Les salaires des dirigeants du Mali. A la loupe, rien n’a changé malgré la Transition. Le président malien perçoit un salaire brut de 6,15 millions de FCFA (selon la loi N°2012-11), composé d’un traitement de base (3,5 millions) et d’une indemnité forfaitaire (2,6 millions).
Mais c’est le fonds de souveraineté, une enveloppe discrète de 150 millions de FCFA par mois. « Ce fonds est destiné à gérer des dépenses « sociales » ou des besoins spécifiques, mais son usage reste opaque. À cela s’ajoutent logement de fonction, sécurité renforcée et véhicules officiels gratuits.
Le traitement mensuel du président de la République du Mali est quasiment considéré comme secret d’État, mais les analystes budgétaires estiment son salaire à environ 6 millions F CFA, y compris son indemnité de souveraineté. Le président malien aurait un salaire brut à l’engagement de 3.515.521 Francs CFA et une indemnité mensuelle forfaitaire de 2.636.640 FCA soit un salaire brut mensuel de 6.152.162 Franc CFA (6 millions…), selon une loi de 2012 – toujours en vigueur malgré la Transition et l’austérité budgétaire) prévoyant les émoluments et avantages du président de la République et les anciens présidents du Mali.
Au Burkina Faso en novembre 2022, le chef de la junte au pouvoir, Ibrahim Traoré, avait renoncé à son salaire présidentiel et décide de garder sa rémunération de capitaine. Les membres du gouvernement eux vont céder 50% de leur salaire au profit des déplacés de la crise sécuritaire. Chose certaine, le salaire du Général Abdourahmane Tiani en qualité de Président de Transition, ne vaut pas pesant d’or.
Ministres maliens : Les moins payés de l’AES
Avec un salaire oscillant entre 951 000 et 1,5 million de FCFA (base + indemnités), les ministres maliens sont les moins rémunérés de l’Alliance des États du Sahel (AES). Une comparaison saisissante. Au Niger, les ministres touchent mensuellement 1,5 à 2 millions FCFA et au Burkina Faso, ils sont à 2,38 millions FCFA (hors avantages).
Malgré cet écart, les membres du gouvernement malien bénéficient de privilèges substantiels : logements gratuits (eau, électricité incluses), indemnités de départ équivalentes à trois mois de salaire, et caisses spéciales variables selon les ministères.
Le vérificateur général, chargé de contrôler les finances publiques, empoche 3,95 millions de FCFA mensuels, tandis que ses 20 collaborateurs touchent 2,4 millions chacun. Une rémunération justifiée par les autorités pour « compenser le renchérissement du coût de la vie ». Pourtant, ces montants contrastent avec le SMIG malien, fixé à environ 60 000 FCFA.
L’AES et la volonté de ne pas faire comme les autres
La junte reproduit les mêmes excès que les régimes antérieurs. « Après la chute d’IBK en 2020, des jeunes ont sacrifié leur vie pour une révolution. Aujourd’hui, la corruption et le népotisme persistent. Je suis déçu », témoigne un habitant de Bamako. Malgré les promesses de la transition, les attentes d’une gouvernance vertueuse sont loin d’être comblées.
L’Alliance des États du Sahel, censée incarner un front commun contre l’insécurité et l’ingérence, révèle ses paradoxes. Si le Mali affiche une solidarité régionale, les écarts de rémunération et de transparence creusent les divisions internes. « Comment prôner l’unité quand nos dirigeants ne jouent pas la carte de l’équité ? », s’interroge un acteur politique malien.
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