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6 mars 2002/ Crises en Côte d’Ivoire : Les manœuvres souterraines de Gbagbo, Bédié, ADO et Guéi, ce…Conserver à tout prix l’unique trône qui lui reste

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Cela fait un bon moment maintenant que de graves crises agitent la plupart des partis politiques ivoiriens. Du PDCI au FPI en passant par le RDR et même le PIT et l’USD, des conflits plus ou moins graves animent les débats et troublent la quiétude des militants et sympathisants.

Les dirigeants sont contestés. Pourquoi donc toutes ces agitations, alors même que le front social ivoirien est lui aussi en ébullition ? A l’analyse, on se rend compte qu’il s’agit en fait d’une guerre de leadership entre personnalités politiques du même parti en vue d’une recomposition du paysage politique pour les futures joutes électorales de 2005, en particulier la présidentielle.

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2005, c’est dans trois ans. Mais déjà, les hommes politiques et leurs partis respectifs sont à pied d’œuvre pour les élections générales qui auront lieu à cette date. Bien sûr, personne ne le dit clairement mais tous les remous au sein des différents partis politiques sont en fait des batailles pour le contrôle du parti, en vue de constituer des alliances pour les batailles électorales de 2005. Ces échéances sont si importantes que tous les partis, à de rares exceptions près, sont agités par des crises internes.

C’est en effet à cette date que « les vraies élections auront lieu » en Côte d’Ivoire , comme disait il ya peu de temps le chef de l’Etat. On verra donc vraiment « qui est qui » à l’issue de ces élections générales de 2005. C’est la raison pour laquelle chacun des dirigeants politiques manœuvre de façon plus ou moins subtile pour qu’un de ses proches, un allié militant dans le parti d’en face en prend le contrôle.

Les manœuvres de Laurent Gbagbo
Le président Laurent Gbagbo est accusé par de nombreux militants du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’être à la base de la bagarre entre Laurent Dona Fologo, secrétaire général de ce parti et Henri Konan Bédié président du PDCI.

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Il faut reconnaître que certaines déclarations de M. Fologo et des actes posés ici et là par le président de la République vis-à-vis de ce dernier ont été entretenus dans l’esprit des militants de ce parti la thèse selon laquelle « Fologo roule pour Gbagbo ».

Ce sont, dans un premier temps, les déclarations de M. Dona Fologo visant à soutenir les actes du gouvernement, alors même que son parti le PDCI est dans l’opposition depuis le coup d’Etat de décembre 1999. C’est ensuite l’annonce de sa candidature à la présidence du parti au prochain congrès aux motifs que le PDCI doit être réinventer qu’il faut maintenant céder une deux jeunes cadres de ce principe enfin le poste de présider Conseil Economique et Sociologie M. Fologo occupe en ce moment.

Pour beaucoup, ce fauteuil est un cadeau du président Laurent Gbagbo pour remercier M. Fologo d’avoir semé la zizanie au sein du vieux « parti. Car il faut l’admettre, même si M. Laurent Dona Fologo estime sa candidature légitime, elle a contribué à troubler les esprits dans ce parti où des caciques ont un mauvais œil que celui-ci défie leur président statutaire, Henri Konan Bédié.

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Si M. Laurent Dona Fologo prend les rênes du PDCI, nul doute que le président Laurent Gbagbo a toutes les chances de pouvoir compter sur cet électorat important à la présidentielle 2005, où il risque d’y avoir un deuxième tour. L’électorat du Front Populaire Ivoirien (FPI) conjoint à celui du PDCI pourrait permettre au président Laurent Gbagbo d’emporter haut la main cette élection.

Mais en attendant, pour mettre toutes les chances de son côté au niveau du FPI, le chef de l’Etat aura à gérer le mécontentement injustifié et maladroit de certains militants, notamment ceux de la région d’origine de M. Alphonse Douati muté du ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales à celui chargé des Relations avec les autres Institutions et l’Assemblée Nationale, au risque d’enregistrer des départs massifs vers d’autres partis politiques. Ce ne serait pas la première fois, tant les politiciens ivoiriens auraient habitué leur peuple à ce genre de transhumance politique.

Henri Konan Bédié : Conserver à tout prix l’unique trône qui lui reste
Le président du PDCI-RDA se bat lui pour contrôler son parti et maîtriser ses militants. Parti en exil à la suite du coup d’Etat de décembre 1999 et rentré depuis quelque temps en Côte d’Ivoire, Henri Konan Bédié est confronté aujourd’hui à des difficultés au sein même de son parti.

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Deux personnalités de ce parti, Lamine Fadika et Laurent Dona Fologo veulent briguer la présidence au prochain congrès du PDCI. Ce que ne semble pas apprécier Henri Konan Bédié et certains de ses fidèles militants qui n’ont pas manqué, il y a quelques jours, de prendre à partie ceux de Fologo au cours d’une réunion du PDCI.
Il voit, par ailleurs, d’un mauvais œil le quitus accordé par M. Laurent Dona Fologo au gouvernement actuel. En témoignent les déclarations faites dans la presse par des personnalités proches de lui et invitant le PDCI à jouer réellement son rôle de parti d’opposition.

En tout cas, Henri Konan Bédié tient à tout prix à garder la main sur son parti pour briguer la présidence de la République en 2005 et revenir au pouvoir, d’où il a été chassé par les militaires. Tout cela dans le mais de prouver, à ceux qui trouvent des raisons au coup d’État de décembre 1999, que lui et son parti n’ont absolument rien à se reprocher et que c’est de façon injuste qu’ils ont été « Juli-ayés » du pouvoir par « les jeunes gens » de Robert Cudé. Il n’est un secret pour personne que l’ancien président Henri Konan Bédié n’a pas apprécié son débarquement du pouvoir.

Le seul problème d’Alassane Ouattara se situe au niveau de l’obtention de son certificat de nationalité.
Sa décélération devant le Directoire du Forum pour la Réconciliation Nationale en dit long sur l’animosité qui l’anime malgré les sourires et poignées de mains entre les quatre dirigeants politiques à Yamoussouloro quelques semaines plus tard et malgré les affirmations d’avoir pardonné à tout le monde.

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Si M. Konan Bédié réussit, malgré les multiples candidatures à la présidence du PDCI à conserver son fauteuil de président du parti, même s’il n’est pas le candidat du PDCI à la présidentielle, il pourra toujours peser de tout son poids pour marchander son

depuis le Forum pour la électorale avec le président Laurent Réconciliation Nationale au RDR, Chagbo qui en aura absolument pour une alliance beaucoup plus besoin pour battre ses adversaires en formelle. On se souvient des déclarations- 2005. tions du général Robert Guéi à propos de la nationalité du leader du

Les calculs d’Alassane Ouattara
Depuis son retour « d’exil », le président du Rassemblement Des Républicains (RDR) a discipliné ses militants et mis fin aux déclarations intempestives et discours provocateurs auxquels les militants de ce parti avaient l’habitude des Ivoiriens. Il a en même temps réussi à calmer les ardeurs de la Coordination pour la Rénovation du RDR (CRDR) qui s’agitait pendant qu’il était en exil et a étouffé ces jérémiades.

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D’ailleurs certains de ces rénovateurs, depuis le retour du leader du RDR, sont devenus subitement muets. Quant aux autres, ils n’ont pas hésité à lui apporter leur soutien pour « la nouvelle politique » qu’il mène depuis son retour au pays.
En ce moment, M. Alassane Diamante Ouattara est l’un des dirigeants qui ne fait l’objet d’aucune contestation au sein de son parti. Lui aussi, comme les deux autres dirigeants Laurent Chagbo et Konan Bédié, aspirent à être le candidat de son parti à la présidentielle 2005. Ce qu’il pourra obtenir sans véritable difficulté.

Son seul problème se situe au niveau de l’obtention de son certificat de nationalité. L’obtiendra-t-il à temps pour se positionner comme le candidat du RDR à la présidentielle 2005 ? C’est une question qui doit certainement concerner les instances de ce parti. D’autant que le RDR a des chances à cette élection.

De plus, il est de plus en plus question que la candidature de M. Lamine Fadika à la présidence du PDCI est soutenue par le premier des républicains, en vue d’une probabilité renforcée avec ce parti pour remporter l’élection présidentielle de 2005. Même si M. Lamine Fadika a affirmé, au cours de la conférence de presse qu’il a animé pour annoncer sa candidature à la présidence de son parti, qu’il ne « roule pour personne », l’idée contraire fait son dans le chemin les esprits.

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De même que le président Laurent Chagbo est accordé de susciter la candidature de M. Fologou pour les besoins de sa cause, le président du RDR est taxé de mener la même immature avec M. Fadika pour ses intérêts et ceux de son parti. Nul ne sait si cette stratégie absolue. A défaut d’avoir avec lui le PDCI, le RDR pourra toujours se contenter de l’UDPCI de Robert Gold, qui ne venait pas d’un œil manquant une alliance formelle entre eux.

LE RÊVE DE ROBERT GUGI
Le général Robert Gold, « l’inspirateur » de l’Union pour la Démocratie et la Paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), une reprise en mains depuis peu ce parti. Son objectif principal : « être le candidat de son parti à la présidentielle pour revenir au pouvoir d’où il a été écarié par le peuple après seulement 10 mois de gestion.

Bien qu’étant l’allié du FPI au pouvoir à l’Assemblée nationale, l’UDPCI fait les yeux doux depuis le Forum pour la Réconciliation Nationale au RDR, pour une alliance beaucoup plus formelle. On se souvient des déclarations du général Robert Guéi à propos de la nationalité du leader du RDR devant le Directoire aux travaux de ce Forum. Oubliant que c’est lui-même qui l’a fait écarter de la présidentielle 2000 pour « nationalité douteuse ».

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Cette déclaration du général Robert Guéi lui a permis d’obtenir la reconnaissance du président du RDR qui lui a retourné l’ascenseur au cours de son passage devant le Directoire. Même si depuis lors rien de concret n’a eu lieu entre les deux partis, il est indéniable que ce rapprochement entre Robert Guéi et Alassane Ouattara a rejailli sur les militants de ces deux partis.

Le général Robert Guéi, qui a renouvelé sa confiance au président de son parti, Paul Akoto Yao, la semaine dernière au cours du premier séminaire tenu par ce parti, a clos ainsi le débat sur le conflit qui semblait l’opposer à ce dernier. En tout cas, le général Robert Guéi ament, en ce moment, une véritable entreprise sur l’UDPCI et tient à la conservatrice.

Il n’y a pas si longtemps, il remettait aux pas ses militants et les journalistes exerçant dans l’organe de ce parti, les invitant au respect des autorités en place et à l’utilisation du « bon ton » dans leur proposition. Le général Guéi rêve de revenir au pouvoir en utilisant soit le RDR, soit le FPI.

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Même s’il est peu probable qu’il y parvienne, il n’en demeure pas moins qu’il met tout en œuvre pour être présent à ce rendez-vous. S’il ne réussit pas ce challenge, il pourra toujours proposer ses voix au plus offrant et au mieux placé des candidats à la présidentielle. Mais il n’y a pas que le FPI, le RDR, le PDCI et l’UDPCI qui ont donc un sentiment de vivre des situations conflictuelles en leur sein.
Au Parti horisme des Travaillons (PTT), une querelle de leadership oppose M. Francis Wolde, Premier secrétaire national du parti à Kalena Appia, ministre des Transports dans l’actuel gouvernement.

Aidé de quelques militants et responsables du parti, M. Appia houdle quelque peu le sommeil du premier responsable de son parti. M. Francis Wolde se battra certainement pour garder le contrôle de son parti et se positionne, lui aussi, pour la présidentielle 2005 après son décès à l’élection de 2000.

En tout cas, quelque soit l’issue du combat entre eux, le FPI et Laurent Chagbo sont situés de pouvoir compter sur l’électorax, certes peu nombreux, de ce parti. Puisque le FPT et le FPI sont des partenaires au gouvernement et à l’Assemblée Nationale et des alliés traditionnels.

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Il y a aussi le cas de l’Union des Sociaux Démocraties (USD) où le premier responsable, Bernard Zadi Zaourou a dû céder, sous la pression des militants, son fauteuil à M. Jérôme Climando Coulthay et a même claqué la porte de son parti. En somme, le paysage politique horisien est en pleine mutation en vue des élections générales.

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