Malgré la demande du PPA-CI : Simone Ehivet garde le nom « Gbagbo » et assume son identité

Depuis son divorce officiel d’avec l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo en juin 2023, Simone Ehivet continue d’être appelée par le nom « Gbagbo » qu’elle porte depuis ses cinquante ans. Pourtant, le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), par la voix de sa porte-parole, Maître Habiba Touré, avait exigé qu’elle cesse d’utiliser le patronyme de son ex-mari, déclenchant une vive polémique dans l’espace politique ivoirien.

Maître Habiba Touré, avocate de Laurent Gbagbo et porte-parole du PPA-CI, publiait un communiqué officiel demandant à Simone Ehivet de ne plus se faire appeler « Simone Gbagbo ». Selon elle, ce nom ne devait plus figurer dans ses activités publiques et politiques, conformément aux règles en vigueur après un divorce.

Cette prise de position du PPA-CI ne relevait pas seulement d’une question légale. Elle traduisait aussi une volonté politique de marquer une rupture entre Laurent Gbagbo et celle qui fut son épouse.

Malgré cette injonction, Simone Ehivet a tenu à clarifier sa position dans un entretien accordé au média en ligne, « Brut », rendu public ce jeudi 6 mars 2025. « Bon, je suis divorcée, c’est vrai, mais je garde Gbagbo, parce que depuis 50 ans, c’est le nom que j’ai porté, et donc ça ne me dérange pas.

Les électeurs m’identifient déjà avec ce nom-là. Toutes les personnes qui me connaissent en Côte d’Ivoire, comme à l’étranger, m’identifient sous ce nom-là », a-t-elle déclaré. En d’autres termes, au-delà de son attachement personnel à ce nom, Simone Gbagbo considère qu’il fait partie intégrante de son identité politique et sociale.

Depuis des décennies, elle a construit sa notoriété avec ce nom, et le fait d’en changer aujourd’hui ne correspondrait ni à sa trajectoire, ni à la reconnaissance dont elle bénéficie auprès de ses partisans.

Les observateurs voient dans cette bataille sémantique une lutte d’influence entre les deux figures historiques. D’un côté, le PPA-CI souhaite monopoliser l’héritage de Laurent Gbagbo et éviter que Simone Ehivet ne puisse en tirer profit politiquement. De l’autre, Simone Ehivet veut affirmer son autonomie et son poids sur l’échiquier national.

Pour l’instant, l’ex-Première Dame trace son chemin, forte de son expérience et du soutien de ses partisans, laissant le PPA-CI face à un dilemme : insister sur un combat symbolique ou se concentrer sur les véritables enjeux politiques à venir.