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Burkina Faso : Abdul Aziz Congo, frère du roi des Mossis, libéré après 37 jours de détention

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Après plus d’un mois d’incertitude et de silence, Abdul Aziz Congo, frère cadet du Mogho Naaba, a retrouvé la liberté. Il avait été arrêté le 30 avril dernier à Ouagadougou par des hommes non identifiés se présentant comme membres des forces de sécurité. Pendant 37 jours, aucun motif officiel n’a été avancé, et son lieu de détention est resté inconnu.

Sa libération, intervenue dans la nuit du jeudi 5 au vendredi 6 juin, a été confirmée par plusieurs sources proches de la famille royale. Abdul Aziz Congo a pu regagner son domicile où l’attendaient son épouse et ses enfants, avant d’être conduit dans un centre médical de la capitale pour des examens. L’un de ses proches affirme qu’il est « en bonne forme » et qu’il n’a subi « aucune violence physique » de la part de ses geôliers.

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L’arrestation du frère du Mogho Naaba, l’une des figures les plus respectées de la chefferie traditionnelle au Burkina Faso, a suscité interrogations et spéculations. Plusieurs observateurs y voient un message adressé au roi des Mossis, réputé pour son influence morale et politique dans le pays.

Selon certaines sources, le différend entre le palais royal et la junte militaire pourrait être à l’origine de cette détention. Le Mogho Naaba aurait récemment décliné une sollicitation des autorités de transition qui souhaitaient le voir jouer un rôle de médiateur au sein d’une armée en proie à des divisions internes. L’arrestation d’un membre de sa famille proche serait alors perçue comme une tentative de pression.

Une pratique de plus en plus courante

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Dans le Burkina Faso dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré depuis 2022, les arrestations extrajudiciaires deviennent une pratique récurrente, selon plusieurs ONG de défense des droits humains. L’absence de communication officielle dans l’affaire Abdul Aziz Congo renforce ce climat d’opacité. « On ne peut pas arrêter un citoyen sans charge, sans information, sans respect de ses droits fondamentaux », commente un défenseur des droits de l’homme à Ouagadougou, sous couvert d’anonymat. « Ce cas illustre la fragilité de l’État de droit dans notre pays. »

Ni la présidence de la transition, ni le palais royal n’ont réagi publiquement à cette libération. Le retour d’Abdul Aziz Congo dans sa famille marque toutefois un soulagement, mais aussi une inquiétude persistante sur le respect des libertés civiles au Burkina Faso.

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