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Il y'a 13 heureson
Dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 septembre 2002, la Côte d’Ivoire est sécouée par une mitunérie des contingents de soldats libérables, les fameux « bahéfoués », « zinzins », et la classe 98-A2. Très vite, l’on s’apercevra que c’était plutôt à un coup d’Etat militaire qu’on a eu affaire.
Le RDR du Premier ministre Alassane Dramane Ouattara sera accusé. Même si des preuves formelles n’ont pu être fournies pour appuyer ses accusations, n’empêche que des proches de ADO sont apparus dans cette affaire. Y a-t-il une connexion entre le RDR, le MPCI et le MPIGO ?
A peine deux semaines après le commencement de la mutinerie, qu’à Bouaké, le masque tombe enfin. Les événements des 18 et 19 septembre 2002 n’auraient pas été l’affaire des « bahéfoués », et des « zinzins », mais plutôt d’un groupe armé bien organisé sous l’appellation de Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI).
Si on lui sait aussitôt des chefs militaires comme l’adjudant Tuo Fozié, les sergents Chérif Ousmane, Koné Messamba, Koné Zacharia, on lui découvrira bientôt des leaders politiques comme Soro Guillaume, ex-S.G. de la FESCI, qui en est le secrétaire général, Konaté Sidiki, ex-président charismatique de ce remuant syndicat estudiantin, Louis André Dacoury-Tabley, anciennement compagnon de lutte du Président Laurent Gbagbo, quand celui-ci était le charismatique Secrétaire général du FPI dans l’opposition.
La particularité de tous ces gens, c’est qu’ils sont tous des proches du Président du RDR. Les militaires sont ceux supposés avoir fait le coup d’Etat du 24 décembre 1999 contre le Président Henri Konan Bédié, pour son compte. Les politiques sont tous considérés comme des “compagnons de lutte” de l’ancien Premier ministre de feu Félix Houphouët-Boigny.
Alors que dans cette mouvance, le MPCI est accusé d’être un dérivé du RDR, non sans preuve mais à la base de ces rapprochements, la situation s’embrase dans l’Ouest du pays. Deux mouvements y voient le jour avec des appellations diverses comme Mouvement Populaire Ivoirien pour le Grand Ouest (MPIGO), dirigé par le sergent Félix Doh, et le Mouvement pour la Justice et pour la Paix (MJP), du commandant Dély Gaspard.
Les détracteurs du Président du RDR voient aussitôt sa main derrière ces mouvements rebelles. Vraies ou fausses, les accusations vont bon train jusqu’aux assises de Linas-Marcoussis, où le MPIGO fait apparaître son financier au grand jour : Un jeune métis italo-ivoirien du nom de Roger Banchi. Rapidement, les accusations contre le Président du RDR s’intensifient.
Connexions ou pas, l’histoire de Roger Banchi commence un vendredi 31 août 2000, au Parc des Sports de Treichville où se tenait une gigantesque cérémonie d’investiture à la Présidentielle de 2000 par les Jeunes Sympathisants du Premier ministre Alassane Dramane Ouattara, Président du Rassemblement Des Républicains (RDR).
Pas seulement la jeunesse du RDR réunie au sein du Rassemblement des Jeunes Républicains (RJR) conduite par son Président Odjé Tiacoh Joseph, mais selon les dires des organisateurs, toute la jeunesse de Côte d’Ivoire au-delà des sensibilités politiques et des confessions religieuses.
Au nombre des organisateurs de cette investiture, Aïdara Hamed Bakayoko, Secrétaire national du RDR chargé de la Promotion de la jeunesse, ex-Président du Comité Alassane Dramane Ouattara (CADO). Au cours de cette cérémonie d’investiture, l’actuel Secrétaire général du MPCI, était présent.
Il fera d’ailleurs une allocution très musclée autour des ‘’propositions démagogiques en période électorale’’ dont la jeunesse est l’objet, ‘’ l’unité nationale, garant de la paix et de l’union sociales « , et à la » venue d’un État de droit, et à l’égalité des droits et devoirs des citoyens « .
Même si ce jour-là, Soro Guillaume intervenait en sa qualité de nouveau Président du Forum des jeunes, n’empêche qu’il était déjà connu de l’opinion nationale comme Secrétaire général de la remuante Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI). Personne ne s’étonnera plus tard de le voir comme le colistier de Mme Henriette Diabaté Diabaté, Secrétaire générale du RDR, aux Législatives de décembre 2000 auxquelles ce parti ne participera pas en définitive, pour rejet de la candidature de son mentor par la Cour Suprême.
Si les connexions entre Soro Guillaume, le Premier ministre Alassane Dramane Ouattara, Mme Henriette Diabaté Diabaté, et le RDR sont plus connues, ça n’avait jamais été le cas entre Roger Banchi, actuel n°2 du MPIGO, et le RDR. Et pourtant, à cette même cérémonie d’investiture de la candidature du Premier ministre Alassane Dramane Ouattara par les jeunes, ce vendredi 31 août 2000, un certain Roger Banchi, moins connu, fera une allocution éloquente.
S’exprimant au nom des jeunes cadres et entrepreneurs ivoiriens, Roger Banchi se lancera dans une violente diatribe contre la mauvaise gestion et l’affairisme qui ont gangrené le sommet de l’Etat. Il bénéficiera à la fin de son allocution, d’une étreinte très chaleureuse de la part du couple Ouattara, et surtout de Mme Dominique Ouattara. (Cf. Photo).
Qui en ce moment savait de ce jeune homme, qu’il serait le Directeur de campagne de Hamed Bakayoko aux municipales du 25 mars 2001 ? Qui en ce moment savait de ce jeune métis qu’il était le fiancé de la fille chérie du Président Omar Bongo du Gabon, celle qui gère les connexions de son père avec la société pétrolière ELF ?
A la vérité, en organisant cette cérémonie d’investiture de ADO par les jeunes, alors qu’une semaine plus tôt, son parti l’avait investi à l’hôtel Ivoire, Hamed Bakayoko, Soro Guillaume, Roger Banchi et autres, savaient pertinemment que la candidature de leur champion était frappée par les dispositions de l’article 35 de la nouvelle Constitution.
C’était une course contre la montre qu’ils lançaient donc, puisque dans les événements des 7 et 8 janvier 2001, le coup d’Etat manqué contre le Président Laurent Gbagbo, le nom de Roger Banchi sera cité mais n’aura aucun effet dans l’opinion, dans la mesure où l’homme était un illustre inconnu.
Il disparaîtra du pays, pour résider de façon permanente à Paris. Plus d’un an plus tard, c’est dans un mouvement rebelle né dans l’Ouest du pays qu’on le retrouvera en tant que financier, et n°2 du Mouvement Populaire Ivoirien pour le Grand Ouest (MPIGO). Pour le compte de qui ? Alassane Dramane Ouattara, son mentor politique ? Ou de son beau-père Omar Bongo, via sa fiancée, pour lequel il fait office d’homme de main ? Aujourd’hui encore, le voile se lève encore sur les liens profonds entre les différentes structures.
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