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« Appel sur l’actualité » de RFI : « un dialogue politique pour débattre de quoi ? la ministre Myss Belmonde malmenée »

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La décrispation de la vie politique est-elle une réalité ? » C’est le thème au cœur du débat de l’émission ‘’Appel sur l’actualité’’ de Rfi qui a délocalisé ses studios ce jeudi 16 mai 2024 à Abidjan. Juan Gomez avait pour invités, Myss Belmonde Dogo, ministre de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de la Lutte contre la pauvreté, M. Doho Simon, président du groupe parlementaire PDCI-RDA et Tchéidé Jean-Gervais, secrétaire général du PPA-CI et Porte-parole adjoint de ce parti.

En jetant un regard sur la situation politique ivoirienne, les invités de Rfi ont exprimé leur opinion sur la question de la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), le dialogue politique, la condamnation de Laurent Gbagbo par la justice ivoirienne. Le constat qui ressort de ce débat, c’est que la ministre Myss Belmonde Dogo a été malmenée par le représentant du PDCI et du PPA-CI.

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Pour Jean Gervais Tchéidé, la CEI dans sa forme actuelle n’est plus crédible pour organiser les prochaines élections « Pour nous, la Commission électorale actuelle qui organise les élections depuis 2010 est inadaptée parce que déséquilibrée en faveur du pouvoir en place et pour nous, elle ne peut pas organiser des élections crédibles. Il faut la remettre à plat pour mettre en place un nouvel organe qui soit non seulement compétent mais crédible », a-t-il relevé.

En emboitant le pas au secrétaire général du PPA-CI, le président du groupe parlementaire PDCI ne dira pas autre chose que de mentionner qu’il y a nécessité à réformer si la Côte d’Ivoire veut avoir des élections crédibles.

Mieux, il soutient qu’au-delà de la CEI, c’est tout le code électoral qui doit être revu « Il faut une nouvelle Commission électorale, il faut aussi revoir le code électoral, l’identification. Nous sommes 29 millions d’habitants aujourd’hui, il n’y a que 7,5 millions d’électeurs. Il faut que nous ayons un échantillon électoral qui soit représentatif de l’ensemble des Ivoiriens pour que nos élections deviennent crédibles. C’est un package qui comprend à la fois la révision ou la retouche de la CEI pour permettre d’avoir un minimum autour duquel les Ivoiriens s’entendent (…) », a fait savoir Simon Doho.

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Sur la question, le présentant du gouvernement à ce débat n’a pas eu d’arguments assez solides pour contrer les deux autres débateurs. La ministre de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de la Lutte contre la pauvreté s’est contentée de juste rappeler que la CEI qui est contestée aujourd’hui est celle qui a organisé les élections locales de 2021 et 2023.

« Aujourd’hui, on nous dit que la CEI n’est pas bonne dans sa forme actuelle, qu’elle est déséquilibrée. Elle est déséquilibrée en quoi ? Chaque parti est représenté. Je voudrais dire que c’est cette même CEI qui nous a permis d’avoir des élections en 2021 où tous les partis étaient représentés. Nous avons eu les élections en 2023, c’est cette même CEI qui était là », a lancé Myss Belmonde Dogo.

Par ailleurs, elle a indiqué que « la réconciliation n’est pas en panne, mais un processus qui suit son cours. » Il est important de relever que la ministre s’est elle-même contredit quand elle affirma dans la suite du débat ceci : « Pour nous, la réconciliation est terminée. C’est pourquoi le chef de l’Etat a enlevé cela dans l’attribution de notre ministère en conservant de la Solidarité, de la cohésion sociale », dira Myss Belmonde.

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Dialogue politique
Sur la question du dialogue politique, la ministre de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de la Lutte contre la pauvreté a été sérieusement malmenée par ses contradicteurs. Là encore les arguments n’ont pas été à la hauteur des questions posées par Juan Gomez.

« On ne peut pas participer à un dialogue politique et demander un dialogue politique honnête. Les accords ont été signés (…) Un autre dialogue politique pour débattre de quoi ? Tous les partis politiques ont convenu que les Institutions sont en marche et que les problèmes posés devraient se référer aux Institutions », a soutenu Myss Belmonde de façon simpliste.

Doho Simon a pris le contre-pied de cette argumentation de la ministre en affirmant que le dialogue politique n’a produit aucun résultat : « Il faut un dialogue politique honnête. Les populations estiment que nous tournons en rond. Globalement le dialogue n’a donné aucune progression. »

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« La Côte d’Ivoire a besoin que les que acteurs s’asseyent et que nous ne fassions pas la politique de l’autruche. Le dialogue politique a abouti à un certain nombre de conclusions dont l’une est de réformer la CEI. Est-ce que cela a été fait ? La réponse est non », a fait remarquer le président du groupe parlementaire du PDCI avant d’ajouter ceci « Bien au contraire, la CEI a été déshabillée.

Le projet de 2001 est revenu à l’Assemblée nationale et on a enlevé des prérogatives à la CEI. On fait que les représentants à la CEI sont les partis politiques. Alors que dans le texte, il est dit que les partis politiques qui sont à la CEI sont des partis qui sont représentés à l’Assemblée nationale, au Sénat. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. On a enlevé la prérogative de la CEI de faire le découpage électoral », a-t-il dit. Selon Jean Gervais Tchéidé, les propositions faites lors du dialogue doivent être transformées en actes concrets :

« Pour que le dialogue politique avance, il faut que ceux qui ont les manettes du pouvoir prennent leurs responsabilités. Le dialogue politique est une réunion au cours de laquelle ont été échangés les points de vue et au cours de laquelle les partis de l’opposition mettent leurs vœux et propositions pour que nous avancions. Pour que ces propositions se transforment en actes concrets, c’est le gouvernement qui doit le faire. »

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La condamnation de Laurent Gbagbo
Pour Jean Gervais Tchéidé, le PPA-CI estime que c’est une condamnation politique qui doit être réglée dans le cadre politique. « Nous savons que la condamnation de Laurent Gbagbo est purement politique (….) c’est une condamnation politique et la Constitution donne tous les moyens au chef de l’Etat pour régler ce problème politique et lever un obstacle sur la voie de la cohésion sociale pour que nous avancions », a signifié le secrétaire général du PPA-CI.

Aussi a-t-il tenu à faire cette précision : « Sur la question de la condamnation de Laurent Gbagbo, il y a à boire et à manger pour tout le monde. Laurent Gbagbo était en détention à la CPI. En 2018, lorsque l’on sentait que visiblement, il allait être libéré par la CPI au regard des témoignages qui se faisaient, l’on s’est précipité pour lui faire un procès sans respect des normes. Je rappelle que le président Laurent Gbagbo est ancien chef de l’Etat », a-t-il admis.

Selon notre Constitution, un ancien président de la République, un ancien ministre, un ancien Premier ministre ne peut être jugé que devant une Haute cour de justice et non devant un tribunal de droit commun, un tribunal ordinaire. Je voudrais donc dire à ceux qui s’enlisent dans cela aujourd’hui, ils voient Laurent Gbagbo qu’ils condamnent parce qu’ils veulent le dégager par rapport aux élections. Mais ils créent un dangereux précédent parce qu’eux seront demain des anciens ministres, anciens Premiers ministres, ancien président de la République », a-t-il relevé.

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Des propos qui ont fait réagir Myss Belmonde Dogo qui, pourtant, n’avait pas souhaité s’exprimer sur le sujet. « C’est dangereux ce que M. Tchéidé dit. Quand il dit que ceux qui sont là seront demain des anciens présidents de la République, des anciens ministres. Qu’est-ce qu’il sous-tend en le disant ? Ce qu’il ressort de ces propos, c’est qu’il y a volonté de revanche », dira-t-elle.

Donnant son opinion sur cette question de condamnation de Laurent Gbagbo, Doho Simon a rappelé que la question était au centre de la rencontre entre les présidents Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, le 14 juillet 2022 au palais présidentiel.

« Le PDCI naturellement par son ancien président feu Henri Konan Bédié et par son nouveau président Tidjane Thiam est pour que la réconciliation se fasse par des actes concrets et que l’ensemble des Ivoiriens puissent participer aux élections en Côte d’Ivoire », a expliqué le président du groupe parlementaire PDCI.

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