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Dans ce courrier consulté par Africa Intelligence ,Serey-Eiffel — ancien influent conseiller chargé des affaires économiques sous le premier mandat de Ouattara — revient longuement sur le cas de l’opposant Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), écarté du processus électoral pour des raisons judiciaires.
Plaidoyer
Transmettant sa lettre au chef de l’État, il affirme ne pas croire à une intervention politique directe dans l’inéligibilité de Thiam, mais plaide pour « révision exceptionnelle » de la liste électorale, afin de permettre à ce dernier de recouvrer ses droits civiques. Une telle mesure serait, selon lui, dictée par «la logique démocratique ». Serey-Eiffel a mis en garde contre ce qu’il qualifie de « triple erreur politique » : empêcher la candidature d’un leader ivoirien crédible, bloquer le libre choix du PDCI, et organiser un examen exclusif alors qu’il a été présenté comme inclusif et apaisé.
Profiter silencieusement de l’aubaine d’une élimination par un droit contesté d’un rival politique, petit-neveu, petits-fils selon la tradition baoulé, de Félix Houphouët-Boigny, quand on asoi-même été projeté dans la politique ivoirienne par le même Félix Houphouët-Boigny une génération faute plus tôt, serait pour moi une morale
Il évoque également une faute morale. Selon lui, l’écarter, Tidjane Thiam, arrière-petit-neveu de Félix Houphouët-Boigny, reviendrait à trahir l’héritage de celui qui a aussi lancé Ouattara en politique.
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« Profiter silencieusement de l’aubaine d’une élimination par un droit contesté d’un rival politique, petit-neveu, petits-fils selon la tradition baoulé, de Félix Houphouët-Boigny, quand on asoi-même été projeté dans la politique ivoirienne par le même Félix Houphouët-Boigny une génération faute plus tôt, serait pour moi une morale ; à chacun sa morale, celle-là est la mienne », écrit-il.
« Pas le grand homme d’État que j’ai admiré »
L’ancien conseiller va plus loin : en l’absence de correctif, il menace de retirer son soutien à Ouattara, qu’il dit ne plus reconnaître comme le « grand homme d’État » qu’il a servi pendant trente ans. « Si une telle décision, ou toute autre décision politique du même effet, n’était pas prise, je ne reconnaîtrais pas le grand homme d’État Alassane Ouattara que j’ai admiré et servi pendant trente ans, et je cesserais de lui apporter mon soutien. », a-t-il prévenu.
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À ce jour, lalettre est conservée sans réponse. Le 4 juin, la CEI a entériné l’exclusion deTidjane Thiam, ainsi que de Charles Blé Goudé, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, en raison de leur situation judiciaire. L’opposition dénonce uneinstrumentalisation de la justice à des fins politiques et annonce desmanifestations pour protester contre ces exclusions.
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