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Bissau : Embalo Sissoco refuse de quitter le pouvoir et clash les médiateurs de la CEDEAO

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Coup d’Etat militaire, coup d’Etat constitutionnel, forcing. Voici les bêtes noires de la CEDEAO depuis sa création le 28 mai 1975 par des régimes militaires établis en Afrique de l’ouest. Cette allergie a permis d’avoir jusque-là l’une des régions les plus stables du continent.

Pour corriger les dérives des dirigeants, la CEDEAO déploie comme première arme : le dialogue et la médiation. En cas de force majeure, elle intervient par des sanctions ou par les muscles avec sa Force en attente.

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Face à ce que la CEDEAO combat avec la toute dernière énergie, le président Umaro Sissoco Embalo veut s’émanciper pour passer outre l’institution sous-régionale. En fin de mandat depuis le jeudi 27 février dernier, l’officier supérieur d’hier, refuse de quitter le pouvoir et ferme la porte à l’opposition ainsi qu’à la mission de médiation de la CEDEAO venue d’Abuja à Bissau pour tenter de réparer ce qui peut l’être encore.

La volte-face du président Bissau-guinéen
27 février 2020 – 27 février 2025. Cinq ans, jour pour jour que le président Embalo aura passé à la tête de la Guinée-Bissau. Sans mettre l’administration électorale en marche pour une nouvelle présidentielle, le président sortant veut s’arroger le droit de se maintenir aux affaires en utiliser la cour constitutionnelle pour lui assurer une prolongation de quelques mois supplémentaires. De son côté, l’opposition s’inscrit en faux contre ce coup d’Etat « déguisée » et appelle à des élections sans délais.

Pour éviter que le pays ne tombe dans une nouvelle crise sociopolitique, la CEDEAO a pris le taureau par les cornes en mandatant une équipe de médiation sur place dans la capitale Bissau-guinéenne.

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En pleine concertation avec les différentes parties, la mission se voit menacer d’expulsion par le président Embalo Sissoco qui refuse toute immixtion dans les affaires internes de son pays.

La Mission a préparé un projet d’accord sur la feuille de route pour la tenue d’élections législatives et présidentielles en 2025 et a commencé à le présenter aux parties prenantes pour obtenir leur consentement.

La Mission a quitté Bissau le 1er mars au petit matin, à la suite des menaces d’expulsion proférées par Umaro Sissoco Embalo. Toutefois, la Mission présentera son rapport au Président de la Commission de la CEDEAO, y compris sa proposition sur la façon de trouver une feuille de route consensuelle pour la conduite d’élections inclusives et pacifiques en 2025.

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La fermeté contre le régime Embalo
La Mission appelle toutes les parties prenantes et les citoyens à rester calmes et à maintenir la paix et la tranquillité dans le pays. Une fois de plus, l’institution sous-régionale a du pain sur la planche et devra se battre pour résoudre ce problème au plus vite afin de pouvoir mieux s’organiser pour le premier sommet des chefs d’Etat et les discussions de sortie du trio sahélien : le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

Le chef de l’Etat, qui a dissous deux fois le Parlement depuis 2020, estime qu’il peut rester au pouvoir jusqu’au 4 septembre. L’opposition affirme, elle, que son mandat prend fin le 27 février. Un imbroglio qui plonge le pays dans une crise politique.

Mais Domingos Simoes Pereira, son rival arrivé en tête à l’issue du premier tour du scrutin, avait contesté le résultat et la Cour suprême n’avait reconnu la victoire de M. Embalo que le 4 septembre. Dimanche 23 février, le dirigeant a finalement annoncé que les élections présidentielle et législatives se tiendraient le 30 novembre.

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Selon l’opposition, M. Embalo a vu ses soutiens s’effriter au cours de son mandat et cherche à gagner du temps avant d’organiser le scrutin. Depuis son arrivée au pouvoir, le président a dissous le Parlement à deux reprises, en 2022 puis en 2023, après des affrontements entre des éléments de la garde nationale et de la garde présidentielle, qualifiés de tentatives de coup d’Etat.

Sur le terrain, l’opposition attend de la CEDEAO plus de fermeté à l’égard du président Embalo. Elle espère imposer des élections législatives et présidentielle sous 90 jours, organisées avec la participation du Parlement tel qu’il était avant sa dissolution.

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