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Après la mort du pape François, les regards se tournent vers la chapelle Sixtine, où les cardinaux vont choisir son successeur. Sept figures émergent déjà dans les coulisses du Vatican. Portraits de ceux qui pèsent dans la course au trône de Saint-Pierre.
À 70 ans, l’actuel secrétaire d’État du Saint-Siège, Pietro Parolin, est de tous les pronostics.
Le rideau est tombé sur un pontificat qui aura marqué l’Église d’un sceau singulier. Avec la disparition du pape François, survenue le 21 avril à l’âge de 88 ans, le Saint-Siège entre dans cette période suspendue que redoute toute institution millénaire : celle de l’attente. Attente d’un nom, d’un visage, d’une orientation spirituelle et géopolitique.
Car au Vatican, le choix d’un nouveau souverain pontife ne relève pas seulement de la foi. C’est aussi une affaire d’équilibres, de tempéraments, de continents et de lignes théologiques. Parmi les 120 cardinaux électeurs convoqués au conclave, sept figures concentrent les regards et les espoirs. Certains incarnent la continuité du pape défunt, d’autres suscitent déjà le murmure d’un possible changement de cap.
Pietro Parolin, le diplomate dans les règles
À 70 ans, l’actuel secrétaire d’État du Saint-Siège est de tous les pronostics. Homme d’appareil, au style feutré et à l’intelligence affûtée, Pietro Parolin connaît la Curie comme sa poche. Son sens du compromis rassure, surtout dans un moment de transition délicat. Mais ses détracteurs le jugent trop institutionnel, trop marqué par la vieille école vaticane pour incarner un nouveau souffle.
Matteo Zuppi, l’Italien qui plaît aux périphéries
Proche de la communauté de Sant’Egidio, archevêque de Bologne et président des évêques italiens, Matteo Zuppi (69 ans) s’est imposé ces dernières années comme le visage pastoral du catholicisme européen. Artisan du dialogue, médiateur discret dans plusieurs conflits, il plaît aux réformateurs comme aux modérés. Son profil humaniste, presque franciscain, évoque une forme de continuité avec François.
Luis Antonio Tagle, le dauphin discret de François
Surnommé un temps le « petit François asiatique », le cardinal philippin Luis Antonio Tagle (67 ans) est aujourd’hui pro-préfet pour l’Évangélisation. Charismatique, chaleureux, mais sans expérience directe du gouvernement romain, il pourrait incarner l’ouverture vers l’Asie, continent où l’Église connaît une croissance impressionnante. Son humilité séduit, mais son éloignement des cercles de pouvoir pourrait le desservir.
Jean-Marc Aveline, le Français méditerranéen
Créé cardinal en 2022, archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline (66 ans) incarne un catholicisme d’accueil, enraciné dans la Méditerranée et attentif aux grandes fractures du monde contemporain : migrations, pauvreté, dialogue interreligieux. Théologien respecté, homme de terrain, il est perçu comme un outsider crédible — une voix française dans un conclave où Paris pèse rarement.
Pierbattista Pizzaballa, la carte de Jérusalem
À 59 ans, ce patriarche latin de Jérusalem a la carrure d’un pasteur enraciné dans les complexités géopolitiques. Il connaît le terrain, les chrétiens d’Orient, les tensions religieuses. Respecté pour sa clarté d’âme, Pizzaballa n’a cependant pas encore tissé les réseaux nécessaires à une élection pontificale. Mais son nom revient de plus en plus souvent dans les discussions romaines.
Péter Erdő, le conservateur tranquille
Primat de Hongrie, le cardinal Erdő (72 ans) est un intellectuel brillant, peu expansif, fidèle à la tradition et respecté en Europe centrale. Son élection marquerait un retour à une ligne plus doctrinale, plus réservée sur les réformes internes. Mais son âge et sa discrétion politique en font une option de consensus plus qu’un choix d’enthousiasme.
Paulo Cezar Costa, la jeunesse brésilienne
À 57 ans, l’archevêque de Brasília incarne la jeunesse de l’Église latino-américaine. Créé cardinal en 2022, théologien, pasteur proche des fidèles, il a l’aura d’un homme d’avenir. Mais ce pourrait être trop tôt. Le conclave, souvent attaché à la séniorité, pourrait toutefois le faire émerger comme une surprise.
Le conclave s’ouvrira dans les jours à venir dans une atmosphère lourde d’enjeux. L’Église est désormais confrontée à une question aussi spirituelle que stratégique : faut-il poursuivre l’élan impulsé par François ou réinstaller un certain ordre ? Les regards se tournent vers la chapelle Sixtine. Les alliances se nouent. Et le monde, une fois encore, attendra la fumée blanche.
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