Alpha Blondy répond à Gbagbo : « Balle à terre », « Ne prenons pas les mots pour…ne nous fâchons pas »

Après la vive polémique née de ses propos sur la libération de Laurent Gbagbo, Alpha Blondy, figure du reggae africain, a tenu à apaiser les tensions. Il a exhorté l’ex-président ivoirien et ses partisans à ne pas prendre les mots pour en faire « des prétextes à palabre ».

L’artiste s’est exprimé ce week-end sur les ondes d’Europe 1, dans le cadre de la promotion de son dernier album, pour adresser un message de paix et de réconciliation aux Ivoiriens, en particulier aux partisans de l’ancien président.

L’origine de la polémique
La semaine dernière, sur le plateau de Couleurs Tropicales, Alpha Blondy avait affirmé que le président Alassane Ouattara avait contribué à la libération de Laurent Gbagbo, alors détenu à la Cour pénale internationale (CPI). « J’ai demandé au président à travers ma radio : pardon grand frère, fais tout pour que Gbagbo sorte. Il a tout fait, Gbagbo est rentré », avait-il déclaré. Des propos perçus par certains comme une tentative de réécriture de l’histoire.

En réaction, Me Habiba Traoré, avocate et porte-parole de M. Gbagbo, a fermement démenti cette version. « Le président Ouattara n’a jamais œuvré au retour de Laurent Gbagbo. Bien au contraire, tout a été fait pour l’en empêcher », a-t-elle affirmé, saluant plutôt le combat des avocats, militants et sympathisants du PPA-CI qui ont permis ce retour.

Nous aussi, les éléments parallèles, on a essayé de contribuer pour que ce problème soit résolu dans l’honneur et l’amour des Ivoiriens. On a essayé, donc ne prenons pas les mots pour en faire des prétextes à palabre

Conscient du tollé suscité, Alpha Blondy a tenu à rectifier le tir, dans un ton plus rassembleur : « Je voudrais profiter pour dire à mes frères du PPA-CI, aux partisans de M. Gbagbo qu’il ne faut pas qu’on se fâche. Que ce soit la CPI qui a libéré Gbagbo ou que ce soit le président Ouattara qui est intervenu pour qu’il soit libéré, l’essentiel, c’était que M. Gbagbo soit libéré. C’est un fils de Côte d’Ivoire, on était tous tristes. Et pour cette réconciliation, il fallait absolument que M. Gbagbo sorte. Ses avocats ont fait du beau travail, je leur dis bravo et merci », a-t-il déclaré.

« Balle à terre »
Il a toutefois rappelé qu’au-delà des circuits officiels, de nombreuses voix ont œuvré dans l’ombre pour éviter une crise prolongée : « Nous aussi, les éléments parallèles, on a essayé de contribuer pour que ce problème soit résolu dans l’honneur et l’amour des Ivoiriens. On a essayé, donc ne prenons pas les mots pour en faire des prétextes à palabre. C’est fini, M. Gbagbo est dehors, Dieu merci, Blé Goudé est dehors, Dieu merci. C’est la Côte d’Ivoire qui gagne, ne nous fâchons pas », a exhorté Alpha Blondy.

Appelant les uns et les autres à calmer le jeu, surtout en cette période électorale. « Je nous demande à nous tous balle à terre. Allons de l’avant, dans la paix. Que ces élections se passent bien. Nous sommes des champions, comportons-nous en champions. »