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe en République démocratique du Congo) traverse Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, le 19 avril 2024.
Dans une session parfois houleuse, tenue ce mardi 4 février, la ministre de la défense et l’état-major de l’armée sud-africaine (SANDF) ont dû répondre à une salve de questions des parlementaires.
C’est la première fois depuis l’offensive du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) que les députés ont pu demander des comptes, réclamant notamment des éclaircissements sur la situation militaire sur place.
Au cœur des préoccupations des élus, le rapatriement des corps des 14 soldats tués lors de l’offensive des rebelles pro-rwandais sur Goma. « Demain », s’est contenté de répondre le chef d’état-major, Rudzani Maphwanya.
La mort des soldats sud-africains ces deux dernières semaines a ravivé les critiques. Le bien-fondé du déploiement militaire sud-africain en RDC est désormais remis en cause. La population comprend mal cet engagement lointain et coûteux, alors que les problèmes domestiques sollicitant l’armée (protection des frontières, lutte contre le crime…) ne manquent pas.
La veille, Cyril Ramaphosa avait tenté de répondre aux critiques dans sa newsletter hebdomadaire. « Certains ont dit que nous n’avions rien à faire en RDC. Mais la violence et les conflits qui ont lieu en Afrique sont l’affaire de tous les Africains. »
Depuis le début des années 2000, « la nation arc-en-ciel » s’est impliquée à de nombreuses reprises dans des missions de maintien de la paix sur le continent : au Burundi, au Liberia, en Éthiopie… et plus récemment, au Mozambique.
En RDC, l’Afrique du Sud a longtemps été présente militairement via l’ONU. Depuis décembre 2023, ses soldats sont déployés au sein d’une force dépêchée par l’organisation sous-régionale, la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe).
« L’Afrique du Sud estime depuis vingt ans qu’elle a un rôle important à jouer en termes de maintien de la paix dans la région, explique Lindy Heinecken, professeur de sociologie à l’université de Stellenbosch.
Elle aconscience qu’un voisinage instable a un impact direct sur son PIB, mais aussi entraîner de l’instabilité politique dans notre propre pays, avec l’afflux de réfugiés. »
« Une mission-suicide »
Plusieurs partis dénoncent depuis le début de la mission de la SADC le manque de préparation et d’équipement de l’armée, dénonçant une inutile mise en danger des soldats sur le terrain.
« À moins d’un renforcement du contingent, accompagné d’un soutien logistique, médical et aérien adéquats, nos soldats ne devraient pas rester, ce serait une mission suicide », estime Lindy Heinecken.
Au fil des ans, le budget de l’armée a peu à peu été amputé, jusqu’à ne représenter plus qu’un peu moins de 1 % du PIB du pays, alors que la moyenne mondiale se situe autour de 2 %. Conséquence : l’équipement utilisé est de plus en plus vétuste, et son entretien est problématique.
Aujourd’hui, les appels au désengagement se multiplient. Le parti de centre droit DA, membre du gouvernement d’union nationale, réclame le retrait des troupes de la RD-Congo, tout comme le parti d’extrême gauche EFF.
Son dirigeant Julius Malema a dénoncé des intérêts économiques cachés, selon lui : « Nos enfants, nos fils et nos filles de la SANDF ont été envoyés à la mort pour protéger les intérêts miniers de multinationales. »
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