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Côte d’Ivoire : A Abidjan, après la mort de Bédié, le difficile travail de la succession commence pour le PDCI, son premier défis majeurs

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A environ deux semaines des prochaines municipales et régionales, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), orphelin de se son président disparu le 1er août 2023, affronte déjà l’un de ses premiers défis majeurs.

A peine a-t-il perdu son leader, Henri Konan Bédié qu’il doit vite relever la tête. Le défi est donc très grand pour la Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) qui, outre son président, a aussi perdu coup sur coup, son viceprésident, Gaston Ouassénan Koné (8 août) et son candidat aux municipales à Daloa, Stéphane Pascal Bra Kanon (12 août). Malgré l’épreuve, l’ancien parti unique est pourtant obligé de rester debout, puisqu’il est engagé sur plusieurs fronts.

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Le premier et très important challenge, concerne les élections municipales et régionales du 2 septembre 2023. Après avoir perdu en décembre 1999 le pouvoir suite au coup d’Etat qui a renversé Henri Konan Bédié, le Pdci a marqué le pas, avant de connaître un recul au Parlement, dans les conseils municipaux et régionaux (anciennement conseils régionaux). Mais, voilà, après près de 30 ans passés hors du pouvoir, le parti fondé par Félix Houphouet-Boigny, aspire à revenir très vite aux affaires.

SE RELEVER TRES VITE
Et, dans cette perspective, après avoir tenté en vain, dans le cadre de son alliance avec le Rassemblement des républicains (RDR) d’Alassane Ouattara, dans le cadre du groupement politique, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), crée en 2005, d’atteindre cet objectif, Henri Konan Bédié a entamé depuis l’année dernière une réorganisation de son appareil politique, tout en préparant de nouvelles stratégies, incluant des alliances.

« Comme un don du ciel, notre vieux parti est encore plus jeune que jamais. Moins de deux années seulement après la dernière crise de l’élection présidentielle (d’octobre 2020) que nous avons subie et qui nous a aussi laissé son lot de traumatismes, le Pdci-Rda, grâce à votre détermination, a résisté comme un roc aux vents contraires.

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Le Pdci-Rda n’a pris aucune ride et il est encore plus solide que jamais. Les épreuves nous ont forgés et nous avons ensemble renforcé les fondements de la vision que j’avais déclinée devant vous lors de la célébration du 75ème anniversaire à Abidjan.

Je me réjouis des premiers résultats qui me parviennent sur les actions novatrices engagées par toutes les nouvelles structures que nous avons mises en place.

J’apprécie à juste titre la nouvelle dynamique impulsée au secrétariat exécutif avec des missions de sensibilisation et d’écoute qui nous ont permis de mesurer la grande vitalité de notre parti sur l’ensemble du territoire national ; nous en tirons, avec fierté, la leçon que notre Pdci-Rda reste le parti de l’unité dans la diversité.

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Nous sommes le parti qui rassemble la Côte d’Ivoire dans toutes ses composantes », s’était félicité l’ancien président de la République, avant de souligner ce qui, pour son parti, constituait les prochains défis vitaux.

RESTER DANS LA DYNAMIQUE IMPULSEE PAR BEDIE
« Avec ce positionnement unique reconnu de tous parmi tous les partis politiques dans notre pays, il ne fait aucun doute qu’avec la restructuration que j’ai engagée avec votre soutien, notre parti vient de prendre un nouvel élan pour la conquête du pouvoir en 2025 ; cette victoire dont nous parlons tant sera possible à plusieurs conditions : premièrement, mettre en avant d’abord, dans toutes nos actions, les intérêts du parti avant nos intérêts personnels ou ceux d’un clan interne quel qu’il soit ; deuxièmement, privilégier, comme je l’ai plusieurs fois conseillé à plusieurs cadres du parti, l’esprit d’équipe au détriment des performances individuelles ;

Troisièmement, agir au plus proche des militants et militantes pour être à leur écoute permanente, les informer et les sensibiliser ; quatrièmement, accroître le nombre de nos militants et militantes en les encadrant pour leurs inscriptions sur les listes électorales ; cinquièmement, anticiper sur les défis pour proposer des solutions adéquates au bénéfice de notre victoire ;

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Sixièmement, remporter la majorité des sièges aux prochaines élections locales de 2023 », avait clairement indiqué celui qui a été surnommé ces dernières années le ‘’Sphinx de Daoukro’’, pour sa capacité de résilience, après la chute du pouvoir qu’il a connu en décembre 1999.

S’il avait pu, en début 2023, lancer le chantier de la réorganisation et de la redynamisation de son parti, qui devait s’achever par l’élection du nouveau président du Pdci, Henri Konan Bédié ne pourra plus rien achever, le sort ayant décidé autrement.

LE DEFI DES MUNICIPALES ET DES REGIONALES
Même éprouvés par ces coups durs, les cadres de l’ex-parti unique, qui ont refusé de voir disparaître leur appareil politique dans un projet de fusion-absorption dans le Rhdp, ont donc l’obligation de poursuivre le travail initié par Henri Konan Bédié et l’achever.

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En urgence, le projet de reconquête du pouvoir, passe donc comme l’avait déjà énoncé l’ancien président de l’Assemblée nationale, par un score honorable lors des prochaines élections municipales et régionales.

Le challenge est d’autant plus important que même, de son vivant, Henri Konan Bédié n’avait pas réussi à dissuader des cadres de sa formation politique de se présenter à ces élections en tant qu’indépendants.

LE DEFI DE L’UNITE
Le risque d’une telle démarche, c’est de rendre compliqué une victoire de leur parti dans des circonscriptions où, pourtant, le succès tend les bras au Pdci. Après les municipales et les régionales, le parti fondé par Félix Houphouet-Boigny devra aussitôt retrousser les manches, pour aller à la conquête du maximum de sièges lors des élections sénatoriales qui se tiennent le 16 septembre 2023.

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Après quoi, les cadres et militants de l’ancien parti au pouvoir, dans l’attente du programme des obsèques d’Henri Konan Bédié, de Gaston Ouassénan Koné et de Stéphane Bra Kanon, devront surmonter leurs divergences de vue, pour se trouver un nouveau leader.

Certes, l’équation paraît plus simple à esquisser qu’à résoudre effectivement au regard des forces en présence mais, tout réside dans la capacité des cadres de ce parti à se surpasser.

« Le Pdci peut survivre à l’après-Bédié s’il parvient à lui trouver un successeur qui lui ressemble, c’est-àdire, qui a du charisme, qui peut faire preuve de résilience, et surtout qui a les moyens pour financer le parti », relève l’essayiste Julien Kouao.

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Une fois cet objectif, à combler dans les six prochains mois, atteint, restera alors à trouver le bon cheval que présentera l’ex-parti unique à la prochaine présidentielle. Mais, tout ça, c’est une autre paire de manche.

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