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Ce qui bloque la délivrance du certificat à ADO : Les réticences des juges, désaccords au sein du pouvoir

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Depuis la clôture du Forum pour la Réconciliation Nationale et la publication des résolutions du Directoire enjoignant la justice ivoirienne à délivrer un certificat de nationalité à M. Alassane Dramane Ouattara, président du RDR, les observateurs de la scène politique nationale et les Ivoiriens attendent avec impatience de savoir quelle sera l’issue de ce problème qui a fait tant de mal à la Côte d’Ivoire.

Des sources proches du leader du RDR affirment que les magistrats, qui hésitent à s’engager sur cette question, attendent que le communiqué final de la rencontre des quatre leaders à Yamoussoukro leur indique la conduite à tenir. C’est un article publié par L’Inter, le 13 février 2002, soit 23 ans, jour pour jour.

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La résolution du problème de certificat de nationalité de M. Alassane Dramane Ouattara souhaitée par le Directoire du Forum, qui avait dans l’une de ses recommandations invité la justice ivoirienne à octroyer cette pièce d’identité au leader du RDR, tarde à venir. Les Ivoiriens attendent patiemment depuis le 18 décembre, date de la clôture officielle du Forum, qu’une issue soit donnée à cette affaire devenue, au fil des années, le nœud de la crise ivoirienne.

Mais jusqu’à présent, rien de nouveau ne se présente à l’horizon. Non seulement le président du Rassemblement Des Républicains (RDR) n’a pas encore déposé de demande de certificat à la justice, mais en plus, des informations font état des réticences des magistrats ivoiriens à prendre les devants dans cette affaire.

LES RETICENCES DES JUGES

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En effet, selon des sources proches de M. Ouattara, les magistrats attendent que le communiqué final devant sanctionner la rencontre des quatre leaders à Yamoussoukro soit publié et leur indique le chemin à suivre. Aucun d’eux, à l’évidence, ne veut être celui qui refusera ou attribuera, le premier, le certificat de nationalité au leader du RDR.

Il faut reconnaître que l’une ou l’autre des décisions peut, si on n’y prend garde, rouvrir certaines blessures non encore cicatrisées et réveiller des frustrations, des colères ou des rancunes enfouies dans les cœurs.

C’est certainement conscient de tout cela et pour éviter de mettre les juges dans l’embarras que M. Alassane Dramane Ouattara hésite, lui aussi, à déposer sa demande de certificat. Ceci est d’autant vrai que dans son entourage, les uns et les autres affirment, depuis plusieurs semaines maintenant, que le dossier est déjà prêt et qu’il sera déposé dès que le principal concerné aura donné son accord.

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« Cela se fera incessamment assurent les proches du président du RDR. Il faut dire que, véritablement, le débat sur l’attribution du certificat de nationalité au leader du RDR ne préoccupe pas de la même manière les principaux leaders politiques et leurs états-majors. L’Union pour la Démocratie et la Paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) du Général Robert Guéi s’est déjà prononcée sur ce sujet au cours du Forum.

Ce parti, par la voix de Mme Danièle Boni-Claverie a indiqué qu’il faut reconnaître la nationalité à ADO pour qu’il puisse en jouir dans les limites de la Constitution. Par ailleurs, le Général Guéi lui-même a indiqué lors de son passage devant le Directoire du Forum qu’à son niveau, ADO est Ivoirien. Le débat est clos.

Quant au Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), il a d’autres chats à fouetter. Déjà aux travaux du Forum, son président Henri Konan Bédié avait souligné qu’il n’avait rien à dire sur ce problème et que son parti avait entamé une procédure judiciaire stoppée nette avec le coup d’Etat de Décembre 1999.

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En outre, le PDCI est en proie à des convulsions internes qui risquent de l’emporter si ses responsables n’y prennent garde. Le « vieux parti » est donc préoccupé en ce moment par autre chose que le certificat de nationalité du leader du RDR.

Le RDR, lui, attend avec impatience que son leader « soit rétabli dans ses droits ». Même si le parti a, depuis le retour au pays de son leader, opté pour une ligne moins dure, il n’a pas pour autant abandonné l’idée de voir son président obtenir ce certificat de nationalité et briguer la magistrature suprême.

Au Front Populaire Ivoirien (FPI), les refondateurs, semblent être les seuls concernés par le problème. Eux qui sont aujourd’hui au pouvoir. Dans ce parti, des informations font état d’affrontements entre deux tendances au sujet de la délivrance du certificat de nationalité au président du RDR.

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Une aile dure foncièrement opposée à la délivrance du précieux parchemin à M. Ouattara, sous le prétexte que cela pourrait compromettre les chances du FPI de conserver le pouvoir après 2005, et une aile modérée qui estime que l’octroi du certificat de nationalité à M. Ouattara pourrait permettre au président Laurent Gbagbo de gouverner en toute tranquillité et de réaliser un bilan appréciable, susceptible de faire triompher le FPI aux prochaines présidentielles.

En tout état de cause, il faut aussi reconnaitre qu’une solution qui arrange à la fois l’actuel pouvoir et le RDR serait l’idéale pour les Ivoiriens. Une telle solution consacrerait à coup sûr l’union sacrée des quatre leaders autour de la Côte d’Ivoire et une paix sociale durable, condition sine qua non de la reprise économique.

Une chose est certaine, le malaise social né de la cherté de la vie, qui se traduit ces derniers temps par la résurgence des mouvements sociaux, ne saurait s’accommoder de décisions politiques ou judiciaires fâcheuses sur un dossier qui a suscité autant de passions en Côte d’Ivoire et qui continue d’alimenter les conversations.

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Le président Laurent Gbagbo, rentré fraîchement des Etats-Unis, doit y prêter attention au risque de voir son pays devenir aussi ingouvernable que l’Argentine.

En attendant donc que le leader du RDR, qui rentre jeudi prochain, dépose ses dossiers, les juges, qui espèrent entériner uniquement la décision prise par les politiques au cours de la rencontre entre les quatre leaders à Yamoussoukro, attendent impatiemment la publication du communiqué final. Encore faut-il qu’une décision claire et précise sur ce sujet soit contenue dans ce communiqué.

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