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Surveillé et mis en cause dans plusieurs affaires, Adama Bictogo paye-t-il ses ambitions présidentielles ? Entre écoutes compromettantes, pressions politiques et démêlés judiciaires, une source bien informée dévoile l’origine de ses ennuis.
Longtemps perçu comme un pilier du régime Ouattara, Adama Bictogo traverse une zone de turbulences. Derrière les dossiers judiciaires qui s’accumulent, une source proche du pouvoir révèle un affrontement souterrain aux enjeux bien plus politiques que judiciaires.
Des écoutes accablantes
« En fait, Bictogo, il était sur écoutes, et il a dit que si Ouattara n’est pas candidat, lui, il peut gagner. Il a affirmé que le vice-président de la République, Tiémoko Meyliet Koné, va faire perdre le RHDP aux élections présidentielles et qu’ils auront des problèmes », révèle à Linfodrome une source bien introduite dans les cercles du pouvoir.
En septembre 2023, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne s’est imposé aux municipales dans la commune la plus peuplée d’Abidjan. Une victoire politique majeure qui a renforcé sa position dans le camp Ouattara à deux ans de la présidentielle. Yopougon, plus grande commune du pays, est un territoire stratégique où toute ambition nationale passe par un ancrage fort.
« Bictogo a dit que Yopougon, c’est un peu comme la Côte d’Ivoire, et de la manière qu’il a gagné dans cette commune connue pour être le bastion de Laurent Gbagbo, c’est comme ça qu’il peut gagner la présidentielle d’octobre prochain », poursuit notre source.
Mi-avril 2024, Bictogo a déclaré dans une interview à Jeune Afrique que « Alassane Ouattara est notre candidat naturel », tout en laissant planer le doute sur ses propres ambitions si le président venait à ne pas se présenter.
Une guerre d’influence en coulisses
Mais son ascension fulgurante inquiète. « Meyliet ne peut même pas haranguer une faute , confie notre interlocuteur. Au RHDP, tout le monde sait que ce n’est pas lui qui est véritablement prévu pour être candidat en cas de retrait de Ouattara. Il y a quelqu’un derrière Meyliet ».
« Bictogo l’a compris et a refusé d’entrer dans ce schéma. Celui qui est derrière Meyliet lui a alors lancé : « C’est parce que tu as de l’argent qu’on te parle et que tu n’écoutes pas. D’accord, tu vas voir ». C’est de là que viennent tous ses problèmes actuels. »
Depuis, les ennuis s’enchaînent. En 2023, un vieux dossier judiciaire refait surface et rattrape l’homme d’affaires. La société française Soeximex l’accuse d’« escroquerie » après un prêt non remboursé contracté dans les années 2000. Une hypothèque aurait même été placée sur un bien immobilier lui appartenant en France.
L’affaire Snedai et la Cour des comptes
Début 2024, une autre polémique éclate. Un rapport explosif de la Cour des comptes révèle que seulement 792 000 FCFA – soit moins de 1 200 euros – ont été reversés à l’État ivoirien sur les recettes issues de l’établissement des cartes nationales d’identité et des passeports en 2022 par Snedai, société fondée par Bictogo.
Un montant dérisoire au regard de la manne financière que représente ce marché. Face aux interrogations, l’entreprise se défend en assurant s’être « toujours acquittée de ses obligations ».
En juillet 2024, l’affaire des passeports prend une tournure judiciaire. Plusieurs proches d’Adama Bictogo, dont sa fille et deux de ses frères, sont auditionnés par le pôle économique et financier. « Ils ont auditionné sa fille pendant plusieurs heures, elle a commencé à pleurer. Tout ça pour humilier son père qui ne veut pas rentrer dans les rangs », rapporte notre source.
Mi-juillet 2024, alors que la pression s’intensifie, Bictogo est reçu par Alassane Ouattara qui lui assure sa « pleine confiance ». Pourtant, le climat reste tendu.
Les ennuis s’accumulent
Plus la présidentielle approche, plus les affaires s’amoncellent. Le dernier coup dur en date concerne une condamnation à verser 6,23 milliards de FCFA à Martine Coffi-Studer, dirigeante de la Société Civile Immobilière OCEANOR.
L’objet du litige : une parcelle située à Treichville, sur laquelle opère la Société de Transport Lagunaire (STL), filiale de Snedai. Le 6 mars 2025, le STL organise une conférence de presse pour défendre sa position. « Nous poursuivrons cette affaire devant les juridictions compétentes afin que la vérité éclate », affirme son avocat, Maître Bédi D. Parfait.
Entre pressions politiques et tourments judiciaires, l’avenir d’Adama Bictogo semble aujourd’hui plus incertain que jamais. Reste à savoir s’il réussira à retourner la situation à son avantage ou s’il sera définitivement écarté du jeu politique ivoirien.
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