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Il y'a 5 heureson
Dire une chose et faire son contraire est devenu avec l’exercice du pouvoir, la marque de fabrique d’Alassane Ouattara. Lors d’une interview en octobre 2020, le chef de l’Etat avait annoncé qu’il lui sera impossible d’être candidat en 2025. Mais avec la tendance actuelle, l’homme est sur le point de parjurer
Selon un dicton africain, « A vouloir parler pour trop dire, l’on fini par se mettre dans les chaînes de ses propos ». Voilà ce qui pourrait arriver à Alassane Ouattara. Le chef de l’Etat, à force de prendre des engagements pour ensuite les fouler aux pieds, a fini par donner de lui, l’image d’une personne qui dit et se dédit.
En effet, alors que la présidentielle de 2025 pointe son nez, le président du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) pourrait une fois de plus se trouver face à l’épreuve de son engagement.
S’il maintient encore et toujours le suspense sur sa participation à la joute électorale de 2025, les cadres et militants de son parti sont, quant à eux plus qu’éloquents pour annoncer sa candidature en 2025 pour un quatrième mandat qu’ils qualifient de « deuxième mandat de la troisième République ».
Dans l’attitude d’Alassane Ouattara et ses partisans, tout est fait pour montrer que l’ancien directeur général adjoint du FMI sera candidat pour la quatrième fois de suite. Le suspense qu’il maintient sur cette quatrième candidature est lui-même la preuve qu’Alassane Ouattara n’envisage pas de quitter le palais présidentiel de sitôt.
Et pourtant, à l’occasion d’une interview accordée à France 24 et RFI en octobre 2020, le chef de l’Etat avait soutenu sans ambiguïté qu’il ne sera plus candidat. « Ecoutez, ça suffit comme cela ! là, c’est un sacrifice que je fais, et pour moi, il me sera difficile et même impossible d’être candidat en 2025. Et j’espère que la constitution va régler ce problème », at-il déclaré.
L’on ne sait, poussé par quelle force, Alassane Ouattara ne s’était pas arrêté là. Comme conduit par un génie dans le micro des confrères qui voulaient à tout prix le mettre à l’épreuve, il avait ajouté, « à 80 ans, on ne peut plus faire ce qu’on pouvait faire à 75 ou 76 ans ». Ceux qui ont manqué ce pan de l’actualité politique ivoirienne seront certainement surpris de constater qu’Alassane Ouattara n’arrête pas les cadres de son parti qui annoncent à chacun de leur sortie qu’il est le candidat de leur parti pour la présidentielle de 2025.
Ces derniers seront même tentés de se demander ce qui a bien pu se passer pour qu’Alassane Ouattara si éloquent au micro des confrères de France 24 et de RFI pour dire, avec justification pertinente qu’il lui sera impossible d’être candidat en 2025. , se laisser aujourd’hui conduire par la tentation d’un quatrième mandat.
Euh, bien qu’ils ne se trompent pas. Alassane Ouattara est en train de faire du Alassane Ouattara. Violer ses engagements, dire et se dédire, le chef de l’Etat en a fait l’un de ses sports favoris. Alors qu’il avait annoncé qu’il ne postulerait pas pour un troisième mandat en 2020, l’homme avait pris prétexte du décès de feu Amadou Gon Coulibaly, candidat déclaré du Rhdp, pour revenir sur sa décision.
Il avait pour la justification, employé les termes de « cas de force majeure » et de « sacrifice » là où il aurait pu simplement adouber feu Hamed Bakayoko qui d’ailleurs, ne rêvait que de ça. La preuve, devant l’attitude d’Alassane Ouattara, l’ancien ministre de l’Intérieur et de la sécurité ne cachera pas son mécontentement.
Malgré ses efforts pour ne rien laisser apparaître, l’on n’avait pas besoin de faire grand effort pour voir qu’Hamed Bakayoko avait mal pris le revirement de Ouattara qui avait soutenu qu’après le décès de Gon Coulibaly, son parti ne disposait pas de cadre en mesure de le représenter valablement à l’élection présidentielle de 2020.
Aujourd’hui, quel sera le prétexte utilisé par Alassane Ouattara pour fouler aux pieds son engagement ? Au moment d’annoncer sa candidature pour le fameux « deuxième mandat de la troisième République », Alassane Ouattara va-t-il se rappeler avoir affirmé qu’à « 80 ans, on ne peut plus faire ce qu’on pouvait faire à 75 ans ou 76 ans » devant le monde entier ?
La parole, dit-on, est un fétiche. Et celui qui utilise beaucoup de la parole sans retenue court très souvent le risque d’être pris par le fétiche. Alassane Ouattara a beaucoup parlé hier. Aujourd’hui, il est face à l’épreuve du fétiche. Le chef de l’Etat avait même ajouté qu’il souhaitait qu’en 2025, les Ivoiriens choisissent un dirigeant plus jeune que lui.
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« En 2025, les Ivoiriens choisiront ceux qu’ils veulent et je veux qu’ils choisissent quelqu’un qui est plus jeune que mes précédents (parlant de feu Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo) et moi », avait-il insisté.
Alors qu’Henri Konan Bédié n’est plus de ce monde et que Laurent Gbagbo n’est pas éligible, si Alassane Ouattara souhaite vraiment ce qu’il dit, il sait ce qu’il lui reste à faire. Après, personne ne sera surprise de le voir revenir sur son engagement. Car, c’est devenu avec le temps, la seconde nature de l’homme de dire une chose et de faire son contraire.
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