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Il y'a 7 heureson
Peu ou prou, le vin est tiré. Reste à savoir qui doit le boire. Pourquoi sont-ils partis ces pays aux destins liés par le Sahel et l’enclavement ? Ce départ serait-il lié à la France, aux accusations faites à Alassane Ouattara ou aux sanctions de la CEDEAO? De ce trio, qui fâche-t-il réellement les militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger ?
Qui est la bête noire ou le dindon de la farce. On ne le sait pas réellement. L’AES est allergique à qui ou à quoi ? Chose évidente, la France et ses troupes sont partis et les groupes armés terroristes continuent encore de semer la stupeur dans des villages et campagnes. Sans jamais répondre aux accusations ni d’Ibrahim Traoré, ni d’Assimi Goita ni d’Abdourahamane Tiani, le président Alassane Ouattara a, en toute sagesse, opté pour le silence.
La CEDEAO qui tente encore de raisonner le Burkina Faso, le Mali et le Niger de rester en « grande famille » n’a que le dialogue comme ultime arme. Quelle géopolitique pour se mettre à l’évidence ?
Le cas Alassane Ouattara et celui la CEDEAO
Des groupes terroristes opèrent au Ghana, au Togo, au Bénin, au Tchad et au Nigéria. Aucun de ses pouvoirs n’a formulé d’accusation contre le régime Ouattara.
Dans la sous-région, sur ces cinq dernières années, la Côte d’Ivoire est l’un des rares pays qui a pu, de façon professionnelle et astucieuse, contrer la menace à travers un service de renseignement pointu, des unités opérationnelles sur le terrain et une surveillance plus accrue de ses frontières. Malgré cette posture, pourquoi les militaires au pouvoir à Ouagadougou, Bamako et Niamey craignent-ils l’homme fort d’Abidjan ?
Quant à la CEDEAO, n’est ni plus ni moins qu’une association. Un regroupement d’États. Elle a sans doute des règles. Quantité et quantité de règles à suivre à la lettre et dans la discipline. Cette rigueur de fonctionnement a fait d’elle l’une des régions doyennes dans le monde avec son âge d’or de 50 ans, ce 28 mai 2025.
Il y a donc un demi-siècle que la CEDEAO a vu le jour. Les militaires qui l’ont créé en 1975 à Lomé, avaient eux-mêmes compris que les coups d’Etat étaient « irrationnels » et se sont engagés à les combattre avec la toute dernière énergie qui soit.
A la loupe, la CEDEAO est un espace économique et monétaire qui ne peut fonctionner et donner confiance que par la stabilité des institutions et des Etats-membres. Les sanctions de la CEDEAO ainsi que son obligeance de demander un calendrier élaboré des différentes transitions est une des règles de base de la « maison ».
Des pays frustrés qui veulent s’émanciper
Des pays « frustrés » par le système occidental, après maintes accusations « sans preuve » et des reproches faits à Alassane Ouattara, des tirs à boulets rouges sur la CEDEAO qualifiée d’être de mèche avec la France au détriment des peuples de son espace.
Bref, les causes immédiates sont nombreuses et le trio sahélien a fini par prendre son destin en main en transformation l’Autorité du Liptaako Gourma dont le siège était à Ouagadougou, en Alliance des États du Sahel (AES) qui comprend le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Créée le 16 septembre 2023 et uniformisée en Confédération au Sommet de juillet 2024 à Niamey, l’AES a vainement compté sur le Sénégal, ensuite le Togo, puis le Tchad, et enfin le Bénin et le Ghana. Face aux dures réalités de l’intégration africaine et par prudence à la contagion des régimes putschistes, ses pays courtisés ont refusé de s’allier aux régimes militaires du Sahel.
Une chose est évidente : personne ne tolère les coups d’État en Afrique et rejoindre l’AES reviendrait à encourager leur apologie qui, par expérience de la centaine de coup d’État en Afrique, ces régimes se sont avérés très catastrophiques avec un bilan souvent méticuleux.
Une évidence à prendre en considération
« L’AES veut des preuves, pas des promesses. La balle est dans le camp de la CEDEAO. Même si l’AES revenait, la CEDEAO doit se réformer pour regagner la confiance. » confie un militant du CDR, société civile malienne.
Que le Mali, le Burkina ou le Niger cherche à revenir à la « maison » ou pas, la chose est évidente : il faudra une CEDEAO nouvelle version. Une communauté sous-régionale toute autre et plus proche des réalités des 400 millions d’âmes vives que compte l’Afrique de l’Ouest.
Le nouveau format exigera une prise en compte de plusieurs questions géopolitiques et géostratégiques pour consolider les acquis et créer une Afrique de l’ouest où l’instabilité politique et économique sont de lointains souvenirs.
Une nouvelle identité visuelle, un nouveau logo, un président confédéral, une web TV, une force conjointe, un nouveau passeport, un nouveau drapeau régional et bientôt une cour de justice, un parlement confédéral, des conseils confédéraux dans plusieurs secteurs vitaux. on peut dire que tout est réuni pour quitter la CEDEAO.
Ils sont partis et sans détour. Il faudra composer désormais avec une Afrique de l’Ouest bicéphale : d’un côté la « doyenne » CEDEAO et de l’autre la « jeune » AES. Plus personne pour dire le droit de tenir à bonne une quelconque élection. Plus personne pour escamoter ou fomenter des coups fourrés avec les terroristes.
Les Sahéliens font désormais face à leur sort et à leur destin : il faut réussir ou périr ! Le cordon ombilical est rompu et c’est la guerre à outrance contre les groupes armés terroristes où une chose est de gagner cette agression et une autre est de lui suivre.
La récente tournée de John Mahama à Bamako, Ouagadougou et Niamey, synonyme l’urgence de réconcilier deux visions de l’intégration régionale : celle d’une CEDEAO perçue comme rigide, et celle d’un AES revendiquant une souveraineté radicale.
Alors que le Sahel reste en proie au terrorisme et à la pauvreté, cette médiation pourrait déterminer l’avenir de toute une région et les discussions sur les modalités de retrait des États de l’AES vont déterminer les nouveaux enjeux géopolitiques, stratégiques et économiques de l’Afrique occidentale.
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